Les Swank Rally de Deus Ex Machina et la course de côte de Saint-cergue.
L’enduro est une discipline qui peut rebuter les néophytes. C’est pour cela que le magasin Deus Ex Machina de Milan a créé les Swank Rally. Et pour les vrais enduristes des ISDT, voir page 118 !
La poussière plaît toujours. Depuis quelques années, le tout-terrain vintage est revenu à la mode, par le biais de la Garage Culture. Les Barbour et les pantalons renforcés ressortent des placards, tandis que sur ebay, la chasse aux casques Bell ou L’AGV s’active. Même s’il s’agit d’une niche, en Italie notamment, l’off-road dicte son style et influence les collections, comme Oscar by Alpinestars, Biondo Endurance, Stylmartin (voir p. 86) et Acerbis Ottano. Avec les fringues, les trail-bikes mono et bicylindres des années 80 roulent à nouveau, du moins celles qui ont été sauvées de la boucherie de la customisation… Il ne manquait plus qu’un événement facile et amusant pour faire sortir le tout-terrain vintage des villes. Et qui de mieux que Deus Ex Machina Milan pour l’organiser ? Ça s’appelle Swank Rally. Swank comme élégance tapageuse, Rally comme rallye. Il s’agit d’un championnat pas trop compliqué en quatre manches, à invitation limitée et réservé aux motos tout-terrain classiques et aux routières avec pneus à crampons. Et si elles sont inappropriées, c’est encore mieux.
Quatre étapes aux décors très variés
Pas de maxi-enduros modernes, bécanes de cross ou simplement banales. La formule est néanmoins simple et fondée sur la bonne humeur. Chaque pilote fixe sa plaque porte-numéro (une assiette en papier) sur le phare, son transpondeur, et roule ma poule ! Des points sont attribués aux dix premiers, ce qui détermine le classement final. Les parcours sont de difficultés diverses avec des « spéciales » banderolées et un peu de navigation qui restent et à la portée de – presque – tous. Même les participants sont assez originaux : les enduristes les plus novices se mêlent aux vieilles gloires du ParisDakar et de la Regolarità italienne des années 70-80. Comme le Milanais Claudio Terruzzi (deux victoires d’étape au Dakar 88) ou l’ex-pilote turinois de Supermotard, Superbike et endurance Giovanni Bussei, qui pilote sa HarleyDavidson XR 1000 avec aisance. Il y a aussi ces enthousiastes plus inconscients qui choisissent l’atmosphère désinvolte du Swank Rally pour s’essayer au tout-terrain sans se sentir ridicule.
Les décors des quatre étapes sont très variés. Après la première d’avril dans le paysage post-industriel et apocalyptique des aciéries de Sesto San Giovanni, près de Milan, les « swankistes » se sont affrontés dans la verdure de « l’autodromeo Nazionale di Monza », autour de la courbe relevée du légendaire anneau, durant le week-end de The Reunion. Mais la journée avec la vraie saveur ISDT a été la troisième, à Varano de Melegari, pas loin de Parme, sur les collines autour du circuit Riccardo Paletti, théâtre de L’ASI Moto Show en mai. Le patron de Deus, Filippo Bassoli, a tracé un parcours avec la complicité du club milanais Endurology. Tout d’abord, une banderolée d’échauffement au bord du torrent Ceno, avec une maxi-montée plutôt dure. Puis une liaison de 35 kilomètres vers le mont Scimone, à travers des panoramas époustouflants puis des chemins fabuleux dans les bois qui, par le passé, servaient à l’armée italienne. Durant l’épreuve de « navigation », chaque variante du tracé « hard » était signalée par une tête de mort. La deuxième entrée du menu était une banderolée technique dans le « motodrome » de Filippo Bassoli, qui avait préparé un buffet avec charcuterie, gâteaux, fritures locales, parmesan et bouteilles de Lambrusco. Avant que le soleil ne se couche, la bande retournait à la première banderolée pour la troisième épreuve spéciale. Avec un bain final dans le torrent pour se rafraîchir… avec ou sans bécane ! Le dernier rendez-vous du Swank Rally est prévu le dimanche 17 septembre au Bread & Salam de Voghera, encore en Lombardie, pour une édition « militaire et très surprenante » selon les organisateurs. Ça va être une drôle de guerre…
MÊME LES PARTICIPANTS SONT ORIGINAUX : LES ENDURISTES LES PLUS NOVICES SE MÊLENT AUX VIEILLES GLOIRES DES ANNÉES 70-80