« Une sacrée première »

« Cette victoire à Brno, c’était la première de Cal en MotoGP, la première du team Honda LCR en classe reine, mais c’est aussi ma première à moi en tant que chef mécanicien. On n’a pas trop eu le temps de faire la fête dimanche soir car nous avions une journée d’essais le lendemain à préparer, mais ça n’est que partie remise. Je dois dire aussi que nous étions tous heureux d’aller nous mettre au lit. La nuit précédente avait été courte, Cal nous ayant pulvérisé une moto samedi après-midi durant la dernière séance d’essais libres. Quand on a vu notre Honda monter à six mètres en l’air, on a compris qu’il allait y avoir du boulot… Il a fallu la désosser entièrement et changer 90 % des pièces… Voilà pourquoi nous sommes rentrés à l’hôtel à 2 h 00 du matin. Pour nous lever à 6 h 00. La pluie étant prévue pour dimanche matin, il nous fallait impérativement disposer des deux motos en cas de course flag to flag. Cal a dû rouler avec les deux au warm-up pour s’assurer que tout fonctionnait correctement, ce qui fait qu’il n’a pas trop eu le temps de prendre le rythme sur le mouillé avant le départ. Ce warm-up lui a tout de même permis de constater que le pneu avant tendre était trop juste pour lui, même avec beaucoup d’eau sur la piste. On avait décidé de finaliser le choix des pneus sur la grille après le tour de formation pour lui laisser le temps de juger l’état de la piste. C’est comme ça qu’on a fait le pari de partir en dur à l’avant et à l’arrière. C’était le bon choix. Cal a fait attention en début de course pour laisser le temps à ses pneus de monter en température, puis il a commencé à remonter. Il a su ne pas se précipiter, même quand il s’est retrouvé un peu bloqué derrière Iannone, Barbera et Marquez. Il n’a pas fait d’erreurs et sa victoire est une belle récompense. Comme en Allemagne, nous avons profité de la pluie pour nous mettre en valeur. On sait très bien que sur le sec la Honda est toujours en difficulté. Ce résultat fait quand même du bien. Il prouve aussi que le podium du Sachsenring n’était pas dû au hasard. »