Moto Revue Classic

GS TROPHY

« Make life a ride », « Faites de votre vie une aventure ». Jamais un slogan n’avait visé si juste. Pour Claire Bichard, qui a remporté le GS Trophy 2020 en catégorie Féminine, ça tombe sous le sens.

- Par Alain Lecorre. Photos constructe­ur.

Claire Bichard, vainqueur de la catégorie féminine en NZ, nous en parle en détail.

Claire, dites-nous : que faut-il faire pour participer au GS Trophy ?

S’inscrire et passer par des qualificat­ions « nationales ».

Les miennes avaient lieu en septembre à Château Lastours. On devait être

120 participan­ts dont 7 filles. Les qualifs sont mixtes et se déroulent sur 2 jours de tests : parcours de franchisse­ment, de maniabilit­é, d’endurance, un peu de mécanique, etc. On utilise chacun sa propre moto, une BMW F 800 GS de 2013 dans mon cas. Chaque épreuve rapporte des points, le principe est d’en accumuler le plus possible entre le samedi matin et la clôture des qualifs, le dimanche à 14 heures. Perso, j’ai mal débuté car j’étais un peu malade le premier jour, mais je me suis rattrapée le dimanche pour finalement terminer deuxième de ces qualificat­ions nationales.

Et si le team garçons est qualifié d’office pour le GS Trophy internatio­nal, les filles, elles, doivent passer une autre qualif… On s’est donc retrouvé à l’Enduro Park Andalou où là, nous étions 32 filles à nous affronter sur des F 850 GS de 2019. Seules six d’entrenous ont passé ce cap pour former deux équipes de trois, scellées en fonction du classement. J’ai fini à la 3e place et ai donc été sélectionn­ée pour participer au GS Trophy en NouvelleZé­lande avec Nikki Van

Der Spek, une Néerlandai­se, et Isabela Londono Rivas, une Colombienn­e. Larissa Redinge, une Autrichien­ne, complétait le team côté média. Vous aviez déjà un gros bagage tout-terrain avant de vous lancer dans l’aventure ?

Non, j’ai commencé à rouler en tout-terrain avec des amis il y a un an et demi, mais j’ai tout de suite adoré l’esprit « d’équipe » qu’une virée TT impose quand il faut s’entraider à sortir d’un bourbier ou à relever une moto. Le principe des randos moto entre copains m’a immédiatem­ent plu. Donc j’ai persisté. Je suis partie en voyage off-road en Espagne, je me suis beaucoup entraînée chez moi dans le Vexin, mais sans penser une seconde au GS Trophy. Je m’y suis inscrite parce que des copains le faisaient. On m’avait prévenue que c’était difficile, qu’il ne fallait pas trop rêver. Qu’il fallait surtout

d’abord passer l’épreuve des qualifs, etc. Finalement, je suis arrivée en finale nationale, j’ai passé les qualifs et j’ai terminé le GS Trophy en remportant la catégorie féminine…

Et la Nouvelle-Zélande, c’est comment ?

C’est magnifique. On n’est peut-être pas resté suffisamme­nt sur place pour pouvoir vraiment profiter.

Une dizaine de jours, tout de même, mais quand on roule, on n’a pas toujours le temps de regarder le paysage. D’ailleurs, c’est le soir, en découvrant la vidéo du jour, qu’on s’apercevait combien c’était magnifique. Sur l’île du nord, il y a beaucoup de grandes pistes rapides en gravier. Il faut donc rester concentré à 100 % car la moindre hésitation peut devenir problémati­que. Quand la piste tourne d’un seul coup par exemple... Il faut vraiment faire attention. Heureuseme­nt, la F 850 GS est une machine très sympa, plus légère que la 1250 (plus de 200 kg quand même ! ndlr). Il y a moins d’aides au pilotage, ce sont donc des motos qu’il faut encore « piloter ». C’est top. Et les aides qui restent sont précieuses, le mode « pluie » notamment, que j’ai systématiq­uement utilisé sur route à cause des pneus mixtes et du bitume un peu gras. Ça aide et ça rassure.

Je me suis laissé dire que le rythme est assez élevé...

On se lève tous les jours à 5 h. On remballe la tente et on pose l’énorme paquetage de 25 kg dans le camion d’assistance (la plupart du temps avec la tente mouillée dedans…). Puis c’est petit-déj’, douche et départ à 7 heures tous les matins pour une moyenne de 360 à

460 km à parcourir avec 180 km d’off-road. La journée la plus courte faisait 250 km parce qu’on a pris le ferry pour changer d’île. Les journées sont chargées. Ce n’est pas dur physiqueme­nt mais fatigant sur une semaine.

Les derniers jours, on a les yeux qui se ferment sur la route. Heureuseme­nt, j’ai très bien dormi. Car si tu n’arrives pas à récupérer la nuit, ça peut vite devenir compliqué.

Au final, les objectifs ont-ils été atteints ?

Oui ! Nous avons fini 20e sur 22 équipes (représenta­nt 40 nations), première équipe féminine et devant le team marocain. Mais, au vu des différence­s de niveau trop importante­s entre des équipes 100 % garçons et celles 100 % filles, les organisate­urs seraient en train d’imaginer des équipes mixtes pour le prochain GS Trophy. Ça serait une bonne chose car, même avec la meilleure volonté du monde, nous ne pouvons pas rivaliser avec les teams garçons.

 ??  ?? 22 équipes de 3 pilotes (dont 2 équipes de filles) se sont affrontées pendant 10 jours en Nouvelle-Zélande dans des paysages sublimes.
22 équipes de 3 pilotes (dont 2 équipes de filles) se sont affrontées pendant 10 jours en Nouvelle-Zélande dans des paysages sublimes.
 ??  ?? 1- De gauche à droite : Nikki, Claire et Isabela, le team gagnant chez les filles. 2- Il faut aussi savoir mécaniquer sur le GS Trophy.
1- De gauche à droite : Nikki, Claire et Isabela, le team gagnant chez les filles. 2- Il faut aussi savoir mécaniquer sur le GS Trophy.
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 ??  ?? 3- 40 nations étaient présentes cette année au GS Trophy. 4- Claire en plein effort sur sa F 850 GS poussée par ses 5- Le team France masculin termine 2e derrière les Sud-Africains. 6- Les filles peuvent laisser éclater leur joie.
3- 40 nations étaient présentes cette année au GS Trophy. 4- Claire en plein effort sur sa F 850 GS poussée par ses 5- Le team France masculin termine 2e derrière les Sud-Africains. 6- Les filles peuvent laisser éclater leur joie.

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