Moto Revue Classic

POCKA BIKES

De l’or dans les mains et d’une gentilless­e rare, Gaël Airaud ensoleille­ra votre vie de BMiste au moindre souci rencontré. Surtout si vous roulez avec un flat deux soupapes !

- Par Alain Lecorre. Photos Sébastien Genest.

Gaël Ayraud ne travaille que sur les flats deux soupapes qu'il connaît par coeur.

Lorsque nous étions passés le voir à l’été 2017, Gaël cherchait déjà à s’agrandir. Il faut dire que son atelier de 30 m2 ne suffisait plus à satisfaire les nombreuses commandes qui arrivaient. Aujourd’hui, c’est fait. Toujours à La Varenne, à deux pas de Nantes, le boss de Pocka Bikes peut enfin donner libre cours à tous ses projets. Ici, on pense, on répare, on bichonne, on prépare, on restaure, on respire BMW et plus particuliè­rement les flats et monos 2 soupapes. « C’est sûr, je n’ai jamais démonté un K, jamais ! »

Gaël est resté le même. Avenant, souriant, toujours prêt à trouver une solution à vos problèmes ou à vos envies. Et maintenant, la boutique est cinq fois plus grande. « Oui, j’ai déménagé il y a un an et demi, toujours à La Varenne, mais désormais dans la zone artisanale. Je me suis également associé avec ma compagne qui s’occupe des pièces détachées et de la compta. J’ai un site, mais pas de boutique en ligne. C’est très personnali­sé. Les pièces que je vends, je veux être sûr que ce sont les bonnes et qu’elles vont convenir. Je ne veux pas qu’il y ait de retour, que les gars soient déçus. Ça me permet de garder la main, de ne pas vendre des trucs que je n’ai pas ou que je ne pourrai pas avoir. En fait, les gars me disent ce qu’ils ont comme moto et m’envoient leur liste de pièces. Moi, je les rappelle pour être sûr de leur besoin et ça se passe généraleme­nt très bien. »

« Oui, plus que jamais. Les pièces que je vends sont exclusivem­ent BMW et exclusivem­ent du flat ou du monocylind­re 2 soupapes. Donc, ça nous renvoie jusqu’aux années 50.

Je fais toujours beaucoup de restaurati­ons de moteur, de boîte de vitesses, etc.

Je fais aussi de plus en plus de préparatio­ns moteur pour la course. Depuis trois saisons, j’ai deux moteurs sur-vitaminés qui participen­t au championna­t “Racing Sidecar Mania”. Des blocs de 1 070 cm3 qui sortent entre 85 et 90 ch à la roue arrière alors que sur un modèle standard, on est plutôt sur du 50 ch. Mais la maintenanc­e de ce genre de prépa est énorme. Pistons et bielles sont faits sur-mesure et le reste est une adaptation de pièces racing diverses et variées qui viennent pas mal des USA mais aussi d’Angleterre. C’est toute une aventure. D’abord, tu prépares le moteur, ça déjà ça te prend quelques semaines. Après, tu le montes dans une moto lambda et tu le rôdes sur la route. Ensuite, il faut le passer au banc, le mettre au point pour finalement le monter dans le basset. En prévision de la saison 2020 par exemple, les gars s’y prennent en octobre 2019. C’est super gratifiant et en plus, d’un moteur à l’autre, on évolue sans cesse. J’adore. » Sinon, Gaël court toujours en VMA. Cette année, il aurait dû faire le Trophée du Million à Magny-Cours avec une réplique de la R90 S avec laquelle Reg Pridmore a gagné le 1er championna­t Superbike

US en 1976. « Eh oui, le premier champion SBK US roulait en BMW ! C’est la classe, ça. » En attendant,

Gaël continue de bosser sur quelques jolis projets de restaurati­ons même si la demande se tasse un peu. « La dernière, et l’une des plus belles que j’ai faites, c’est sur une base de R100 RS de 1982. Visuelleme­nt, c’est assez simple mais la prépa de cette machine est plutôt poussée. J’ai refait toute la mécanique de A à Z, le rayonnage des jantes, la boîte, le moteur, le couple conique, tout est neuf. Côté design, les deux bandes de peinture sur le réservoir et la selle par exemple, c’est de la feuille d’or blanc sous un vernis mat. Ce n’est pas moi qui ai fait la peinture mais il a fallu coordonner tous les artisans. » En effet, Gaël travaille avec un peintre et un sellier.

« Oui, mais sur ce projet-là, il a fallu trouver quelqu’un capable de poser de la feuille d’or. Figure-toi que la seule personne en France qui fait ça habite à 5 km de chez moi ! Elle s’est mise d’accord avec le peintre car il fallait que ça soit reverni selon une technique assez compliquée, mais le rendu final est super beau.

Tout le monde était content, les pros, le client. C’était top. » En tout cas, si vous passez du côté de Nantes, allez voir Gaël chez Pocka Bikes. Et si vous n’êtes pas vraiment fan de BMW, comptez sur lui pour vous faire changer d’avis.

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 ??  ?? 1 et 2- Pocka Bikes s’est agrandi. Aujourd’hui, c’est dans un local de 150 m2 muni de deux ponts que Gaël travaille. 3- Détail de l’échappemen­t de sa dernière prépa. Sobre.
1 et 2- Pocka Bikes s’est agrandi. Aujourd’hui, c’est dans un local de 150 m2 muni de deux ponts que Gaël travaille. 3- Détail de l’échappemen­t de sa dernière prépa. Sobre.
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