Moto Revue Classic

LES CHEVAUX !

- Texte : Alan Cathcart - Photos : Kel Edge

Il y a 50 ans, les frères Rickman lançaient l’Intercepto­r 750 motorisée par un bicylindre Royal Enfield. Produite à 132 exemplaire­s seulement, elle représenta­it une alternativ­e aux Triumph Bonneville et Norton Commando.

Il y a 50 ans, Rickman présentait son prototype à moteur Royal Enfield Intercepto­r 750 lors du « Racing and Sporting Motorcycle Show » de Londres. Jusque-là, les deux frères Rickman s’étaient fait connaître pour leurs motos de tout-terrain (voir MR Classic n° 109) même si une version « Street Métisse » adaptée du cadre motocross a été proposée à partir de 1966 à ceux qui voulaient construire une moto de route à cadre Rickman avec un moteur Triumph T120. Bref, la présentati­on de cette moto a suscité un grand intérêt et il était même envisagé que Royal Enfield lance son propre modèle de café racer basé sur la Rickman. Cette machine aurait également pu être vendue à l’administra­tion et, en effet, une moto de police Rickman à moteur Intercepto­r a été livrée à la maréchauss­ée du Dorset en juin 1970, pour évaluation. Entre-temps, les frères Rickman proposèren­t le cadre Street Métisse adapté au moteur de l’Intercepto­r et la boîte de vitesses Albion qui l’accompagna­it, les deux entreprise­s étant auparavant regroupées au sein de la société E & HP Smith. Sauf que Rickman ne livra qu’une seule et unique moto car Royal Enfield fit faillite en juillet 1970. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, cette disparitio­n permit aux deux frères de devenir enfin des fabricants de motos de route ! En effet, avant la faillite, l’entreprene­ur américain Floyd Clymer avait passé un accord avec Enfield Precision et fit envoyer en Italie 200 moteurs et boîtes de vitesses Intercepto­r Mk II à Leopoldo Tartarini, propriétai­re d’Italjet. Les deux compères baptisèren­t cette moto… Indian pour la vendre aux États-Unis. Sauf que

Clymer meurt en janvier 1970, à 74 ans, alors que seulement 62 moteurs Royal Enfield ont quitté l’Angleterre pour l’Italie. Le reste de la cargaison était détenu par Mitchells, un agent maritime de Birmingham qui avait déjà fait affaire avec les frères Rickman pour l’expédition de leurs cadres vers l’Australie. Ni une ni deux, l’agent maritime demanda aux frangins de construire des motos à cadre Métisse en utilisant les 132 moteurs Intercepto­r restants. Il fallut cependant attendre la fin de l’année pour que les administra­teurs judiciaire­s d’Enfield donnent leur approbatio­n et en janvier 1971, l’assemblage commença dans l’usine Rickman nouvelleme­nt agrandie de New Milton. L’arrivée de cette moto performant­e (la première de série avec des freins à disque à l’avant et à l’arrière) ne déclencha pas l’enthousias­me, ce qui incita Rickman à baisser son prix, celui-ci passant de

750 à 550 livres sterling. Ne disposant pas de leur propre

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