Moto Revue Classic

CHRONIQUE TRAN DUC

Les premiers (et derniers) Jeux Motocyclis­tes de Patrick.

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En cette année olympique, aujourd’hui je peux le dire, j’ai participé aux seules et uniques olympiades de la moto ! Eh oui, en août 1982, la FFM mettait sur pied la première édition d’un événement qui ne connut pas un franc succès, tant au niveau de la fréquentat­ion que des engagés : les Jeux Motocyclis­tes. Il était peut-être illusoire d’espérer faire courir des licenciés dans des discipline­s qui ne leur étaient pas habituelle­s, mais en tout cas, la Fédé avait mis le paquet et y croyait dur comme fer. Certes, ce n’était pas vraiment les Jeux Olympiques , ces

® Jeux Moto organisés durant une semaine dans la région du Mans par la FFM. La Ligue des Pays de la Loire et ses clubs avaient pour but de désigner comme Numéro 1 de la motocyclet­te, le pilote le plus apte à briller à la fois en vitesse et en tout-terrain. L’idée avait germé dans le cerveau fertile du directeur de la FFM de l’époque, Jacques Renaut, qui avait imaginé des courses à l’issue desquelles un grand vainqueur devait être sacré, à la manière du « Grand National » américain. Le Numéro 1 devait donc être un pilote éclectique autant que performant, capable de briller aussi bien 125 en vitesse, en course de côte, en rallye, qu’en motocross, en enduro et en trial, les six discipline­s choisies. La seule fille en course était Sarah Gilles, une pilote de Promosport locale qui parviendra à se glisser à la neuvième place de cette épreuve. L’idée était séduisante a priori et le choix du circuit Bugatti judicieux, au coeur d’une région où toutes les discipline­s pouvaient être pratiquées, et qui possède des clubs puissants et de nombreux bénévoles. Un incontesta­ble garant de sérieux. Et pour ceux qui aspiraient simplement à rigoler un bon coup, des épreuves ludiques étaient prévues : course sur prairie et montées impossible­s (qui ne l’étaient pas vraiment). C’est d’ailleurs ces deux dernières activités que j’avais choisies, avec l’enduro et le motocross en prime. Ne possédant pas de pneus pour la route pour équiper ma Kawasaki 175 KDX d’enduro, j’avais fait (à tort) l’impasse sur le circuit et la course de côte et surtout sur le trial, une discipline qui recelait trop de mystères pour moi malgré quelques tentatives antérieure­s… Pourtant, un certain Caulier n’a pas été ridicule dans cette discipline au guidon d’une Suzuki TS 125 trail-bike ! Le pari de faire venir des pilotes de toutes discipline­s en un même lieu et en plein milieu du mois d’août semblait risqué aux dires de certains et de fait, mis à part quelques pilotes de bon niveau comme Michel Mérel – ancien champion de cross et spécialist­e des rallyes africains –, Jean-noël Pineau ou Marc Granié, les coureurs de pointe manquaient cruellemen­t à l’appel. Le fait qu’aucune prime d’arrivée ne soit prévue pour les vainqueurs avait sans doute été rédhibitoi­re pour beaucoup… Concernant le nombre de participan­ts, les discipline­s tout-terrain avaient eu le plus succès, mais également la course de côte, jugée plus accessible que le trial dominé par les spécialist­es. On assista alors à quelques exploits notables, comme ceux réalisés par Donald Adams qui parvenait à se classer quatrième du « Numéro 1 » en utilisant deux Honda 125 : une brave 125 XLS et une redoutable 125 CR, les points étant attribués par classe et non au scratch… Au classement final, c’est Michel Mérel qui remportait le Numéro 1 devant Marc Granié. Il terminait également second du « Challenge Moto Verte » consacrant les meilleurs pilotes tout-terrain, remporté par Pierry Minette, solide crossman local qui pilotait une KTM 500. Mérel, qui utilisait une Yamaha 350 RDLC et une grosse IT 490 qu’il pilotait aussi bien en enduro qu’en cross, s’était montré le plus régulier, avec d’excellents résultats en vitesse et en TT. Le « Challenge Vitesse » avait vu la victoire de Marc Granié et sa Ducati Pantah devant Didier Meyer, un journalist­e utilisant une Yamaha 250 RDLC. ❖ Cette compétitio­n, qui devait se dérouler tous les quatre ans comme les J.O., n’eut plus jamais lieu. Dommage.

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 ??  ?? Patrick Tran Duc, journalist­e, pilote sur circuit et dans les chemins, mais aussi frère du regretté Fred, nous ouvre sa boîte à souvenirs.
Patrick Tran Duc, journalist­e, pilote sur circuit et dans les chemins, mais aussi frère du regretté Fred, nous ouvre sa boîte à souvenirs.

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