Moto Revue

Le flacon et l’ivresse Éric Liozon (email)

Bonjour à tous(tes) ! Déjà trois décennies que je vous suis fidèle (!), et en moto comme pour le reste, c’est peu de dire que beaucoup de choses ont changé... Récemment, je relisais votre comparatif « Master trail », très bien fait d’ailleurs, mais à la f

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sommes allés tout au sud du Maroc, jusqu’à la frontière mauritanie­nne. Beaucoup de route, un peu de piste, quelques gués à franchir, le bonheur ! Nos montures ? Deux Transalp 700 (voir photo ci-dessous). Pour moi, la moto parfaite pour ce genre de trip, unanimemen­t reconnue comme étant hyper fiable, pas trop lourde même chargée comme une mule, pas trop haute, prix raisonnabl­e, etc., etc. Bien sûr les suspension­s ne sont pas réglables (2 ou 3 positions pour l’amortisseu­r et c’est tout), et alors ? On s’en fout ! Route ou piste, on n’a jamais touché à quoi que ce soit ! Je me souviens avoir lu quelque part, lors d’un essai de la KTM, que le système électroniq­ue des suspension­s était tombé en rade, et que la moto était devenue presque inconduisi­ble. Si ça vous arrive au fin fond du désert, vous faites quoi ? De plus, en cherchant un peu sur le Net, la réputation de fiabilité de la BMW n’est pas irréprocha­ble. À 22 000 euros et avec du « made in Germany » , c’est un peu dur à avaler... Tout ça pour dire « qu’à mon époque », c’est-à-dire quand j’étais plus jeune, on partait – ou on en rêvait – avec des 250 ou des 500 XT ou XLS, un porte-bagages avec deux sacoches et une carte, et c’était l’aventure. Maintenant, sans le GPS, le portable tip-top pour donner de ses nouvelles et la « super-hyper-maxi » trail, on a l’impression que l’on ne peut pas aller plus loin que la limite de son départemen­t ! Le progrès, c’est quelque chose de fabuleux, je ne vais pas contre ça, mais « redescendo­ns un peu sur terre ». Je vis huit mois par an au Bangladesh depuis des années, croyez-moi, je peux vous affirmer que l’on a dans les pays dits développés des maladies de riches... Amitiés motardes ! PS : ce courrier est sans doute trop long mais écrit spontanéme­nt !

La réponse de la rédac’ On peut en effet considérer, comme Éric, que l’ivresse (de l’aventure) importe plus que le flacon (la moto sur laquelle on s’est embarqué), ou à l’inverse craquer et céder aux sirènes du marketing, pour choisir de prendre le guidon d’un de ces « super-hyper-maxi » trails, comme il l’écrit. Tout est affaire de goût... et de compte en banque.

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