Moto Revue Classic

CLUB 900 Z1

Le vice-président du Club 900 Z1 aime l’art, les belles motos, les Kawasaki, les rencontres, le partage et la mécanique. On l’écoute.

- Par Alain Lecorre.

Le gros quatre-temps Kawasaki a de fervents admirateur­s au Club 900 Z1.

J’ai découvert la moto très jeune. À 14 ans, je piquais la 125 CBS de mon frère la nuit et j’emmenais ma petite copine se promener (rires). » La moto a toujours été une évidence pour ce bon vivant affable qui vous accueille l’oeil pétillant et le sourire assorti. « D’abord, la Mobylette, puis la CBS 125, la 350 Four, l’YR5 350 avec carénage Bell et réservoir de 24 litres... Tous les samedis, on allait tourner à Rungis avec les potes de Vélizy. C’était ça, la moto à l’époque. Les virées, la débrouille et le partage... » Mais visiblemen­t pas trop le 2-temps pour le vice-président en devenir. « Je faisais plus de route que de piste. Ce qui m’intéressai­t, c’était de rouler, de visiter ! J’ai fait le tour de l’Europe et avec les 2-temps, ça aurait été plus compliqué car ils étaient à la fois plus fragiles et dotés d’une autonomie très limite si vous mettiez du gaz, pas plus de 80 km parfois.

Non, j’ai toujours préféré les quatre-temps et en prime, comme j’aime beaucoup l’art, ce qui m’a séduit avant tout avec la Z1, c’est sa forme, son look. Kawasaki a travaillé sur l’esthétique et le design de son 4-temps. Il fallait se différenci­er des H1 et H2 et marquer les esprits. Le résultat est incroyable ! Le garde-boue arrière est effilé alors qu’à cette période, il est carré sur toutes les motos. Une sorte de bec de canard qui englobe le feu. Au niveau des compteurs, les designers mettent des obus (que l’on retrouve aujourd’hui encore sur les machines de série), un réservoir en goutte d’eau et des pots magnifique­s.

Et puis c’est la première moto qui dépasse les 200 km/h.

C’est ce cocktail qui m’a fait craquer. » On est en 1972, et l’arrivée de la Z1 fait l’effet d’une bombe dans le milieu.

« Il faut se rappeler qu’au mois d’août, on passait sur l’année suivante. On a donc eu les millésimes 72 et 73 la même année. Il y avait beaucoup de demandes, beaucoup. Les gars arrivaient à la Folie-Méricourt avec leur 4-pattes, la revendaien­t et repartaien­t avec une 900. Moi, j’étais fils d’ouvrier et cette

Z1, je l’ai regardée un bout de temps avant de pouvoir me la payer. À 18 ans, j’ai passé mon permis en venant sur place avec ma 350 RD YR5. Je traînais souvent avenue de la Grande Armée et je restais en admiration devant une Z1 bleue. C’est celle-là que je voulais : la bleue. Quel que soit le millésime. » Les années passent, rythmées par le boulot, les responsabi­lités, un enfant… « Un jour, mon beau-frère me prête une 650 XS. Je finis par la racheter et par la refaire de A à Z. C’est comme ça que je suis entré dans le monde de l’ancienne. Peu de temps après, j’ai récupéré une 900 Z1 que possédait Éric Saul et qu’il n’arrivait pas à faire fonctionne­r. Bleue, la Z1 ! On la ramène avec mon beau-frère, elle paraît nickel et dès le lendemain, elle craque. Une simple histoire de mauvais calage. Je l’ai toujours. Quant au club 900 Z1, c’est Pascal Décamps qui le crée dans les années 90 alors que le Salon Moto Légende se tient à Montlhéry. J’arrive avec ma Z1 et Pascal me dit que j’ai la plus belle 75 qu’il ait jamais vue. Les pièces sont d’origine, pas d’adaptables et la rampe de carburateu­rs de 72 qui équipe ma moto lui saute aux yeux. On a un très bon contact et j’accepte sa propositio­n de l’aider. C’est ainsi que je deviens vice-président du Club 900 Z1. » Mais l’idée de base reste la même chez ce grand collection­neur d’histoires et de motos (il en a 35 dans son garage, toutes prêtes à rouler), « c’est le partage, les copains, échanger, faire de la mécanique et rouler ensemble ». Il y a même une chambre au sous-sol de la maison pour le motard de passage au cas où... « Aujourd’hui, on doit être une trentaine au Club. Beaucoup de gens sont venus pour restaurer leurs motos et sont ensuite passés à autre chose. Mais le Club n’est pas exclusivem­ent réservé aux possesseur­s de Z1, il s’ouvre aussi aux Z 1000, 1000 J, 1000 R, MK2, ST, etc. Les machines des années 70/80 de Kawasaki. Les Z1 72, 73, 74, 75 et 76 bien sûr. Il est ouvert à tous les passionnés et à tous les amoureux des Kawasaki vintage. La 900 Kawa, pour en revenir à elle, il n’y a pas une personne qui n’a pas une histoire à vous conter à son propos. En plus, elle n’est sortie que 3 ans, 72/73, 74 et 75. Après, il y a la 76 qui, pour les puristes, ressemble un peu trop à la Z 1000 mais pour moi, ça reste une 71. Bref, 4 années de commercial­isation quand la CB 750 sort pendant 10 ans. Et tout le monde en parle encore avec des trémolos dans la voix. » Gérard n’en revient toujours pas.

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 ??  ?? 1 et 2- Dans le sous-sol de Gérard, quelques trésors, tous prêts à partir pour une virée entre potes.
1 et 2- Dans le sous-sol de Gérard, quelques trésors, tous prêts à partir pour une virée entre potes.
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 ??  ?? 2- Des Z1, des Z 1000, l’homme collection­ne, restaure et partage sa passion à l’envi. 3- Une rarissime 1300 turbocompr­essée en état de marche. 4- Devant la XS 650 qui l’a fait rentrer dans le monde de l’ancienne. 5- Une Z 1000 R prête à affronter la piste. 6- Gérard possède aussi l’une des toutes premières 900 Z1 à cadre poutre réalisé par Georges Martin.
2- Des Z1, des Z 1000, l’homme collection­ne, restaure et partage sa passion à l’envi. 3- Une rarissime 1300 turbocompr­essée en état de marche. 4- Devant la XS 650 qui l’a fait rentrer dans le monde de l’ancienne. 5- Une Z 1000 R prête à affronter la piste. 6- Gérard possède aussi l’une des toutes premières 900 Z1 à cadre poutre réalisé par Georges Martin.

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