Moto Revue Classic

DANIEL MOTOS

Louis Poucet, qui officie avec talent et passion chez Bärenstark Daniel Motos, nous décrit son travail d’orfèvre.

- Par Christian Batteux.

Louis Poucet, docteur ès anciennes chez Daniel Motos, nous livre quelques secrets.

Louis règne sur son petit périmètre dédié aux machines anciennes et annonce en préambule à notre conversati­on : « Je fais de la mécanique depuis l’âge de 14 ans environ, ça fait donc un petit moment que ça dure (rire) ! » Né en 1962, Louis Poucet a commencé par travailler sur des machines japonaises dans une concession Yamaha, à Pontoise. Il a ensuite opéré sur des italiennes (Moto

Guzzi, Ducati, Laverda plutôt anciennes) en solo. À 19 ans, il quitte la banlieue nord de Paris à bord d’un fourgon Citroën HY rallongé avec outillage, duvet et bonne volonté. Il est « parti sur les routes », comme il dit joliment, pendant cinq ans. « J’ai travaillé un peu partout en France pendant cette période-là, à mon compte. C’est là que j’ai rencontré mon copain surnommé “Plastic”, Francis Garnier, dans la région de Niort, avec qui j’ai aussi pas mal bricolé (Plastic passera ensuite par la case Grands Prix chez Tech3 avant de monter son atelier de préparatio­n au coeur du marais poitevin, ndlr). » Puis Louis a travaillé plusieurs années avec Loulou Chami, dans sa boutique Easy Rider’s à Paris. Il y vend des pièces sur-mesure et construit des motos à la carte. Il en garde un très bon souvenir :

« Il avait une ferme à Précysur-Marne où il y avait un tour, une fraiseuse. On fabriquait les fourches, les cadres, les moyeux de roues, les échappemen­ts, les guidons, bref, on ne se contentait pas d’assembler des pièces venues des ÉtatsUnis. C’était un peu le pionnier du chopper en France. En plus des Harley, on faisait aussi des machines anglaises, sur des bases de chop de toutes sortes… Enfin, je suis revenu à Paris où j’ai travaillé pendant sept ans et demi chez Bob, concession Harley rue de la Chapelle. J’étais chef d’atelier. »

Voilà déjà une sacrée carrière d’accomplie pour cet homme de l’art, qui éprouve cependant un certain besoin de souffler un peu, ou tout du moins de changer d’air après toutes ces expérience­s profession­nelles. Louis Poucet

« toujours aimé la mécanique BMW », et trouve alors chez Daniel Motos un point de chute idéal, « à une époque où il y avait encore beaucoup de flats culbutés et refroidis par air ». Il est très bien accueilli par Pascal, le chef d’atelier du moment. « Il y avait un ancien, Manu, un vieux mécano bourru, qui bossait sur les anciens flats de la concession depuis une trentaine d’années. Il m’a transmis les rudiments et astuces de la marque. Quand il est parti à la retraite, j’ai repris le flambeau. Depuis cette date, je suis ici le spécialist­e de l’ancienne.

Ça va de la Série 5, disons des années 70, jusqu’à 1996, date à laquelle les derniers flats à deux soupapes à air ont été produits chez BMW. Là, je suis sur une R100 RT1, venue d’un client belge, une remise en route après 12 années sans avoir roulé. Je commence par les carbus, le freinage. L’esthétique, je m’en occuperai une fois

LOUIS PART 5 ANS SUR LES ROUTES AVEC SON FOURGON CITROËN HY...

 ??  ?? 1- Des outils faits sur-mesure par Louis Poucet lui-même.
2- Le début du chantier de la restaurati­on d’une R100 RT1 venue de Belgique. 3- Louis Poucet détaille, avec Axel Vilaséca, patron de Bärenstark Daniel Motos, les travaux à effectuer sur cette BMW de la fin des années 30 qui sera exposée dans le show-room de Bastille à Paris.
1- Des outils faits sur-mesure par Louis Poucet lui-même. 2- Le début du chantier de la restaurati­on d’une R100 RT1 venue de Belgique. 3- Louis Poucet détaille, avec Axel Vilaséca, patron de Bärenstark Daniel Motos, les travaux à effectuer sur cette BMW de la fin des années 30 qui sera exposée dans le show-room de Bastille à Paris.

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