CENTRE D'ESSAIS
C’est à Miramas, dans le sud de la France, que BMW développe ses futurs véhicules de série. Un site high-tech ultra-sécurisé !
C'est en France, à Miramas, que se trouve le centre d'essais ultra-sécurisé de la marque.
BMW n’est pas le dernier lorsqu’il s’agit d’innover et de lancer des nouvelles technologies sur ses motos. Pour rappel, nous pouvons énumérer, dès 1960, l’apparition de l’amortisseur de direction hydraulique, du double disque de frein avant de série en 1973 (sur la R90 S), du premier carénage complet là encore livré de série en
1976 (sur la R100 RS) et des poignées chauffantes d’origine en 1979. Mais aussi, de la suspension arrière Paralever (dont le bras oscillant, doté d’une articulation avec couple conique, a pour but principal d’éliminer la transmission gênante des forces vers la suspension), qui est apparue en 1987, du freinage ABS qui a suivi en 1988, de la suspension avant Telelever (qui fait office de système mécanique anti-plongée sur la moto et qui, allié à l’ABS, permet de réduire drastiquement les distances de freinage), découverte de série en 1993, du système de réglage des suspensions ESA (qui permet d’ajuster électroniquement la suspension en appuyant simplement sur un bouton, en fonction de l’état de la route et du statut de charge), qu’on a vu monté sur les machines de série en 2004 ou, enfin (et cette liste n’est pas exhaustive), en 2010, du phare adaptatif en virage, installé là encore sur les machines sorties de l’usine de Munich… Une partie qu’on imagine importante des tests visant à développer ces technologies, du moins durant les trente dernières années, a probablement été réalisée sur un site un peu mystérieux (par la force des choses), appartenant au constructeur allemand depuis 1986, installé à deux pas de la mer Méditerranée, à Miramas, près d’Istres, dans le département des Bouchesdu-Rhône. Le résultat de nos recherches nous apprend que cet endroit, qui était au départ, en 1924, un circuit automobile qui a accueilli des compétitions telles que le Grand Prix de France, le Grand Prix de Marseille, la Coupe de l’Autodrome ou encore le Grand Prix de Provence
(nous parlons là d’une époque située entre les deux guerres mondiales, bien avant la création du championnat du monde Formule 1 évidemment), est désormais complètement équipé pour mener des travaux de recherche et de développement, aussi bien pour l’automobile que pour la moto. La piste d’essais totalisant 52 kilomètres intègre ainsi un anneau de plus de
6 km (où les véhicules peuvent atteindre plus de 260 km/h), un autodrome de 5 km et tout un réseau complexe
(voir l’image ci-contre) de circuits et de pistes
(et donc de possibilités de faire du tout-terrain), où il est possible de disposer de parcours spécifiques pour la maniabilité et/ou les conditions de conduite sur route mouillée. Quelques chiffres donnent une idée assez juste de l’importance stratégique de cet endroit bien sûr interdit au public : une surface totale de 473 hectares, 250 véhicules pouvant y évoluer quotidiennement, des bâtiments pouvant abriter plus de 320 personnes, dans lesquels on trouve un atelier de réparation, deux stations essence, un banc dynamométrique, un banc d’essais à rouleaux avec soufflerie, une tour de contrôle des essais équipée de matériels informatiques et radiophoniques, et enfin – attention, domaine ultrasensible – des lignes de transmission sécurisées entre Miramas et le centre de recherches et d’innovations de Munich. Afin, bien entendu, de se prémunir de l’espionnage industriel.