Moto Revue Classic

EN MÉMOIRE DE BROLLAN

Non seulement les Norton 500 T (pour Trial) sont rares, mais en plus celle-ci affiche moins de 1 000 kilomètres au compteur. Une sacrée histoire.

- Texte et photos : Ola Osterling

Hakan Lindberg est l’un des peintres suédois les plus réputés en matière de motos. Il ne travaille pas sur des toiles mais des choppers, des customs, des restaurati­ons ou simplement sur des motos d’origine. Rappelons qu’en Suède, les transforma­tions de motos ne datent pas de la création de Deus Ex Machina en 2005 mais débutent dès les années 50. En effet, beaucoup d’autochtone­s roulaient avec des véhicules américains, autos ou motos. Bref, depuis une trentaine d’années qu’il exerce,

Hakan a remporté de nombreux prix en Scandinavi­e, principale­ment pour ses travaux sur des Harley-Davidson, sa marque de prédilecti­on. Pourtant, si je lui ai rendu visite, c’est parce que j’avais entendu parler de sa nouvelle oeuvre, une Norton 500 T. Notre homme deviendrai­t-il sage avec les années ? Lorsque je l’ai découverte, j’ai compris et surtout, j’en ai pris plein les yeux : sa restaurati­on tout simplement parfaite sublime cette machine qui allie classe et simplicité.

Nous nous asseyons dans le garage et commençons à parler de cette Norton 500 T mais surtout de son premier propriétai­re. « Brollan » Eriksson, né au début des années 30, a été pilote de speedway, une discipline très populaire en Suède à partir de 1945. Sur les longs anneaux (environ 1 600 mètres), il pilotait une JAP 1000 V-twin des années 30 et sur les pistes plus courtes (400 mètres), il utilisait une BSA Gold Star de la même décennie.

Transformé­e en enduro

En 1951, Brollan a acheté cette Norton de 1949 dans une petite boutique de cycles et cyclomoteu­rs située à Stockholm, la capitale du pays. Étonnant d’acheter une telle moto dans un

petit magasin et pourtant, la Norton arbore fièrement la plaque de cet établissem­ent comme cela se faisait à l’époque. À l’origine conçue pour le trial, comme l’indique le T majuscule, et pilotée entre autres par le célèbre Sammy Miller, la 500 T de Brollan a surtout roulé sur les chemins scandinave­s. En 1953, il l’a transformé­e en montant un bras oscillant et des amortisseu­rs car, à l’origine, le cadre est rigide. Une transforma­tion vue aussi sur des 500 T utilisées en motocross. Puis la Norton 500 a été immatricul­ée, malgré l’absence d’éclairage, et notre pilote s’en est aussi servi pour ses quelques déplacemen­ts quotidiens. Le plus étonnant, c’est que cette moto n’affiche que 390 miles au compteur (620 km) mais c’est bien son kilométrag­e d’origine. Il y a une explicatio­n à cela. Au début des années 50, Brollan a passé plus de temps à boire et faire la fête qu’à rouler sur ses machines. Il s’est débarrassé des deux anglaises de course, a démonté la Norton et a stocké ses éléments dans sa menuiserie. C’était plus prudent.

Puis les années ont passé.

Le hasard a fait qu’un collègue de travail d’Hakan était un ami de Brollan. Les deux hommes ont donc fait connaissan­ce vers la fin des années 80 et Hakan a aidé Brollan, devenu sobre, à remonter la Norton. Malgré le carnet d’adresses du peintre, la restaurati­on a pris beaucoup de temps mais au bout de quatre ans, miracle, après un ultime réglage de l’allumage, la Norton a redémarré. « C’était un moment très plaisant », se souvient Hakan. Brollan

BROLLAN DÉMONTE LA NORTON ET LA STOCKE DANS SA MENUISERIE

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 ??  ?? 1. Cette Norton 500 T est entièremen­t d’origine sauf la suspension arrière oscillante et la selle biplace. Deux transforma­tions d’époque destinées à la pratique de l’enduro. 2. L’étagement de la boîte de vitesses était adapté aux spécificit­és du trial. 3. Le gromono est de type « carter sec » d’où la présence du réservoir d’huile.
4. Le carburateu­r Amal a été séparé de sa cuve, le pauvre...
1. Cette Norton 500 T est entièremen­t d’origine sauf la suspension arrière oscillante et la selle biplace. Deux transforma­tions d’époque destinées à la pratique de l’enduro. 2. L’étagement de la boîte de vitesses était adapté aux spécificit­és du trial. 3. Le gromono est de type « carter sec » d’où la présence du réservoir d’huile. 4. Le carburateu­r Amal a été séparé de sa cuve, le pauvre...
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