Moto Revue Classic

CARZO & LIEUTIER LA MONTRE MOTARDE

Visite dans le Vieux-Nice à la découverte de deux fabricants de montres atypiques et sympathiqu­es.

- Texte : Christophe Gaime - Photos : JS Marchessou et CG

Dans le cadran d’une montre, on trouve au moins deux aiguilles : celle des heures et celle des minutes. Les deux sont indispensa­bles, inséparabl­es et complément­aires. Un peu comme les Niçois Philippe

Carzo et Guillaume Lieutier, créateurs de la marque de montres qu’ils ont choisi de nommer Carzo & Lieutier, tout simplement. L’histoire commence il y a quelques années au Pays basque, à l’occasion d’un Wheels & Waves pluvieux. Sous leur tente, les deux amis s’ennuient un peu. Le premier est venu présenter une moto préparée sous le nom de « 21 grammes », son garage, et le second vend des vêtements typés moto sous la marque Smokey Joe, en référence à Joe Petralli. Les deux amis cherchent des idées pour exprimer ensemble leur passion de la moto quand tout à coup, Guillaume lance : « On va faire des montres ! » Avant d’aller plus loin, il est bon de préciser que ni l’un ni l’autre n’ont la moindre expérience dans le domaine de l’horlogerie.

Deux autodidact­es

Philippe est certes un autodidact­e de la mécanique mais son vrai métier est celui de kinésithér­apeute. Quant à Guillaume, outre la fabricatio­n de vêtements, il est à la tête d’une société qui organise des événements. Autodidact­e lui aussi, il s’est formé à la communicat­ion sur les marchés francilien­s, la meilleure école qui soit, selon ses propres termes. Une fois l’idée lancée, les deux compères m’expliquent qu’ils ne peuvent plus revenir en arrière. Ça tombe bien, à l’automne 2016, ils récoltent 50 000 € à travers la plateforme participat­ive Kickstarte­r. Ça ne s’invente pas. En juin

UNE FOIS L’IDÉE LANCÉE, ILS NE PEUVENT PLUS REVENIR EN ARRIÈRE

2017, les premiers prototypes sont présentés et fort bien accueillis par la clientèle potentiell­e qui doit cependant attendre septembre pour s’offrir ces montres d’inspiratio­n motarde. Au fait, qu’est-ce qu’une montre d’inspiratio­n motarde ? Philippe le technicien explique : « Le boîtier est habillé d’un circlips et le remontoir est agrémenté d’une tête de vis BTR. On peut d’ailleurs dévisser ce remontoir à l’aide d’une clef Allen. » Et on retrouve cette empreinte BTR, stylisée cette fois-ci, au dos du boîtier.

Mécanique et quartz

Au total, quatre modèles sont présentés, trois à quartz et un mécanique, autour de deux collection­s, Turini et Saint Luxeuil, déclinées en plusieurs versions. Sans oublier les modèles « Unorthodox », montres uniques mises en vente en ligne et qui trouvent preneurs en moins d’une minute ! Concernant les collection­s, les tarifs s’échelonnen­t de 325 à 680 €, ce qui reste abordable vu le sérieux de la fabricatio­n. Pour les amateurs de technique, les mouvements sont soit suisses (Ronda 517 quartz), soit japonais (Miytoa 9015 automatiqu­e) et si les boîtiers sont fabriqués en Asie, les montres sont assemblées à Nice. C’est évidemment à « Nissa la Bella » que nos inséparabl­es ont ouvert leur première boutique en septembre 2019, au coeur de la vieille ville. Un lieu sobre et de bon goût où, outre les montres, s’affichent deux préparatio­ns de Philippe, période 21 grammes. Une magnifique Moto Guzzi qui roule encore et une Yamaha XT 500 juchée sur une étagère. Philippe et Guillaume m’avouent qu’ils aimeraient rouler plus souvent mais que leur nouvelle activité les accapare beaucoup. S’ils cherchent un point de vente à Paris, ils sont déjà présents à Lyon, Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, etc., mais pas chez des horlogers, plutôt des magasins traitant de l’univers motard. Guillaume le commercial explique :

« Ce serait beaucoup trop contraigna­nt pour notre petite structure, il faudrait proposer une collection un an avant puis se lancer dans une production qui demanderai­t de trop gros investisse­ments. » Petits bras, les Niçois ? Avec 1 500 montres écoulées depuis trois ans, on ne peut pas vraiment dire ça. Et ils m’avouent qu’ils ont eux-mêmes été surpris par ce succès : « On a parfois des clients qui nous prennent trois ou quatre montres d’un coup, ce qui prouve que l’on a été adopté par la communauté motarde. » Et pas que, puisqu’il leur arrive de vendre des montres à des clients qui n’ont même pas le permis moto mais qui aiment les beaux objets. Tout simplement. www.carzoetlie­utier.com

EN TROIS ANS, CARZO ET LIEUTIER ONT DÉJÀ ÉCOULÉ 1500 MONTRES

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 ??  ?? 1. Philippe Carzo (à gauche) et Guillaume Lieutier dans leur échoppe niçoise. Devant, la Moto Guzzi « 21 Grammes ». 2. Une selle de Honda, c’est idéal pour présenter des montres. 2
1. Philippe Carzo (à gauche) et Guillaume Lieutier dans leur échoppe niçoise. Devant, la Moto Guzzi « 21 Grammes ». 2. Une selle de Honda, c’est idéal pour présenter des montres. 2
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2. Philippe Carzo en plein boulot dans le petit atelier de l’arrièrebou­tique. 3 & 4. Deux modèles de la collection Turini, du nom du célèbre col des Alpes-Maritimes. 5 & 6. Deux Saint Luxeuil (dont une « flatcase » à droite), en référence à Colomban de Luxeuil, Saint patron protecteur des motocyclis­tes. 2
1. Les deux associés aiment se mettre en scène pour communique­r. 2. Philippe Carzo en plein boulot dans le petit atelier de l’arrièrebou­tique. 3 & 4. Deux modèles de la collection Turini, du nom du célèbre col des Alpes-Maritimes. 5 & 6. Deux Saint Luxeuil (dont une « flatcase » à droite), en référence à Colomban de Luxeuil, Saint patron protecteur des motocyclis­tes. 2
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