DAVE SIMMONDS
Le pilote britannique restera dans l'Histoire comme le 1er champion du monde vert.
Le Britannique Dave Simmonds, qui a connu une fin tragique, a été le premier à offrir à Kawasaki un titre mondial : celui de la catégorie 125, en 1969.
C’est le 22 octobre 1972 que pour la première (et dernière) fois, un plateau de pilotes de Grands Prix se présente au sud de Paris, dans les avenues aménagées de bottes de paille des Halles de Rungis (qui ont remplacé celles du centre de Paris, devenues trop petites, en 1969), pour y disputer une course médiatisée par la station de radio RTL. La plupart des vedettes du Continental Circus sont là.
Pour l’anecdote, c’est l’Italien Renzo Pasolini, le vice-champion du monde 250, qui gagne la catégorie des quarts de litre, tandis qu’en Formule libre, le Suédois Kent Andersson gagne la première manche et la finale (Barry Sheene gagnant la 2e manche). Au soir de cette épreuve sans lendemain, un drame se noue dans le paddock : la caravane de l’Australien Jack Findlay s’enflamme, et le Britannique Dave Simmonds, pensant à tort que la mère de Findlay se trouve à l’intérieur, se précipite à son secours, quasiment à l’instant où une bouteille de gaz y explose. La femme de Simmonds, qui tente de lui porter secours, sera elle aussi gravement brûlée mais à l’inverse de son mari, elle survivra. Simmonds décède en effet le lendemain des suites de ses blessures. Né le 25 octobre 1939, il allait avoir 33 ans.
Ce geste ultime, courageux et même héroïque, dit beaucoup sur l’homme qu’il était. Car sa carrière n’a pas toujours été rectiligne, et le Britannique a dû faire preuve d’une sacrée opiniâtreté pour parvenir à ses fins. Débutant en 1963 sur des Tohatsu 50 et 125 cm3 aussi bien en championnat du monde qu’en Grande-Bretagne, il voit son chemin s’éclaircir le jour où les responsables de l’équipe Kawasaki l’invitent à essayer une de leurs machines à l’occasion d’une course au Japon, à la fin de l’année 1966. Ayant acquis leur confiance, il hérite d’une 125 pour disputer le championnat du monde. Mais face aux « usines à gaz »
de l’époque dont la fameuse Honda 5-cylindres 4-temps de Luigi Taveri ou les Yamaha bicylindres 2-temps de Phil Read et Bill Ivy, la lutte est inégale. C’est alors que fin 1968, la Fédération internationale motocycliste décide de stopper l’envolée technologique dans laquelle les trois principaux constructeurs japonais se sont lancés. Limitant le nombre de cylindres et de rapports de boîte, elle provoque indirectement le retrait de la compétition de Honda et Suzuki en 1968 et de Yamaha en 1969. Pour Simmonds, la voie est libre, et il va faire une saison brillante… même s’il l’entame par une non-participation au premier Grand Prix, en Espagne, où les organisateurs refusent de lui payer une prime de départ ! La suite est limpide : huit victoires, deux 2e places, y a pas photo, comme on dit. Dave Simmonds compte plus du double de points sur l’Allemand Dieter Braun, vice-champion du monde. C’est le premier titre de Kawasaki en championnat du monde. Cette année-là, en s’imposant sur l’île de
Man, Simmonds a également offert à l’usine sa première victoire au Tourist Trophy. L’année suivante, quatrième du championnat 125, il marque aussi quelques points en 500, catégorie à laquelle il participe intégralement en 1971, au guidon d’une Kawasaki H1R montée dans un cadre Reynolds. Sixième en 125, il gagne la dernière course en 500, à laquelle Giacomo Agostini, le champion, ne participe pas, et offre cette fois à Kawasaki sa première victoire en catégorie reine. Il finit également quatrième du championnat. Sa dernière saison, en 1972, le voit une nouvelle fois boucler le championnat du monde 125 à la sixième place finale et la septième place en 500.
Une belle trajectoire qui s’interrompt brutalement le 22 octobre à Rungis.