LES ROIS MAGES

Lundi matin. Avec un confrère amateur d’anciennes, nous parlons du Midnight Garage Festival, un événement parisien plutôt branché où nous sommes allés tous les deux le vendredi précédent : « Tu as vu ? Chez Triumph, ils ont fait venir l’acteur Gaspard Ulliel pour présenter la nouvelle Rocket 3 », me lance le confrère. Puis il m’explique que la veille, le dimanche donc, il s’est rendu à la bourse d’échanges de Val-de-Reuil, en Seine-Maritime, et que non seulement, il a trouvé un Dell’Orto neuf à 50 € mais qu’en plus, il a rencontré le pilote britannique John McGuinness qui était invité d’honneur. Puis il m’assène cette sentence dont je lui laisse l’entière responsabilité : « En Normandie, au moins, il y avait de vrais motards… »

Alors non, au Midnight Garage Festival, je n’ai pas vu le jeune premier qui porte un prénom de Roi mage. En revanche, en garant ma monture, j’ai croisé deux chiens répondant au nom de Melchior et Balthazar. Les deux en pleine défécation sur le trottoir, lâchant des « cadeaux », sans que leurs maîtres ne trouvent à redire. Bon sang, mais c’est bien sûr, les organisateurs ont loupé le coche : parmi les motos préparées par les ateliers en vogue, ils auraient pu exposer une motocrotte, ce symbole de la chiraquie récemment endeuillée par la disparition du maître à penser. D’une part, cela aurait constitué un bel hommage à l’ancien maire de Paris et d’autre part, cela aurait permis de nettoyer les déjections de ces pseudo-Rois mages.

Car c’est bien connu : « Les chiens aboient, la motocrotte passe. »

Apparue en 1982, la motocrotte était assemblée autour d’une Yamaha XT 250 et a fait l’objet d’un essai mémorable par Didier Coste dans Moto Verte n° 103.