Moto Revue Classic

LE GARS DU NORD

- Texte : Christophe Gaime - Photos : Alexandre Krassovsky

Visite à la Sima, près de Beaune, pour tailler une bavette avec l’hyperactif patron Frédéric Fourgeaud. Un gars du Nord qui a dans le bleu de ses yeux le soleil qui ne manque pourtant pas au décor...

L’entretien avec Frédéric Fourgeaud se termine. Il est bientôt 18 heures, le temps est orageux et il doit prendre la route pour le Limousin, sa terre natale. Il se demande quel véhicule il va bien pouvoir utiliser pour rejoindre sa maman à l’occasion de la fête des mères. Je ne sais plus qui disait qu’un type qui prend soin de sa mère ne peut pas être foncièreme­nt mauvais… Frédéric est né en 1955 dans l’une des régions les moins peuplées de France. Sauf que lorsqu’il est âgé de 12 ans, ses parents divorcent et le voilà parti avec sa maman en Picardie, à Amiens précisémen­t. À 14 ans, il sillonne les routes du Nord avec sa Malaguti 50, le même que celui que l’on découvre aujourd’hui dans son bureau. Puis, à 16 ans, le permis en poche, il roule sur une Honda CB 350. Plutôt rapide, il décide de s’inscrire dans le championna­t de France de course de côte, soutenu par un concession­naire local, Poix Motos. Et Frédéric pèse de tout son poids sur le championna­t en remportant 10 victoires sur 13 épreuves. Les années suivantes, il se lance dans la Coupe Kawasaki-Moto Revue sur une 400 S3. Il se frotte à Sarron, Saul et termine 7e du classement général en 1975 avec une victoire à Croix-enTernois. En Critérium 500, il fait mieux puisqu’il grimpe sur la 3e marche du podium. La semaine, Frédéric travaille comme mécanicien chez

Kunnert, un agent Ossa et Husqvarna près d’Amiens : « Avec lui, on allait chercher les motos à Argenteuil, en région parisienne, chez l’importateu­r, un certain Marcel Seurat. La première fois, j’avais

17 ans et cette rencontre m’a marqué pour toujours. »

Pilote internatio­nal

Après ses faits d’armes sur les Kawa trois-cylindres, Frédéric devient « pilote Inter » comme on disait à l’époque, en clair, il est titulaire d’une licence internatio­nale et sa maman lui paye une Yamaha TZ 250. Avec elle (sa Yam’, pas sa maman), il écume les circuits français et affronte le gratin tricolore, faisant mieux que de la figuration. À la fin des années 70, il passe aux « gros cubes » en achetant une TZ 750 avec laquelle il participe à toutes les courses prestigieu­ses de l’époque : Trophée du Million, Moto Journal 200, etc. « J’ai aussi eu la chance de rencontrer Pierre Donques, professeur à l’IUT d’Amiens, qui m’a mis en contact avec Honda Suisse pour rouler sur la GoldWing d’endurance qu’il avait conçue pour eux (voir MR Classic n° 108). » À l’aise dans cette discipline, il termine

À 14 ANS, IL SILLONNE LES ROUTES DU NORD AVEC SA MALAGUTI

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