ENDURANCE
Pour BMW, l’implication en endurance n’est pas toujours allée de soi. Mais la présence des machines de Munich, quand elle était (ou est) effective, a (est) toujours été remarquée.
Une seule victoire à ce jour (1960) mais la S 1000 RR 2020 peut renouer avec le succès.
Avant le renouveau de la moto à la fin des années 60, peu s’en souviennent, mais BMW a cependant inscrit son nom au palmarès du Bol d’Or, en 1960 très exactement. C’est même un doublé que les machines allemandes signèrent sur le circuit de Montlhéry, avec, dans l’ordre, la paire Vasseur-Maucherat devant le duo Bargetzi-Manteau, sur des 500 Sport. Replongeons-nous dans le contexte de la 32e édition du Bol d’Or, qui n’est pas brillant : si 31 équipages, tous privés, sont au départ, 10 seulement voient l’arrivée… devant un petit millier de spectateurs. La moto est en plein dans le creux de la vague dans l’Hexagone. Moto Revue titre d’ailleurs pour son compte rendu de l’épreuve : « Le record de Norton est toujours debout, mais BMW sort grand vainqueur d’un
Bol d’Or à bout de souffle. » Cette course, née en 1922, n’a été interrompue jusquelà que pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1946 inclus. Mais cette édition de 1960 qui s’achève dans une atmosphère morose sera la dernière avant 1969, soit huit ans d’interruption. La victoire de VasseurMaucherat, qui abattent
2 733 kilomètres en
24 heures à la moyenne de 113,886 km/h, est due à l’engagement de Jean Murit, ancien pilote de side-car et concessionnaire parisien qui participera d’ailleurs activement à la renaissance de l’épreuve en 1969.
En 1973, afin de faire briller en compétition la nouvelle R90 S, l’usine prépare une machine et la confie à un duo germanobritannique (Helmut Dahne et Gary Green). À l’arrivée de cette 37e édition d’un Bol d’Or désormais reparti sur de bonnes bases, la BMW passe la ligne en troisième position, sans avoir connu le moindre ennui mécanique. Un an plus tard, ce sont deux machines qui sont alignées au départ du Bol : la première avec Michel Rougerie associé au redoublant Helmut Dahne, la seconde, 100 % française, avec Jacques Luc et Hubert
Rigal. Ce sont ces deux derniers qui vont passer à deux doigts de l’exploit, car après une première partie de course parfaitement gérée, ils se retrouvent à la première place au passage de la vingtième heure.
Mais deux heures plus tard, leur BMW émet un sinistre claquement dans le cylindre gauche. Bielle serrée, c’est l’abandon. Il semble que l’origine du problème soit à chercher du côté de la quantité d’huile, que le mécanicien injectait régulièrement durant la course, et qui avait pour la première fois été calculée par ordinateur.
Sauf que l’ordinateur ne tenait pas compte du fait qu’il aurait fallu en mettre un peu plus au fur et à mesure que la course avançait… Après la 4e place de René Guili et Helmuth Dahne en 1975, une longue période d’absence suit, et se prolonge jusqu’en 2010, date à laquelle l’usine décide de participer au championnat du monde d’endurance, où elle s’engage simultanément en Superbike (voir pages suivantes), avec sa nouvelle machine hypersport de
1000 cm3 à quatre cylindres en ligne. Une révolution chez le constructeur de Munich, récompensé par d’excellents résultats dès 2011 (vice-champion du monde, 3e au Bol d’Or, vainqueur des 8 Heures d’Albacete, 4e des 8 Heures de Suzuka), et confirmés en 2012 (à nouveau vice-champion du monde, vainqueur des 8 Heures de Losail). Ensuite, après quelques déconvenues propres à une discipline où le travail d’équipe, notamment aux ravitaillements, est prépondérant, BMW se retire fin 2013, pour ne revenir à nouveau de façon officielle que l’année dernière, pour une saison 2019-2020 dont, à l’heure de boucler ce magazine, on ne sait pas vraiment quand, ni comment elle finira. Mais l’équipe BMW, troisième des deux premières épreuves (Bol d’Or et 8 Heures de Sepang), est solidement installée à une prometteuse deuxième place au classement provisoire…