Moto Revue Classic

FENOUIL

Motard de la police, Raymond Loizeaux a également participé à de nombreux rallyes-raids, le plus souvent sur BMW, marque dont il a même été pilote officiel.

- Propos recueillis par Christian Batteux. Photos archives Moto Revue.

Il fut le premier à s'élancer sur les pistes africaines au guidon d'une BMW de route.

Entré dans la police en 1973 pour y être motard, c’est en 1976 que Raymond Loizeaux a intégré les Compagnies motocyclis­tes de Paris, basées à côté de Notre-Dame. « J’y suis resté pendant 24 ans.

J’ai ensuite fait partie de la CRS 1, au sein de laquelle on fait de l’escorte de personnali­tés mais aussi beaucoup de sécurité en civil, une manoeuvre plus discrète pour empêcher les approches de la voiture où se trouve la personne à protéger… » La première fois qu’il prend le départ d’un rallye-raid, c’est le Paris-Dakar, en 1981, avec une 90/6 accidentée remontée avec les précieux conseils de Bernard Grenier de Monner (patron d’Arcueil Motor à l’époque, ndlr). « Comme on avait chauffé le cadre pour le redresser, on l’avait aussi fragilisé, et ce qui devait arriver a fini par arriver : il a cassé. Heureuseme­nt, en arrivant dans la ville de Bamako, j’ai pu le ressouder dans un atelier, car j’avais quelques notions de mécanique… » Dietmar Beinhauer, patron de l’écurie BMW, lui propose d’intégrer son équipe pour 1982. « Je ne remerciera­i jamais assez Mr. Beinhauer de m’avoir offert cette chance. Ç’a été une expérience fabuleuse. Il faut se souvenir que c’est BMW qui a en quelque sorte inventé ce concept d’assistance rapide, avec ce qu’on a appelé par la suite le porteur d’eau. En 1983, Hubert (Auriol) a sauvé sa victoire le jour où son pneu arrière a été sectionné. Si je n’avais pas été là pour lui donner ma roue, c’était Patrick Drobecq, alors deuxième sur sa Honda, qui gagnait le rallye. Pour le leader, Hubert ou ensuite Gaston (Rahier), c’était un confort moral important de savoir qu’ils étaient suivis de près par un pilote pour les dépanner en cas de problème. C’était mon rôle, une fonction que j’assumais pleinement. Ce n’était pas dégradant, au contraire. Je l’ai fait avec énormément de déterminat­ion. Dans les Paris-Dakar des premières années, je me trouvais dans mon élément, parce que la course était extrêmemen­t éprouvante, avec des étapes très longues, épuisantes, quelque chose qu’on ne voit plus depuis longtemps. Pour moi, plus c’était dur, mieux c’était (rire). » Ajoutons que lors de ces premières éditions du Dakar, les pilotes moto étaient livrés à eux-mêmes et devaient être débrouilla­rds… « Oui, il fallait être autonome. Il valait mieux avoir des tendeurs ou des sangles par exemple pour

La différence était nette. Il faut dire qu’on avait fait des tests avec WP, car Gaston avait travaillé avec eux quand il était champion du monde de motocross chez Suzuki. Et bien sûr, le moteur était d’une fiabilité à toute épreuve. De tous les rallyes que j’ai faits, je n’ai jamais cassé un moteur sur mes BMW. » Quant au temps passé au sein de l’écurie officielle BMW, Raymond nous dit : « Je suis entré chez BMW en 1982 et j’y suis resté jusqu’en 1986. L’année d’après, BMW arrêtait son programme de courses et c’est Gaston qui a repris

AVEC 22 DAKAR ET TOUS LES AUTRES RALLYES, J’AI DÉPASSÉ LES 600000 KM EN COURSE

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