L’ÉCURIE GAULOISE
Visionnaire, Gérald Armand lorsqu’il récupère des motos de course dans les années 80 ? Pas seulement. L’homme qui a créé l’écurie Gérald Moto est avant tout un passionné.
Si vous vous êtes rendu aux Bikers Classic, aux Coupes Moto Légende ou à l’Iron Bikers durant la dernière décennie, vous aurez certainement remarqué l’exposition de l’écurie Gérald Motos avec son gros camion bleu-blanc-rouge. À côté de celui-ci, on découvre toujours une douzaine de motos exposées sous un auvent.
Ces machines ne sont pas forcément restaurées, juste bien préparées, comme prêtes pour une course de plus, parfois entre les mains des pilotes qui les ont rendues célèbres. Ces machines sont principalement des deuxtemps des années 70 et 80, mais l’équipe d’une douzaine de bénévoles dirigée par le propriétaire, Gérald Armand, apporte toujours quelques beaux quatre-temps de la même époque, notamment des motos d’endurance comme la France en a concocté depuis plus de
40 ans. Ainsi, par exemple, lors des « Le Mans Classic Days » organisés sur le circuit Bugatti en juillet 2019, ceux qui ont visité l’exposition de l’écurie Gérald Moto ont découvert la Suzuki GS 1000 Superbike 1980 de Wes Cooley, la Suzuki TR 750 de Barry Sheene et la
Yamaha YZR 500 1981 de Kenny Roberts. Des motos authentiques puisque, comme le dit Gérald, les répliques ne sont pas autorisées dans sa collection ! Ces trois machines étaient accompagnées par 13 autres, telle la Yamaha TZ 750 sur laquelle Patrick Pons a remporté le championnat du monde 750 en 1979, la Kawasaki 750 H2R 1973 de Christian Léon, et l’avantgardiste BUT 500 1979 conçue par Éric Offenstadt et 100 % made in France ! Puis, outre une série de MBA, Honda et Yamaha 125 de Grands Prix, on trouvait aussi une Rob North-BSA 750, une CZ 250 mono deux-temps 1963 fort rare et la Kawasaki Z 1000 du Bol d’Or 1976 pilotée par Boulom/Sarron.
Toujours l’année dernière, lors des Legend Track
Days organisées sur le circuit de Serrès en Grèce, Giacomo Agostini a fait une démonstration au guidon d’une Avintia MotoGP exDi Meglio. « J’ai moi-même roulé sur mon autre Avintia, dit Gérald. L’accélération à la sortie d’un virage est littéralement terrifiante ! Il faut la rendre pilotable et un de mes amis va remplacer “l’électronique Marelli” par du matériel IFM allemand, que nous pourrons reprogrammer nousmêmes ! » Gérald a su saisir l’opportunité du rachat de ces deux motos, certes récentes, mais déjà entrées dans l’histoire.
Notre-Dame de Paris
À ce moment du récit, vous pourriez supposer que Gérald Armand est un riche homme d’affaires doublé d’un investisseur en bourse, avec un musée privé bien aménagé où ses motos sont exposées entre deux sorties où il supervise les restaurations de son équipe de mécaniciens. Eh bien pas du tout, Gérald, 63 ans, travaille lui-même sur toutes ses motos et est un homme ordinaire qui a réuni son importante collection à force de clairvoyance et d’économies. Bref, on est face à un personnage atypique. Avec ses longues mèches bouclées, il émane du bonhomme un charme gaulois mâtiné d’une connaissance encyclopédique de la course, acquise au fil des décennies grâce à plus de 50 000 magazines, 500 livres et des kilos de documents accumulés au fil des ans. Gérald est né à Paris en 1957 à côté de la cathédrale NotreDame,
GÉRALD, 63 ANS, TRAVAILLE LUIMÊME SUR TOUTES LES MOTOS