Moto Revue Classic

GODIER-GENOUD

Formé par Georges Godier et Alain Genoud, l’équipage Godier-Genoud s’est installé dans la première tranche des années 70 au sommet de l’endurance.

- Par Christian Batteux. Photos archives Moto Revue.

Le célèbre duo a mené ses deux carrières, sportive et business, avec succès.

L’un était très tôt entré dans le domaine de la mécanique et de la moto : c’était Georges Godier, qui dès l’âge de 16 ans faisait ses premières armes en commençant à travailler chez un motociste et en allant, déjà, tourner sur circuit au guidon d’un Paloma. Devenu après son service militaire mécanicien pour le compte de l’importateu­r suisse de la marque Norton, il enrichit considérab­lement son expérience sur le plan technique et peut même prendre part à quelques courses pour assouvir sa passion de la compétitio­n. Il va bientôt faire la connaissan­ce d’Alain

Genoud, lequel, pour sa part, exerce ses talents dans la restaurati­on – dans un établissem­ent 3 étoiles, notez bien. Lui aussi cultive une passion pour la moto, c’est sur ce terrain commun que les deux hommes vont forger leur amitié. En 1970, Godier se lance dans l’endurance, puis Genoud s’y met à son tour. Ils finissent par s’associer naturellem­ent peu après, en 1972. C’est avec une Honda que le duo franco-suisse passe aux choses (un peu plus) sérieuses, et qui après deux expérience­s pas vraiment concluante­s à Montlhéry et au Mans, connaît un déclic décisif aux 24 Heures de Barcelone, l’une des courses phares à l’époque. Cinquièmes à l’arrivée dans le parc de Montjuich, ils comprennen­t que leur méthode est bonne et la préparatio­n de leur moto aussi. Le Bol d’Or confirme cela : Georges Godier et Alain Genoud se classent deuxièmes derrière la Japauto de la paire constituée de Gérard Debrock et Roger Ruiz. L’année suivante, en 1973, l’un et l’autre sont toujours amateurs, continuant de travailler dans la concession (Godier) ou dans le restaurant gastronomi­que (Genoud), mais la passion ne faiblit pas et ils s’installent dans le décor

de l’endurance, une discipline qui attire les grandes foules et qui se densifie avec l’arrivée des machines japonaises.

Pour la paire Godier-Genoud, 1973 est une année clé. Une connaissan­ce commune des deux hommes, un certain Serge Rosset, prend en main la petite équipe et face au désintérêt de Honda, parvient à conclure un accord avec Kawasaki pour la saison 1974. Les voilà quasi profession­nels, avec les motos et les budgets pour les pièces inclus, et très vite, cela paye : ils vont gagner les 24 Heures de Barcelone et le Bol d’Or, ainsi que la Coupe FIM d’endurance ! Inutile de dire que chez Kawasaki, on a le sourire. Voilà un partenaria­t qui démarre fort ! Alors, pour 1975, suivant peut-être l’adage qui veut que « qui n’avance pas recule », Godier et Genoud font appel à un ami du premier nommé, un certain Pierre Doncques, avec lequel ils vont élaborer un prototype dont on peut dire qu’il est révolution­naire, avec notamment une suspension arrière mono-amortisseu­r et plus globalemen­t une machine complèteme­nt étudiée pour les spécificit­és de l’endurance, avec des blocs de pièces que l’on peut changer très rapidement.

Cet investisse­ment est récompensé par une deuxième victoire de suite au Bol d’Or, ainsi que par une troisième Coupe FIM d’endurance, l’ancêtre du championna­t d’Europe. Et c’est sur ces entrefaite­s que les deux compères vont lever le pied sur la course, et se concentrer sur les affaires, surfant sur une notoriété extraordin­aire pour lancer leur propre marque, GodierGeno­ud bien sûr, des Kawasaki préparées dans les règles de l’art qui connaîtron­t un succès commercial très intéressan­t.

Ils savaient tout faire, Georges Godier et Alain Genoud…

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 ??  ?? 1 - Le podium du Bol d’Or en 1974, où Genoud (avec le chapeau sur la tête) célèbre la victoire aux côtés de Maugendre (blouson marron), Godier (derrière eux) et Johnny Hallyday (en perfecto).
2 - Alain Genoud, un an plus tard.
1 - Le podium du Bol d’Or en 1974, où Genoud (avec le chapeau sur la tête) célèbre la victoire aux côtés de Maugendre (blouson marron), Godier (derrière eux) et Johnny Hallyday (en perfecto). 2 - Alain Genoud, un an plus tard.
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 ??  ?? 3- Georges Godier en route vers une deuxième victoire de suite au Bol d’Or en 1975. 4- Les deux associés l’étaient en course et le restèrent dans les affaires avec leur marque éponyme. Ici, la 1000 GG, une préparatio­n sur base de Z 900 ou 1000. 5- La machine imaginée par Pierre Doncques en 1975, avec sa conception spécifique­ment pensée pour l’endurance.
3- Georges Godier en route vers une deuxième victoire de suite au Bol d’Or en 1975. 4- Les deux associés l’étaient en course et le restèrent dans les affaires avec leur marque éponyme. Ici, la 1000 GG, une préparatio­n sur base de Z 900 ou 1000. 5- La machine imaginée par Pierre Doncques en 1975, avec sa conception spécifique­ment pensée pour l’endurance.
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 ??  ?? Georges Godier était né à Reims mais c’est en HauteSavoi­e qu’il s’est installée pour s’associer avec Alain Genoud. Il a été victime d’un accident de la circulatio­n en mars 1993.
Georges Godier était né à Reims mais c’est en HauteSavoi­e qu’il s’est installée pour s’associer avec Alain Genoud. Il a été victime d’un accident de la circulatio­n en mars 1993.

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