Moto Revue Classic

PRÉCISION

Difficile d’imaginer le niveau de qualité de restaurati­on des machines de Pascal. Il faut dire que l’homme, qui bannit les pièces adaptables de mauvaise qualité, ne laisse rien passer.

- Par Alain Lecorre. Photos Fabrice Berry.

Pascal passe entre 400 et 500 heures sur chacune de ses restaurati­ons.

Passionné par la moto depuis toujours, Pascal est l’alter ego de Patrick Richardeau (voir p. 40). Fan de moto (il en a une trentaine) et de mécanique, le garçon tombe en amour pour les Kawasaki 3-cylindres en 1977 et achète une 250 S1 à 17 ans 1/2 sans prévenir ses parents. « J’ai le coup de coeur pour ce design, deux pots d’un côté, un seul de l’autre, c’est très novateur à l’époque. Les perfs n’étaient pas mal pour un début, on roulait à 140/150 km/h. Bref, je passe le permis, je monte des bracelets, un carénage Martin et c’est parti. Bien sûr, assez rapidement, je tombe et je tords le cadre. » À l’époque, les pièces sont difficiles à trouver mais Pascal déniche une épave de 350 qui fera l’affaire. La 250 est transformé­e en 350 et repart en roue arrière boostée par ses 45 ch. 50 000 km plus tard, la patte de flasque de frein arrière casse, bloque la roue et Pascal se retrouve à l’hôpital, bassin cassé et des parents qui lui mettent la pression : il doit choisir entre partir avec sa moto ou rester à la maison avec une voiture. Pascal choisit la 2e option... La période moto s’arrête donc brutalemen­t mais le démon perdure. En 85, il craque à nouveau pour une 750 H2 semi-épave qui avait une belle peinture. « Comme tout le monde, je me suis fait un peu avoir. Et c’est là, en 87, que j’ai rencontré Patrick. Il connaissai­t toutes les H2 et m’a juste dit : “T’as pas acheté

ça ?” Ma moto était en 6e cote de réalésage, elle cubait 802 cm3 et devenait très fragile. On a tout refait. Ensuite, sur petite annonce, j’ai retrouvé ma

Kawa 350 S2, 20 ans après.

Ça a été un coup de coeur. J’en ai acheté une deuxième pour les pièces et j’ai tout refait. La collection est partie comme ça, avec comme objectif de refaire toute la série 1972 de la 125 à la 750 H2. J’ai donc une 125 F6 (avec filets inclinés) très peu connue, une 175 F7 (avec une fourche façon Big Horn), une 250 S1, deux 250 F8, toute la série des 350 Big Horn (de 70 à 75, dont celle de Thierry Sabine), des 350 S2 françaises, US et “Coupe Kawa”, une 500

H1B et deux 750 H2. Au début, côté pièces neuves, je n’étais pas aussi fou que Patrick. J’aimais mieux partir de bases abîmées. Mais on ne fait pas de miracle avec des pièces trop usées ou trop oxydées. Aujourd’hui, on refait des motos 100 % identiques à l’origine grâce aux pièces Kawasaki qu’on a dans les stocks et aux achats eBay aux USA. Des pièces qui sortent du sac Kawasaki d’origine. On veut que nos motos ressemblen­t aux Kawa de l’époque, petits défauts compris. Le polissage par exemple est léger, le zingage et le bicromatag­e des rayons sont réalisés comme d’origine. Les couleurs aussi, Patrick a beaucoup de réservoirs de H2 et H1 d’origine. On a donc les bons coloris (et un super peintre !). Et on monte les bons pneus et les bons câbles. » La qualité de ses restaurati­ons (pages suivantes) est incroyable. Elles ont toutes nécessité entre 400 et 500 heures de travail pour un résultat conforme aux motos des années 70, quand elles sortaient de concession.

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 ??  ?? 1 et 2- Au sous-sol de la maison, collection et atelier de l’artiste. 3 et 4- Pascal garde en mémoire l’année 72 et la victoire de Patrick Pons en Coupe Kawa en particulie­r. 5 et 6- Ses restaurati­ons sont d’une qualité exceptionn­elle. Il nous en fait le détail dans les pages suivantes.
1 et 2- Au sous-sol de la maison, collection et atelier de l’artiste. 3 et 4- Pascal garde en mémoire l’année 72 et la victoire de Patrick Pons en Coupe Kawa en particulie­r. 5 et 6- Ses restaurati­ons sont d’une qualité exceptionn­elle. Il nous en fait le détail dans les pages suivantes.
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