Moto Revue Classic

Sauterelle rouge

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Avant-guerre, on reconnaiss­ait les motocyclis­tes britanniqu­es à leurs mains engourdis par le froid et à leur jambe surdévelop­pée à force d’actionner le kick. Les choses ont cependant un peu progressé aprèsguerr­e avec les Panther, Matchless et BSA. De nos jours, le gromono anglais est l’apanage de CCM avec son modèle Spitfire (voir MRClassic 96 ) dont nous vous présentons la série limitée Foggy Edition, en hommage au champion de superbike Carl Forgarty.

Série limitée ou non, la Spitfire c’est le plaisir de faire de la moto dans sa forme la plus épurée. La CCM, inspirée par le flat-track, n’est rien de plus qu’un moteur à quatre soupapes (un SWM), un cadre tubulaire minimalist­e et des roues de 19 pouces qui rendent la partie-cycle encore plus petite. Minimal ne veut pas dire basique, cependant. La Spitfire est dotée de composants en alu taillé dans la masse, de freins et de suspension­s haut de gamme et d’un cadre vernis pour que vous puissiez apprécier les soudures réalisées à la main. Avec seulement 142 kg et un empattemen­t de 1 455 mm, pas besoin de la forcer beaucoup pour s’amuser avec la Spitfire. Même l’effet gyroscopiq­ue des roues de grand diamètre et des pneus surdimensi­onnés peuvent masquer l’agilité de cette moto. La Spitfire n’est pas plus rapide que la Royal-Enfield 650, elle est plus vive. Seulement 300 Foggy seront fabriqués, en Rosso Corsa avec un sabot et l’échappemen­t sous la selle. Il existe deux variantes : la S avec roues à branches or de 17 pouces et petit carénage pour 14 492 € et cette FT avec grand guidon et des jantes noires de 19 pouces piste pour 13 912 €. Les gens de chez CCM construise­nt leurs motos comme ils l’ont toujours fait, avec les méthodes que le fondateur Alan Clews a utilisées pour sa première moto de cross à moteur BSA en 1971. Ils choisissen­t des moteurs éprouvés, dans ce cas-ci l’ancien gromono Husqvarna devenu SWM, et les logent dans un cadre fait main épaulé par des pièces de qualité. Le treillis soudé au TiG de la Spitfire a été créé avec Ted Unwin, le soudeur qui officiait déjà chez CCM dans les années 70! Les employés actuels ont travaillé sur la Spitfire en parallèle d’autres projets, d’où le label SkunkwerX que l’on retrouve sur cette moto et qui est inspiré par le légendaire départemen­t expériment­al de la compagnie aérienne Lockheed, connu sous le nom Skunk Works. Toujours est-il que cette façon de fabriquer des motos artisanale­s en série limitée correspond parfaiteme­nt au désir de la clientèle actuelle.

Construire des flat-trackers n’est pas une nouveauté pour CCM qui avait déjà proposé quelque chose de similaire avec la FT 35 en 2005. Nous avons testé l’une des motos à moteur Suzuki DR-Z 400 lors d’un essai de longue durée et nous avons aimé, mais elle n’a pas rencontré le succès attendu. C’est une histoire différente avec la Spitfire : avant son arrivée, CCM avait obtenu 30 commandes par mois, mais la demande pour la première Spitfire (limitée à 150 unités et à l’origine d’une énorme liste d’attente) et les retombées qui en ont découlé ont permis d’embaucher du personnel et de développer l’usine.

LA SPITFIRE, C’EST LE PLAISIR DANS SA FORME MINIMALIST­E.

 ??  ?? 1. Perchée sur ses roues de 19 pouces, la CCM Spitfire fait penser à une sauterelle. 2. Au guidon d’une telle machine, difficile de rester raisonnabl­e…
3. Le pot d’échappemen­t sort sous la selle. 4. Dans les années 70, CCM proposait de motos de cross à moteur BSA.
1. Perchée sur ses roues de 19 pouces, la CCM Spitfire fait penser à une sauterelle. 2. Au guidon d’une telle machine, difficile de rester raisonnabl­e… 3. Le pot d’échappemen­t sort sous la selle. 4. Dans les années 70, CCM proposait de motos de cross à moteur BSA.
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