Moto Revue

« Ducati, entre optimisme et inquiétude­s »

CARLO PERNAT, MANAGER DE PILOTES ET OBSERVATEU­R AVERTI

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« Que faut-il attendre de Ducati pour la saison prochaine ? S’il est peut-être encore un peu tôt pour tenter de répondre à cette question, il est néanmoins déjà possible de souligner les motifs d’espérer et ceux qui peuvent inquiéter. Si certains en minimisent les conséquenc­es, je crains pour ma part que l’interdicti­on des appendices aérodynami­ques qui entrera l’an prochain en vigueur n’affecte considérab­lement les performanc­es de la Desmosedic­i. Ducati a beaucoup travaillé sur les ailerons ; ils représente­nt aujourd’hui pas loin de trente pour cent de la stabilité de la moto, aussi bien à l’accélérati­on qu’au freinage. La Desmosedic­i va donc perdre l’un de ses points forts et l’équipe de Dall’Igna n’aura pas la partie facile pour compenser cette perte. Mon autre inquiétude concerne la prise de contact de Lorenzo avec la Desmosedic­i. Elle va se faire à Valence, en novembre, sur l’un des circuits les moins favorables à Ducati. Il faut espérer que Lorenzo n’en retire pas une trop mauvaise impression. Connaissan­t la sensibilit­é du garçon, cela n’aurait rien de bon pour la suite des opérations. À côté de ça, Jorge va avoir la chance de disputer ses trois premières courses avec la Ducati sur des circuits où elle est généraleme­nt très performant­e : Losail, Termas de Rio Hondo et Austin. S’il venait à enchaîner trois podiums, et pourquoi pas une ou deux victoires, Lorenzo et Ducati pourraient enclencher la dynamique du succès. Ce qui leur a manqué cette saison, à l’un comme à l’autre. »

Sa première victoire en MotoGP, Maverick Viñales sera allé la chercher avec panache, déterminat­ion et sang-froid. Un cocktail savamment dosé par le pilote espagnol qui, du haut de ses vingt-et-un printemps, a tenu la promesse qu’il avait faite à Davide Brivio en signant dès le printemps un contrat pour rejoindre l’an prochain Valentino Rossi : offrir une victoire à Suzuki avant de passer chez Yamaha. Après son tonitruant début de saison et son premier podium au Mans, Maverick semblait pourtant avoir un peu marqué le pas. Avait-il perdu un peu de sa motivation après avoir assuré son avenir en lieu et place de Jorge Lorenzo ? « Sûrement pas, se défend le jeune pilote espagnol de 21 ans. On avait simplement du mal à progresser, on tournait un peu en rond avec nos problèmes de manque de motricité... Les fins de course étaient toujours compliquée­s quand les pneus perdaient du grip. » C’est donc en améliorant le comporteme­nt de la GSX-RR pour les derniers tours de course que les ingénieurs Suzuki ont permis à Viñales de remporter son premier Grand Prix en classe reine. « On a fait un pas en avant à Brno en travaillan­t tout le week-end avec des pneus usés, raconte Maverick. Et lors des tests de lundi, nous avons encore progressé avec l’électroniq­ue. C’est en mettant tout ça bout à bout que j’ai pu gagner à Silverston­e. » Avec ses enfilades ultra-rapides et son revêtement bosselé, le tracé britanniqu­e était par ailleurs l’endroit rêvé pour permettre à l’Espagnol d’exploiter les qualités légendaire­s de sa partie-cycle. Dès la première journée d’essais, Maverick pointait d’ailleurs aux avant-postes. Deuxième meilleur temps des essais libres sur le sec, derrière Marc Marquez, le pilote Suzuki se retrouvait néanmoins en dix-septième position à l’issue de la FP4 disputée sous la pluie. Là où d’autres auraient paniqué, Viñales a su garder son calme au moment d’attaquer la qualificat­ion. « En vingt minutes, l’équipe a su trouver les solutions pour améliorer le comporteme­nt de la moto sur le mouillé, se félicitait le protégé de Davide Brivio après s’être assuré une place en première ligne.

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