Moto Revue

Lucas Mahias en 6 dates

-

1989 : naissance le 4 avril à Mont-de-Marsan 2009 : vice-champion de France d’endurance 2010 : vainqueur du Trophée Pirelli 600 2011 : vainqueur de la finale du CEV Moto2. Vainqueur de l’ouverture du championna­t de France Supersport au Mans 2014 : champion de France Supersport.

Pilote remplaçant au GMT 94 2016 : vainqueur des 12 Heures de Portimao, vainqueur d’une épreuve en Coupe du monde de Superstock 1000

dans une station. Il attendra quarante minutes qu’une voiture se pointe au milieu de la nuit pour la coller afin de forcer la barrière de péage… À la première course au Mans, il se qualifie onzième. La pluie noie la grille de départ. « T’enflamme pas. Si tu fais mieux que ta place de qualificat­ion, ce sera déjà bien. » À la sortie de la Dunlop, il se retourne et ne voit personne dans sa roue. Il y a juste Vincent Philippe devant. « Si tu le doubles, t’es par terre, me suis-je dit. Mais il me bouchonnai­t grave. Je finis par le doubler en me disant, si tu tombes, tant pis… Au bout de trois tours, j’ai vu + 6 (secondes). Je me suis dit qu’ils se trompaient. La Safety car sort, tout le monde me recolle. Je me dis que c’est mort. Et ça repart… plus 2 ; plus 3 ; plus 4… Je rends la main. Dans le dernier tour, dans les S bleus, Enjolras me fait l’exter’ et part en tonneau. J’ai vu le compteur de sa Triumph passer à l’envers au-dessus de ma tête… » Après sa victoire de la finale du CEV et la victoire de l’ouverture du championna­t de France, Lucas est certain qu’on va lui proposer quelque chose. Rien. « J’ai roulé toute l’année avec des bouts de ficelle en donnant trois ronds à Peter… alors que lui me donnait les meilleures pièces qu’il s’était offertes pour sa moto ! » Il termine neuvième du championna­t en tombant une quarantain­e de fois et en développan­t la technique de ne pas lâcher la moto pour éviter les dégâts irréversib­les. À l’automne, Louit Motos lui propose de tester leur moto en vue de disputer les 24 Heures du Mans. Il pulvérise la Kawa toute neuve. Son aventure s’arrête là, bassin cassé. Deux petits tours sans résultat en CEV et un hiver encore sans contact. 2012 est donc synonyme de traversée du désert. Une de plus. Mahias bricole à droite à gauche et s’offre quelques piges en endurance. « Encore aujourd’hui, je ne m’imagine pas être un pilote que l’on voit dans les magazines. Je n’ai jamais eu de plan de carrière. Des rêves, oui, mais pas de plan de carrière. » Il fait quelques piges avec des MV en vue du championna­t de France 2013. En pleine remise en question, il se plante devant la glace : « T’as pas une gueule de sportif, t’es gras, t’es pas un athlète, c’est normal que l’on ne veuille pas te donner une moto de course. Maintenant, il faut que tu perdes du poids. » Il maigrit de neuf kilos en un mois : « Du sport, à fond. J’en avais jamais fait. Je continue à en faire, mais je n’aime toujours pas ça » , avoue-t-il en préférant cinq heures de motocross que cinq heures de vélo sur la route. « De toute façon, une course dure 45 minutes. Je ne dépasse jamais 45 minutes dans une séance de sport. La vitesse est plus un sport mental et technique qu’un sport physique. »

L’auto-flagellati­on

Il lui faut aussi résoudre la raison de ses chutes à répétition : « Je me suis puni. J’allais m’entraîner tous les jours sur une piste de karting avec une Yamaha 125 YZF, comme celle avec laquelle Zarco s’entraînait. J’enchaînais deux séances de 30 tours en m’obligeant à garder le chrono de chaque tour dans une fourchette de 3 dixièmes de mon meilleur temps. Et en cas de chute, je terminais le temps de roulage par de la course à pied. Ce que je déteste le plus. » Presque la méthode Fellon, mais en auto-médication. Il en profite pour s’intéresser à son pilotage et passe ainsi le cap de la chute. « D’emblée, j’ai été rapide avec la MV. Je ne tombais pas,

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France