M2B15 :
En s’inspirant de celui de la Douglas, Stolle dessine un nouveau moteur de 494 cm3, le M2B15. Dès 1920, six moteurs sont montés pour essais. Avec une distribution à soupapes latérales commandée par un arbre à cames central entraîné par pignons, ces moteurs se démarquent par des technologies très en avance sur leur époque : un rapport «carré» d’alésage/ course de 68 x 68 mm alors que les « longues courses » avaient majoritairement la faveur à l’époque ; l’utilisation de pistons en aluminium, banale aujourd’hui mais novatrice en ce temps ; un graissage par pression et surtout, un ensemble entièrement clos sous carters à l’abri des salissures de la route. Ses cotes de 68 x 68 mm seront celles de tous les moteurs BMW 500 jusqu’en... 1969 ! Le moteur équipe un grand nombre de marques allemandes. Néanmoins, BMW ne compte pas en rester là et, après le départ de Stolle, dès la fin de 1921, Max Friz décide de créer la première moto : la R32. Pour cela, le moteur M2B15 (appelé M2B33 pour le différencier) va bénéficier de quelques améliorations, comme un nouveau carburateur maison et va être positionné face à la route. Cette modification importante nécessitera la conception de nouveaux carters pour pouvoir équiper la moto d’un embrayage monodisque à sec et que l’on puisse y accrocher une boîte de vitesses à 3 rapports à main ainsi qu’une transmission par arbre (et pas à cardan, comme on le lit trop souvent), mais avec un simple Flector caoutchouc et un pont renvoi d’angle. Soit le schéma de principe de la majorité des motos BMW jusqu’à ce jour ! Avec 8,5 ch à
3 300 tr/min, ce moteur se situe alors dans la bonne moyenne et se fait surtout remarquer par la netteté de son dessin et sa robustesse. De 1923 à 1926, 3 090 exemplaires de R32 furent fabriqués ! Un succès !
Souvent considéré par les amateurs de BMW comme une espèce de chef-d’oeuvre, le M255 est le moteur qui a permis à BMW et son pilote Schorsch Meier de remporter les championnats d’Europe (à l’époque, il n’était pas mondial) de 1938, et le Senior TT de 1939. Ce moteur, que l’on doit à l’ingénieur Rudolf Schleicher, est le résultat de plusieurs années d’évolution. Il est « longue course » avec 66 x 72 mm, sa distribution à double arbre à cames en tête est commandée par des arbres coniques et son alimentation est assurée par un seul carburateur Amal-Fisher de 27 mm et un compresseur Zoller à palettes entraîné par le vilebrequin et dont la pression est de
15 PSI dès 2 500 tr/min. Tous les carters sont soit en magnésium, soit en Electron, ce qui permet à la RS500 de ne peser que 137 kg ! La puissance atteignait 60 ch à 7 000 tr/min et pouvait être poussée à 90 ch pour les records de vitesse (Henne en 1937 : 279, 503 km/h).