CB 750 AUTOMATIC

Pensée exclusivement pour le marché américain, la CB 750 A automatique était surtout trop en avance sur son temps.

Deux modèles seulement sont arrivés en France. Trop en avance assurément.

Àl’été 76, Moto Revue sortait l’un des premiers essais de cette drôle de CB, baptisée 750 Hondamatic car équipée d’un convertisseur de couple hydraulique, absolument identique dans son principe à ceux montés sur de nombreuses autos. Une CB 750 A que Gilles Mallet découvrait alors avec envie et étonnement. « Pour schématiser le fonctionnement du convertisseur, imaginez deux hélices face à face, dans un bain d’huile. Le vilebrequin entraîne une des hélices quand le moteur tourne et, en brassant l’huile, entraîne la seconde reliée à la transmission. On observe un glissement au départ et ensuite, plus l’hélice côté vilebrequin tourne vite, plus le glissement entre les deux hélices diminue jusqu’à ce que les régimes de rotation soient pratiquement identiques. Bien entendu cette explication est extrêmement grossière mais elle permet de comprendre l’essentiel du principe et d’en retirer deux conclusions importantes : 1/ il n’y a aucun contact métal contre métal donc aucune usure ; 2/ le glissement à bas régime joue un rôle d’amortissement de la transmission et participe beaucoup de l’agrément de conduite. Le convertisseur est couplé à un embrayage automatique et à une boîte semi-auto à deux rapports. Côté moteur on note l’arrivée d’un nouvel arbre à cames et de Keihin de 24 mm censés optimiser la puissance à moyens régimes. Autre innovation liée au convertisseur, une commande mécanique sélectionne automatiquement le point mort lorsque l’on déplie la béquille latérale. En dynamique la moto est très souple, très agréable, sans le moindre à-coup et dotée d’accélérations correctes (15’’6 aux 400 m). Il suffitfinalement de jouer avec les deux ‘‘vitesses’’ (low ou drive) pour filer comme le vent sur les longues routes US. » Un peu comme sur un tapis roulant pour lequel les motards européens n’étaient visiblement pas prêts à succomber. La CB 750 Automatic n’a jamais été importée en France et devient de fait un vrai collector.