Moto Revue Classic

RCB 1000 1978

C’est la légende de l’endurance mondiale, la reine de la deuxième moitié des seventies, riche d’un palmarès plaqué or.

- Par Christian Batteux. Photos Jean-aignan Museau.

C'est la star de l'endurance de la seconde moitié des seventies.

Elle est un peu à part dans le lot présenté ici. C’est une moto spécifique­ment développée pour l’endurance. Il y a une foule de petits détails extraordin­aires sur cette RCB 1000 (RCB voulant dire Racing CB, ndlr). Par exemple, les vis de butée, les petits axes en titane, les repose-pieds en aluminium surmoulés caoutchouc, le niveau visible d’huile, les cabochons de feu rouge qui se démontent rapidement pour changer l’ampoule… Ils se dévissent mais ne bougent pas, grâce à un joint torique. Les coups de pointeau sur les cabochons, c’est du fait main. Et ça part d’une base de clignotant­s de Dax ! Le kick est en titane forgé, et comme le premier démarrage doit se faire sans poussette, au démarreur ou au kick, il n’y a pas de démarreur et donc un kick. On continue avec la poignée d’accélérate­ur en magnésium, vous noterez que c’est si étroit qu’on pourrait rouler avec des menottes (sic). Les guidons se prolongent de l’autre côté de la fourche, où sont montés l’embrayage et la pompe de frein. Quand on constate l’étroitesse du poste de pilotage, il faut s’imaginer prendre la courbe Dunlop du Mans à fond au guidon, sur l’ancien circuit, ça fait peur ! La magnéto haute tension

IMAGINEZ PRENDRE À FOND LA COURBE DUNLOP DU MANS AVEC UNE TELLE ÉTROITESSE DU POSTE DE PILOTAGE...

est entraînée par pignon au-dessus de la transmissi­on primaire. Les étriers de freins sont à bascule pour changer les plaquettes au plus vite, avec une petite lame et une pièce de butée. De face, la présence du radiateur d’huile est évidente, tout comme le fait qu’ils ne dessinaien­t pas le carénage en 3D, vu qu’il n’est pas très droit (rire)… Notons l’amortisseu­r De Carbon, la vanne de remplissag­e Zenith sur le côté, la vanne de dégazage Le Bozec ( made

in France s’il vous plaît), les carbus en magnésium à dépression avec les cuves transparen­tes, le réglage de chaîne par excentriqu­e, les

guidons à charnières en acier forgé. Le moteur est donc un 4-cylindres 4 soupapes double arbre à cames, avec les chambres de combustion qui sont des inserts en acier pris dans la fonderie d’alu, qui assurent l’appui sur le joint de culasse, les quatre logements pour les soupapes et le filetage des bougies. Il n’y a pas de sièges rapportés, tout est usiné dans l’insert en acier, un par chambre de combustion. On voit encore la partie vieillotte du moteur : les échappemen­ts sont vissés avec un écrou annulaire dans la culasse en titane, vissés plutôt que montés avec des brides comme ça s’est généralisé ensuite. C’est une réminiscen­ce des années 60. Ça, c’est la version 1976. La RCB 78 aura le même bas moteur que la Bol d’or, qui n’existe pas à l’époque (elle sortira en 1979), et sera surmontée de la même culasse que cette moto-là, la culasse d’usine du 480 A RCB. La machine présentée ici est un modèle avec une partie-cycle 1978 et un moteur 1977. Seuls Christian Léon et JeanClaude Chemarin avaient couru au Bol d’or avec la version full 1978. À l’époque, les motos étaient très rarement montées avec le carénage complet, pour des raisons d’accessibil­ité et de contrôle visuel du moteur lors des arrêts aux stands. Il y a déjà le démontage de roue rapide, avec le disque qui reste en place sur le bras oscillant. Le disque est entraîné par un pentagone, il y a une pièce dans la roue qui vient s’emboîter dans n’importe quelle position du pentagone. Tout cela, c’est made in Japan, réalisé par le RSC, l’ancêtre du HRC, qui veut dire Racing Service Center. Les roues sont des Comstar avec moyeu en magnésium et amortisseu­r de transmissi­on à l’intérieur du moyeu de la roue. Il y avait une batterie pour les courses longue distance, pas pour les courtes distances. Le pot est un quatre-en-deux-en-un (sourire), le début de ce type de ligne d’échappemen­t pour ce type de machine, une pièce splendide là encore. On peut enfin noter la fourche à charnières, avec le montage tournant du garde-boue, afin de sortir la roue avant facilement. » ✦

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Le poste de pilotage de la RCB est extrêmemen­t étroit. À se demander comment les grands gabarits pouvaient s’y glisser.
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Un profil compact pour une machine légendaire. 1- Voici une foule de détails « fait maison » comme ces vis de carter moteur, cet axe de bras oscillant réglable ( 2), ce réglage de chaîne par excentriqu­e (3) ou la magnéto haute tension entraînée par pignon au-dessus de la transmissi­on primaire ( 4).
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1- Les étriers de frein sont à bascule, avec une petite pièce et une lame de butée (à g.), pour changer les plaquettes rapidement. 2- Les fameux cabochons de feu rouge d’origine Dax revisités par le RSC. 3- Vanne de dégazage Le Bozec. 3
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Les échappemen­ts sont directemen­t vissés dans la culasse, avec un écrou annulaire.

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