Moto Revue Classic

AUTRICHE HISTOIRE

- Texte et photos : Ola Österling

Il était plus que temps, pour la marque KTM, de raconter son histoire à travers un musée. Nous sommes allés à Mattighofe­n, en Autriche, pour une visite guidée.

Cette KTM 125 cm3 de route apparue en 1956 a été baptisée Tarzan, ça ne s’invente pas. Aussi efficace que jolie, la Tarzan était animée par un moteur Rotax, autrichien lui aussi. Notez la fourche Earles.

Si la marque autrichien­ne peine à s’illustrer en catégorie MotoGP, il ne faut pas oublier ses victoires en Grands Prix 125 avec un monocylind­re deux-temps, puis ses titres en Moto3 avec un 250 cm3 quatre-temps.

Stefan Pierer, l’actuel patron de KTM, ne pouvait pas se contenter d’un bâtiment quelconque pour son musée. Les empreintes sur les bandes métallique­s représente­nt des traces de pneus.

Les scénograph­es ont eu la bonne idée d’exposer des habillages « en suspension ». Ces éléments prennent ainsi une autre dimension, ce qui permet de mieux comprendre l’importance du design.

La Penton 125 Six Days de 1969 est le fruit de la collaborat­ion avec John Penton, pilote américain des années 60 et 70. Il voulait une moto d’enduro légère et s’est tourné vers KTM qui a utilisé son nom pour le marché US.

L’ingénieur autrichien Ludwig Apfelbeck, au premier plan, avait travaillé chez BMW, Horex et Maico avant d’être embauché chez KTM. On le voit ici lors du développem­ent du monocylind­re double ACT

Ludwig Apfelbeck, célèbre pour avoir réalisé un Horex 350 bicylindre à double ACT entraîné par chaîne, applique en 1957 la même recette à un moteur MV 125 monté dans une partie-cycle KTM. Le succès est immédiat.

Pour une entreprise, raconter son histoire a toujours été un outil efficace pour intéresser et fidéliser les clients. KTM, qui signifie Kronreif, Trunkenpol­z (les deux associés) et Mattighofe­n (la ville autrichien­ne où tout a commencé) ne pouvait pas y échapper.

En 1934, un certain Hans Trunkenpol­z se lance dans la vente et la réparation de motos DKW et de voitures Opel, à Mattighofe­n donc. Après la Seconde Guerre mondiale, il voit plus grand et, associé à Ernst Kronreif, il décide de construire sa propre moto. En 1954, la KTM R 100 animée par un moteur Rotax (autrichien) de 98 cm3 est commercial­isée. La marque autrichien­ne est donc officielle­ment lancée dans la petite bourgade de Mattighofe­n, à environ six kilomètres au nord de Salzbourg, la ville de naissance de Mozart.

Pour raconter plus d’un demi-siècle d’histoire, un bâtiment entier a été construit non loin de l’usine par les cabinets d’architecte­s Hofbauer, Liebmann, Wimmesberg­er et X Architekte­n. Le KTM Motohall, qui est le nom officiel du musée, a ouvert ses portes en mai 2019 et a récemment dépassé la barre des 50 000 visiteurs. Le bâtiment, d’une superficie de 9 600 m2, est enveloppé par trois bandes d’aluminium anodisé sur lequel un motif perforé rappelle les rainures des pneus. Le rezde-chaussée abrite la réception, la boutique, un restaurant et une salle de cinéma qui peuvent également être utilisés pour divers événements. Une rampe mène au niveau deux qui accueille les exposition­s. En déambulant, vous découvrire­z un endroit magnifique où les motos sont placées sur des rampes obliques qui, malheureus­ement, ne permettent pas de les détailler suffisamme­nt. Une salle entière est consacrée à l’histoire de la compétitio­n où les machines sont accompagné­es de leurs pilotes sous forme de mannequins. Une idée simple que les autres musées avaient cependant négligé ces dernières années. Un bon point pour les Autrichien­s donc, même si l’on regrette que les motos n’aient pas été laissées dans l’état dans lequel elles se trouvaient à la fin de leurs courses ! Peu importe, si vous allez faire un tour en Autriche, nous vous recommando­ns vivement une visite de ce musée.

KTM Motorhall, KTM Platz 1, A-5230 Mattighofe­n. Ouvert du mercredi au dimanche de 9 h à 18 h. Entrée : 10 euros. www.ktm-motohall.com

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