Moto Revue Classic

PRÉPA SUP DE MÉCA

- Texte : Zef Enault - Photos : Alex Krassovsky

La R100 Scrambler que vous avez sous les yeux date de 1992. Pourtant, elle est mieux que neuve. Plus belle, plus fiable, plus efficace. Le vrai sens de la prépa.

Apriori, quelqu’un qui ne s’y connaît pas trop pourrait estimer que la BMW de Louis est neuve. Pas juste parce qu’elle est propre, plutôt parce que chacune de ses pièces contribue à l’homogénéit­é de l’ensemble. Pas de faute de goût, et même au contraire, un goût prononcé pour le détail fignolé, sans en faire trop. L’art de la juste mesure, de celui qui sait. Louis n’en est pas à sa première préparatio­n, il voue un amour ancestral aux motos anciennes, donc aux formes épurées, et il est mécanicien de métier, depuis plus de vingt ans pour la concession parisienne Daniel Motos (BMW), où il existe un espace « prépa » et restaurati­on. Une personne disposant d’une bonne culture moto aura, elle, reconnu le moteur, celui de la R100 R. Ce remarquabl­e roadster de 1992 faisait un clin d’oeil appuyé aux années 70 qui plus est avec des déclinaiso­ns du nom de Classic ou Mystic. C’était juste avant que Ducati ne sorte la Monster, en 1993, puis Triumph la Speed Triple. La R100 R était en fait une

R100 GS transformé­e en moto de route, comme la

R80 GS devenue R80 ST dans les années 80. Le bicylindre à plat de 1 000 cm3 était fiable, capable de 60 chevaux, alimenté par deux carburateu­rs Bing, évidemment. Or, Louis a accumulé tout un stock de pièces au fil des années, et même quelques trésors. On avait déjà parlé, dans MR Classic n° 77, de ses R100 R

Flat Track’R et nineT Clubman. Son moteur de R100 R, il a commencé par le désosser, pour le remonter proprement et l’équilibrer. On appelle ça une métrologie dans le jargon et ça tombe bien, c’est le terme que Louis utilise. Sur chaque cylindre, il a glissé un arbre à cames modifié, qui favorise le couple, valeur indissocia­ble du scrambler. Notre mécanicien connaît aussi la faiblesse des boîtes de vitesses (un ressort de rappel du barillet de sélection faiblard) et a adapté son propre système, fiable et ingénieux. Une fois le bloc refermé, il s’est penché sur l’accord admissioné­chappement, histoire de libérer le flat-twin. Pour ce faire, Louis a monté un silencieux qui provient d’une Buell X1 et, côté admission, il a inséré un filtre à air K&N dans le boîtier d’origine qui a été ajouré, tant pour gagner quelques grammes que pour l’esthétique, et enfin, les carburateu­rs ont reçu de plus gros gicleurs.

30 ans d’évolution

Notez qu’on n’est déjà plus dans la « prépa », au sens « Custom culture » du terme, mais plutôt dans l’optimisati­on. « J’en ai vu des clients qui rapportaie­nt des motos soi-disant préparées, sur lesquelles je n’aurais même pas fait 100 mètres. Une vraie prépa, c’est aussi l’occasion de reconditio­nner une ancienne moto et surtout, de l’améliorer. » Il est vrai qu’en quasiment trente ans, les suspension­s et les freins ont fait d’énormes progrès. Sur les tés de fourche de R100 R modifiés, Louis a donc monté une fourche et une roue de BMW F 650 GS sur laquelle il a greffé un disque de F 800, plus performant­s et plus légers. Et à l’arrière, on trouve un amortisseu­r Wilbers. Le frein arrière conserve son tambour, ajouré, encore une fois pour le style et les grammes. Le garde-boue avant est américain (Harley Sportster) et l’arrière, un garde-boue

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