CHRONIQUE JEAN JUNIOR
Du beau monde dans cette chronique avec Bud Ekins, Marlon Brando et le pape François!
Que peut-il y avoir de commun entre Marlon Brando, Steve McQueen et le pape François ? Deux d’entre eux sont déjà morts. Comme l’on sait, ils devaient une bonne part de leur célébrité à la moto (L’Équipée sauvage de l’un,
La Grande évasion de l’autre), alors que le Pape, sans être acteur - encore que… doit faire ses preuves de vedette sur le grand écran (à moto ou pas). Cependant, il a glissé une mule (c’est le nom des chaussures du pape) dans un domaine très voisin du show-biz : celui de la publicité. D’une certaine façon, on pourrait considérer qu’il a vendu « son plat de lentilles » (voir dans la Bible « Jacob préparant le plat de lentilles pour son jumeau Esaü… ») en acceptant de commercialiser une marque : la sienne. Faisant « acte de charité », il a béni une Harley-Davidson préalablement customisée qui a été vendue à Stafford par Bonhams lors de deux journées d’enchères fin octobre 2019. La machine en blanc nacré, baptisée White Unique, était proposée avec son réservoir signé et une attestation d’origine… papale. Plus fort qu’un certificat des Mines ! En GrandeBretagne, cette moto n’a pas fait un gros tabac, ne rapportant que 48 600 €. Il faut dire que ce pays, de religion anglicane, n’était peut-être pas le meilleur choix pour susciter la générosité d’enchérisseurs peu soucieux de gagner quelques années du paradis promis aux seuls catholiques. Il n’en reste pas moins que ce pape va avoir, dans l’au-delà des comptes à rendre à son patron, dont il est le représentant sur terre. C’est qu’il n’en est pas à son coup d’essai ! Déjà en 2014, Harley lui avait fait cadeau, à l’occasion du 110e anniversaire de la marque (pas celui de François), d’une Harley-Davidson FXDC. Illico la vente aux enchères d’icelle était confiée à Bonhams qui en tira 241 000 €, toujours destinés aux bonnes oeuvres pontificales. L’acheteur put également acquérir le blouson Harley papal, taille XL, signé au marqueur sur le revers droit par sa Sainteté, précisait le vendeur aux enchères britannique.
Certificat d’origine
On continue dans les histoires de gros pognon qui, cette fois, se fait sur le dos des morts. Les vêtements, livres, DVD, albums photos, bottes, lunettes, casques, bref, toute la quincaillerie sur laquelle on a pu glisser le nom magique Steve McQueen ayant saturé le marché, il fallait trouver autre chose qui soit aussi... vendeuse. On a donc réamorcé la pompe à Dollars grâce à un bon copain de Steve, celui avec lequel il s’éclatait dans les déserts américains, celui surtout de La Grande évasion. Pas besoin de vous en dire plus, vous avez reconnu Bud Ekins, cascadeur dans ce film fameux dont seuls les petits enfants « croivent » encore que c’est Steve qui saute les barbelés lui-même. Celui-ci ayant beaucoup couru sur Triumph, dont il était concessionnaire en Californie, c’est tout naturellement sous son nom que Triumph lance une série spéciale et limitée (bien sûr...) de Bonneville T100 et T120. Restait à authentifier ces motos comme le fait le bon pape François. Comme il était évidemment impossible d’obtenir le sésame/signature attestant l’authenticité de la machine, l’obstacle a été contourné en décernant au client un certificat d’origine signé du P.D.-G. de Triumph et contresigné par... Susan et Donna, les deux filles du défunt Bud.
Paparazzis
Vous en voulez une nouvelle couche ?
Qu’à cela ne tienne, nous avons l’article en magasin. Et c’est encore un grand mort qui cautionne. L’eusses-tu cru, c’est Marlon Brando, pas moinsse ! Figurezvous qu’en plus de sa Triumph Tbird (encore !) qu’il menait dans L’Équipée sauvage, ce petit cachottier a roulé en Vespa ! Bien sûr, c’était bien après sa flamboyante apparition qui fit tant pour Triumph. Mais fit tant de chagrin
à l’importateur U.S. de l’époque (Johnson Motors ?), qui se plaignit de la mauvaise image que donnait le film de ses motos… L’histoire du scooter de Brando ressemble à celle de l’homme-qui-a-vu-l’homme-quia-vu-l’ours. Il n’existe aucune trace de l’acteur sur une Vespa, pas plus dans un film que dans sa vie quotidienne pourtant toujours épiée par les paparazzis. Ce scooter a pourtant un lien avec le cinéma, car il fut utilisé à Rome par Elliott Kastner, un producteur américain de films installé en Angleterre. À la fin de son séjour à Rome, il emporta le scooter avec lui. Brando, qui avait tourné plusieurs films pour Kastner (La Nuit du lendemain, Missouri Breaks) lui rendait visite lors de ses passages en Angleterre. C’est en ces occasions qu’il aurait utilisé la Vespa, sans qu’on en sache plus. À la mort de Kastner en 2004, son fils Dillon a vendu la machine à Chris Bishop, chef du département des décors et accessoires des célèbres studios de Pinewood. Pour accompagner la mise en vente de cet engin historique, Dillon Kastner a fourni une lettre où il déclare se souvenir qu’il a vu Brando sur le scooter...
ON A RÉAMORCÉ LA POMPE À DOLLARS AVEC UN BON COPAIN DE STEVE MCQUEEN…