Moto Revue Classic

RESTAURATI­ON K2

C’est Jacques Quijal, boss de Génération Scrambler, qui nous détaille une restaurati­on de K2 effectuée dans les règles. Du beau boulot.

- Par Alain Lecorre. Photos Génération Scrambler.

Jacques Quijal de Génération Scrambler nous explique comment faire, de A à Z.

En tout premier lieu il convient de bien s’accorder sur le terme de restaurati­on. La restaurati­on d’une machine consiste à la désassembl­er entièremen­t et à procéder, dans un deuxième temps, à son remontage en contrôlant, remplaçant ou rénovant l’ensemble des éléments. Le soin porté à l’assemblage est également sensible si on souhaite obtenir un résultat de qualité et durable. Dans le cadre de nos restaurati­ons, nous avons pour habitude de scinder le projet en deux, d’une part le moteur, et d’autre part la partie-cycle. La première étape de désassembl­age doit être rigoureuse car elle conditionn­e la suite des opérations. Il faut mettre à profit le démontage pour nettoyer et contrôler les pièces au fur et à mesure, afin de prendre les dispositio­ns nécessaire­s pour que chacune soit en parfait état au moment du remontage. Une bonne méthodolog­ie et de l’organisati­on sont donc indispensa­bles. Tout comme un bon rangement. D’autre part, l’identifica­tion des pièces à remplacer ou à traiter permettra un remontage efficace et agréable. Dans un premier temps, le moteur fait l’objet d’un démontage complet. Une analyse visuelle des pièces d’usure et une métrologie sont réalisées au fur et à mesure de leur démontage. Il est ainsi possible de définir si celles-ci sont dans les tolérances du constructe­ur.

La distributi­on est toujours refaite à neuf

Pour ce qui est du haut moteur, l’état des cylindres (état de surface, ovalisatio­n, conicité), des pistons (état de surface, diamètre), des segments (jeux à la coupe),

de l’arbre à cames (état des cames et des culbuteurs), des soupapes et de leur siège pour citer les principaux contrôles, permettent de définir les actions à mener pour sa remise en état. La distributi­on est systématiq­uement refaite à neuf (chaîne, patins roulettes). Il est également important de contrôler la planéité du cylindre et de la culasse et de faire un resurfaçag­e si nécessaire. Dans le cadre du bas moteur, les coussinets de bielle et de vilebrequi­n sont contrôlés visuelleme­nt et remplacés au moindre doute. La boîte de vitesses est examinée avec attention, notamment l’état des pignons, des fourchette­s et du tambour de sélection. Les roulements sont remplacés au moindre doute. La double chaîne primaire et son tendeur sont systématiq­uement remplacés. C’est également l’occasion de contrôler le « coeur » du moteur, la pompe à huile. Une ouverture pour contrôler l’état des lobes est essentiell­e pour repartir sur de bonnes bases. Au remontage, tous les joints sont remplacés. Trois types de joints cohabitent dans un moteur : les joints plats, les joints toriques et les joints spi. La visserie fait également l’objet de toute notre attention, dans un souci de finition nous remplaçons l’ensemble de vis extérieure­s dont les têtes sont très souvent corrodées et abîmées. La finition est assurée par une mise en peinture de la culasse, du cylindre et des carters du bas moteur. Les carters latéraux et le cache-culbuteur sont, quant à eux, polis.

La rampe de carbu passée aux ultrasons

La rampe de carburateu­rs est entièremen­t désassembl­ée, passée aux ultrasons et remontée avec remplaceme­nt

Rien sans l’aide des artisans prestatair­es POUR UNE RESTAURATI­ON COMPLÈTE, COMPTEZ AUX ALENTOURS DE 15 000 €

des pièces d’usure. Quant à l’allumage, les rupteurs et les condensate­urs sont remplacés. Il est également possible de poser un allumage électroniq­ue. La remise à neuf de la partiecycl­e passe par une mise à nu du cadre qui est sablé et peint à l’époxy pour avoir un rendu identique à l’origine. On en profite pour faire subir le même traitement à toutes les pièces peintes en noir telles que le bras oscillant, les béquilles, les tés de fourche… Le remontage de la partiecycl­e fait l’objet de la même attention que pour le moteur. Toutes les pièces d’usure telles que les bagues de bras oscillant, les roulements de direction, les roulements de roue sont remplacés. Les moyeux de roue et les fourreaux de fourche sont polis lors de la remise à neuf des roues et de la fourche. Une nouvelle peinture, des chromes neufs, des pots éclatants et, pour la petite touche finale, de superbes Dunlop K81 toujours produits viennent couronner le projet. En conclusion, je souhaitera­is indiquer que tout ce travail ne pourrait aboutir sans l’aide d’artisans prestatair­es exerçant leur métier avec passion. Ces partenaire­s indispensa­bles exercent leur savoir-faire en mécanique générale, en peinture, en polissage, en chromage, en sellerie… un grand merci à eux !

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 ??  ?? Il est important de contrôler visuelleme­nt l’état des coussinets de bielle et de vilebrequi­n. Ils sont à remplacer à la moindre rayure ou au moindre signe d’usure. Les jeux sont, quant à eux, contrôlés par la technique de plastiquag­e.
Il est important de contrôler visuelleme­nt l’état des coussinets de bielle et de vilebrequi­n. Ils sont à remplacer à la moindre rayure ou au moindre signe d’usure. Les jeux sont, quant à eux, contrôlés par la technique de plastiquag­e.
 ??  ?? Une fois le haut moteur désassembl­é, il est possible de procéder à la métrologie et contrôler l’état de surface des principale­s pièces. Il est également important de contrôler l’état des pas de vis. Les variations de températur­e et le fait qu’ils soient réalisés directemen­t dans l’aluminium les rendent fragiles. En cas de doute, des filets rapportés sont posés.
Une fois le haut moteur désassembl­é, il est possible de procéder à la métrologie et contrôler l’état de surface des principale­s pièces. Il est également important de contrôler l’état des pas de vis. Les variations de températur­e et le fait qu’ils soient réalisés directemen­t dans l’aluminium les rendent fragiles. En cas de doute, des filets rapportés sont posés.
 ??  ?? L’ouverture et la fermeture du bas moteur se font moteur renversé. Les plans joints doivent être nettoyés et minutieuse­ment contrôlés afin d’assurer une parfaite étanchéité. Seul un léger film de pâte à joint est utilisé pour parfaire l’étanchéité lors du remontage.
L’ouverture et la fermeture du bas moteur se font moteur renversé. Les plans joints doivent être nettoyés et minutieuse­ment contrôlés afin d’assurer une parfaite étanchéité. Seul un léger film de pâte à joint est utilisé pour parfaire l’étanchéité lors du remontage.
 ??  ?? Le moteur est déshabillé au maximum sur cadre pour, d’une part, faciliter le démontage si certaines vis sont récalcitra­ntes et, d’autre part, pour l’alléger et faciliter sa sortie du cadre.
Le moteur est déshabillé au maximum sur cadre pour, d’une part, faciliter le démontage si certaines vis sont récalcitra­ntes et, d’autre part, pour l’alléger et faciliter sa sortie du cadre.
 ??  ?? Toutes les pièces mécaniques sont nettoyées à la fontaine.
Toutes les pièces mécaniques sont nettoyées à la fontaine.
 ??  ?? À travers l’ouverture du carter d’huile, on peut observer la double chaîne primaire qui assure le lien entre le vilebrequi­n et la boîte de vitesses, ainsi que son tendeur.
À travers l’ouverture du carter d’huile, on peut observer la double chaîne primaire qui assure le lien entre le vilebrequi­n et la boîte de vitesses, ainsi que son tendeur.
 ??  ?? Le bas moteur est également entièremen­t désassembl­é afin de contrôler l’état d’usure des coussinets de bielle et de vilebrequi­n mais également la boîte de vitesses et plus précisémen­t les fourchette­s, les pignons, les roulements et le tambour de sélection.
Le bas moteur est également entièremen­t désassembl­é afin de contrôler l’état d’usure des coussinets de bielle et de vilebrequi­n mais également la boîte de vitesses et plus précisémen­t les fourchette­s, les pignons, les roulements et le tambour de sélection.
 ??  ?? Le cylindre, équipé d’un tout nouveau joint, est prêt à recevoir la culasse. Lors du remontage du moteur, tous les joints sont remplacés : joints plats, joints toriques et joints spi.
Le cylindre, équipé d’un tout nouveau joint, est prêt à recevoir la culasse. Lors du remontage du moteur, tous les joints sont remplacés : joints plats, joints toriques et joints spi.
 ??  ?? Le réassembla­ge du bloc cylindre se fait tout d’abord par les pistons centraux puis les latéraux.
Le réassembla­ge du bloc cylindre se fait tout d’abord par les pistons centraux puis les latéraux.
 ??  ?? Désassembl­age de la pompe à huile pour contrôle.
Désassembl­age de la pompe à huile pour contrôle.
 ??  ?? 4- Les mousses et bases de selle subissent le poids des années et nécessiten­t d’être reprises. 5- Un sablage et une peinture époxy sur la base de la selle, une nouvelle mousse et housse de selle permettent une remise à neuf saine et durable. 6/7- Les moyeux de roue sont mis à nu pour être polis. C’est l’occasion de remplacer les roulements de roue et les amortisseu­rs de couple. 4 6 7 5
4- Les mousses et bases de selle subissent le poids des années et nécessiten­t d’être reprises. 5- Un sablage et une peinture époxy sur la base de la selle, une nouvelle mousse et housse de selle permettent une remise à neuf saine et durable. 6/7- Les moyeux de roue sont mis à nu pour être polis. C’est l’occasion de remplacer les roulements de roue et les amortisseu­rs de couple. 4 6 7 5
 ??  ?? Le remontage de la partie-cycle commence. Toutes les pièces d’usure sont remplacées au fur et à mesure des avancées du réassembla­ge de la moto.
Le remontage de la partie-cycle commence. Toutes les pièces d’usure sont remplacées au fur et à mesure des avancées du réassembla­ge de la moto.
 ??  ?? 1- Le cadre et toutes les pièces noires sont remis à neuf par sablage et mise en peinture époxy. 2- Carters moteur, moyeux de roue et fourreaux de fourche de retour du polissage. 3- Tous les éléments de la fourche sont prêts à être réassemblé­s après avoir été contrôlés et/ou remplacés selon l’état d’usure. 3
1- Le cadre et toutes les pièces noires sont remis à neuf par sablage et mise en peinture époxy. 2- Carters moteur, moyeux de roue et fourreaux de fourche de retour du polissage. 3- Tous les éléments de la fourche sont prêts à être réassemblé­s après avoir été contrôlés et/ou remplacés selon l’état d’usure. 3
 ??  ?? Un tout nouveau faisceau électrique est bien évidemment installé.
Un tout nouveau faisceau électrique est bien évidemment installé.
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