RÉSURRECTION SCANDINAVE
Il y a 4 ans, cette Kawasaki 500 H1R a été achetée par un collectionneur suédois après avoir été abandonnée pendant 40 ans. Aujourd’hui, ce « morceau » de l’histoire motocycliste suédoise a repris vie.
Si vous êtes un fidèle lecteur de MR Classic, vous vous souvenez peut-être que dans le n° 89, nous avions raconté l’histoire de cette Kawasaki 500 H1R restée pendant 40 ans abandonnée dans une grange suédoise. Cette moto est l’une des quatre H1R qui furent importées en Suède en 1970 et 1971 et il s’agissait de la moto du champion suédois Sven-Olof Gunnarsson. Esso, son surnom, était une légende de la vitesse suédoise qui a couru de 1955 à 1974, et a arrêté sa carrière après une grave blessure lors du GP de France. Il avait récupéré cette H1R en 1970 auprès de l’importateur suédois pour l’utiliser durant deux saisons. Puis, lorsqu’un nouveau modèle est arrivé, la H1R-A, Esso l’a échangée contre sa version 1970. L’importateur a vendu cette dernière à un autre pilote suédois, Björn Blomqvist, qui l’a utilisée de 1972 à 1974 avant, lui aussi, de mettre un terme à sa carrière pour raison familiale. Lorsque Bjorn est décédé en 2016, sa famille a simplement passé une annonce sur le site du club Kawasaki et c’est un certain Per
Olofsson qui s’est présenté le premier pour l’acheter.
Pilote d’avion de ligne
Quand on lui a demandé s’il ne regrettait pas, il a répondu avec un grand sourire : « Ça va être une grande partie de plaisir ! » Il faut dire que Per, pilote d’avion de ligne pour la compagnie SAS, n’en est pas à sa première restauration. « J’ai commencé par des trois-cylindres Kawasaki en 1998, mais j’ai aussi eu une Suzuki GT 750 de 1972, un scooter Zündapp Bella, une Kawa Z 900, une Yamaha RD 500 LC et en ce moment, je travaille sur une RD 250 LC de 1980. J’aimerais trouver une Kawasaki 250 KR1 et pourquoi pas, une Suzuki RG 500. » Vous avez compris que notre homme à une nette préférence pour les deuxtemps, ce qui explique son engouement pour cette H1R qui, de plus, et une vraie pièce historique. Bref, qui constitue le Graal pour tout collectionneur qui se respecte. Lorsqu’il a ouvert le moteur, il a été surpris de son état général et en particulier des pistons neufs. Il a malgré tout décidé de le refaire entièrement et s’est lancé à la recherche des pièces nécessaires. Pour mettre la main sur ces trésors, Per a passé de nombreuses heures sur les sites spécialisés : « Il y a un nombre considérable d’heures passées à l’atelier pour la réfection mais certainement autant sur les routes entre les différentes entreprises et les vendeurs de pièces détachées. Plus un grand nombre devant l’ordinateur… À l’atelier, une moyenne de 10 heures par semaine pendant trois ans donnerait un peu plus de 1 500 heures au total et certainement le double si vous incluez le temps au volant et au clavier ! »
Il est plus facile de compter
QUARANTE ANS D’ABANDON, QUATRE ANS DE RESTAURATION...
l’argent dépensé, dit Per, mais il n’a pas l’intention de le faire, il estime que chaque centime était indispensable. Et même si, au fil des achats, il se retrouve avec des pièces qu’il n’a pas utilisées, il pense qu’elles serviront un jour ou l’autre, peut-être pour le prochain propriétaire. Comment ça, le prochain propriétaire ? « Créer un musée, ce n’est pas mon truc, je n’ai jamais gardé mes restaurations… », précise-t-il, même si, à ce jour, il est toujours propriétaire de la H1R. Per a trouvé une partie des pièces en France mais beaucoup d’éléments d’époque neufs ont été achetés en Suisse. Il est