VOYAGES T3
Parti par monts et par vaux depuis 30 ans, le créateur de T3, l’agence de voyages vraiment extraordinaires, n’a qu’une obsession : vous faire partager des expériences de vie sur les plus belles routes et les plus belles pistes du monde. On le suit.
Éric Massiet du Biest adore vous embarquer à l'autre bout du monde.
Comme le dit si justement Éric Massiet du Biest, «une moto, il n’y a que ce que l’homme fait avec
qui a de l’importance ». Il faut dire que le boss de T3 (pour Touring/Tracks/Together) sait de quoi il parle. Car si son business débute en
1996 en Australie, il avait déjà beaucoup bourlingué à travers le monde avant cela. Tour de monde en Citroën Traction de 88 à 90 et autre tour du monde en 80 jours avec une machine à vapeur, notamment. «En 1998, on a fait un premier voyage à travers l’Australie avec 40 Traction et mes conneries ont vraiment commencé à partir de là. Avant, je faisais des expéditions pour moi. Puis je me suis installé en Australie où je suis resté 10 ans. Dans la vie, on a tous les mêmes possibilités. On fait des choix, ces choix te mettent sur un chemin et ton chemin créé ton histoire. L’objectif dans la vie, c’est d’écrire une belle histoire car quand tu meurs, le seul truc que tu emportes avec toi, c’est ton histoire. » Au fait, la moto commence à quel âge pour le boss de T3 ? «À 14 ans, dans les chemins, sur une XLS 100 % hors la loi. Puis avec une Ducati 900 achetée en pièces. J’ai passé 6 mois à la remonter et je l’ai revendue car je préparais un trip en Traction. Après, j’ai fait beaucoup de voyages : 1998, 2000, 2002, 2004, 2005... Puis, en 2007, suite à une déconvenue avec un associé qui m’avait mis à poil, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a demandé de refaire une croisière Citroën. J’ai proposé de la faire en Traction dans un cadre de développement durable. J’ai appelé France 5 et TV5 pour leur proposer des reportages sur les acteurs du développement durable en Afrique. On a pris un pied fou pendant 5 mois et 25 000 km. On fait un film de 90 minutes et 5 docus de 52 minutes pour TV5. Un tournant dans ma vie car à la fin du voyage, j’ai reçu un coup de fil de Jean-Michel Cavret qui voulait booster les ventes de la GS (qui, à l’époque, étaient inférieures à celles de la RT). Il voulait que j’organise tous les ans, pendant trois ans, une grosse aventure capable de remonter l’image et les ventes de la GS. L’idée, c’était de prendre les motos et de les envoyer à l’autre bout du monde. Il fallait y aller
en hiver pour ne pas bloquer les motos pendant trois mois et pénaliser les gars pendant l’été. C’est comme ça qu’est née la trilogie “Gringo (2008), Dundee (2009), Zulu (2010)” ; des voyages d’un mois à chaque fois. Pour ça, j’avais un budget de 50 000 €/an, 20 000 pour la reco et 30 000 pour les images. On a sorti 3 DVD. La GS a été boostée de cette façon. Pour ces raids, je voulais 30 % de pistes et surtout, amener les gens dans des endroits et des paysages fabuleux. Dans ton voyage, le véhicule doit déclencher des rencontres avec les gens et des rencontres avec le sourire. C’est là que ton voyage est riche et réussi. Au début, on est parti à 45 motos mais c’était trop. Ensuite, on a limité à 30. Les grands voyages partent toujours d’une connerie. En 2010, pendant le Zulu, en Afrique australe, l’un de mes clients me : demande
: “Les motos, elles rentrent comment en France ? Par containers ? Et pourquoi on ne rentrerait pas par la route ?” J’ai dit “pourquoi pas” et c’est comme ça que sont nés les voyages “Long Way Home”. On envoie la moto le plus loin possible et on rentre par la route. On en a fait trois depuis. 2011 en Amérique du Sud, 2012 au Cap Nord et en 2013 de Paris à Pékin. L’année dernière, après le Dundee en Australie, huit gars m’ont laissé leurs motos là-bas. Je les ai envoyées à Bangkok et l’année suivante, ils les ont retrouvées pour faire Bangkok-Paris en “Long Way Home”. »
Prochaines destinations ? «Je suis plus un artisan qu’un industriel, je ne suis pas dans le systématique. Tous les ans, en janvier/février, je regarde une carte et je réfléchis à ce que je veux faire l’année suivante. J’ai toujours un an, un an et demi de préparation. Je refais rarement les mêmes itinéraires. En 2020, on va faire Carthagène/Uyuni/ Ushuaia. J’ai aussi lancé un voyage de Paris à Persepolis avec deux options (goudron et piste) et chaque soir, on se retrouve pour bivouaquer au même endroit. J’ai eu 34 équipages et 12 modèles de motos différentes. En mixant les motos, t’es dans un esprit plus original. C’est différent, plus ouvert aussi. Mais à chaque fois, le plus important pour moi, mon grand bonheur, c’est le sourire de mes clients ! Ça, ça n’a pas de prix. »