Moto Revue Classic

DD MOTO TEAM

Même si c’est vers la clientèle « youngtimer » qu’il a recentré son business, le boss de DD Moto Team sait ce qu’il doit à la CB 750. Énormément !

- Par Alain Lecorre. Photos Alex Krassovsky. www.ddmototeam.com

André Talichet, précurseur côté CB 750.

A

vant DD Mototeam, André Talichet est dessinateu­r industriel. En 91, il est licencié, une autre aventure commence… «Je suis tombé sur un papier dans Paris Match qui parlait d’arema (un atelier qui faisait des restaurati­ons de CB 750,

ndlr) et des motos des années 70. Y avait une K0 vieil or, une Yamaha 350 YR5, une T500 et une Mach3. Comme je retapais déjà des motos avant mon licencieme­nt, mes potes m’ont un peu poussé pour que je m’installe à mon compte. C’est comme ça que c’est parti. J’avais ma maison, déjà beaucoup de pièces détachées (André est un vieil habitué du marché de Neuville-sur-saône), j’ai commencé comme ça en vendant des pièces et en retapant des belles 4-pattes. Côté pièces, c’était facile. J’allais voir les concession­naires et je leur rachetais des pièces de CB. Rapidement, ils m’ont fait comprendre qu’ils n’avaient pas que ça à faire et m’ont dit : “Tu prends tout ou rien !” Donc je prenais tout, je triais tout, je sortais les pièces de 4-pattes et j’entreposai­s le reste. Des CB complètes (500, 550 ou 750), j’en ai restauré une vingtaine mais souvent, les clients me demandaien­t si je n’avais pas des compteurs, un faisceau, un étrier. J’avais tout ça chez moi mais c’était dans son jus, entassé. Ça m’a fait réfléchir... La restaurati­on coûtant beaucoup d’argent, je me suis dit qu’il valait mieux s’occuper de refaire les pièces en quantité. Des cadrans de compteur, les collerette­s pour les ressertir, les étriers, etc.

« Alors j’ai pensé “échange standard” »

Tu fais tout sabler, tu emmènes tout à l’epoxy, tu fais zinguer la visserie, etc. Les premières années, j’allais au Salon Moto Légende ou sur les bourses d’échanges. Je posais sur mon étal, 10 maître-cylindres de 4-pattes état neuf et autant d’étriers, de compteurs, ça partait dans l’instant ! J’ai bien fait tourner la boîte avec ça. Et en parallèle, je restaurais les selles. Pendant 10 ans, j’ai vendu 300 housses de selle par an et j’en restaurais 10 par mois. Les demandes ont augmenté. Les gars envoyaient leur selle mais elles étaient souvent en piteux état. Alors, j’ai pensé “échange standard”. J’ai acheté toutes les selles de 4-pattes que je trouvais, je les faisais réparer, resouder, sabler, peindre Epoxy à l’avant, et les mousses étaient refaites. Pour les autres pièces, pareil. Les gars étaient contents de ce système “échange standard” ; c’était simple, ça marchait bien. Avec ça, beaucoup de gars ont pu dire : “J’ai refait ma moto moi-même.” Ça a marché pendant 15 ans et ça s’est arrêté faute de munitions, je n’avais plus de pièces de CB. » La fin de l’histoire pour DD Moto Team ? « Presque. Et puis un pote m’a dit : “Tout ce qu’on a mis en carton depuis des années dans le grenier, les premières pièces de VF 1000 R, de CBR, de VFR, D’XLS, D’XLR, ça commence à prendre de l’âge, on pourrait essayer de les vendre...” J’ai passé une annonce et c’est parti illico car les concession­naires n’avaient pas ou plus de stocks. On a fait un site avec mon pote et aujourd’hui, j’ai 35000 références de pièces de toute la gamme Honda, de l’amigo à la GL 1800. Finalement, tout ce que j’ai acheté quand les concess’ me disaient “Tu prends tout ou rien”, ça m’a sauvé l’entreprise. » ✦

LES CONCESSION­NAIRES ME DISAIENT : TU PRENDS TOUT OU RIEN ! ÇA A SAUVÉ DD MOTO TEAM

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