« Le grand bain »

« Dominique Aegerter s’étant arraché les ligaments d’une épaule en s’entraînant en motocross, il nous fallait lui trouver un remplaçant. Nous avons bien sûr reçu plusieurs offres de candidatures. Nous avions le choix entre jouer la carte de la sécurité en confiant notre moto à un pilote expérimenté, ou bien celle du risque en permettant à un jeune de découvrir les Grands Prix. Nous avons opté pour la seconde solution, en lançant Iker Lecuona dans le grand bain. Ce jeune pilote de Valence est âgé de 16 ans. Il courait l’an dernier en supermotard et a disputé sa première course avec une moto de vitesse à Valence, en novembre dernier, à l’occasion de la dernière manche du CEV Moto2. Il avait roulé sur l’une de nos anciennes motos, que nous avions achetée à une équipe suisse. Sa septième place n’est pas passée inaperçue et nous avons donc décidé de l’aider cette saison. Sans trop de moyens, il a démontré qu’il a vraiment du talent et qu’il apprend vite. Fin août, il s’est battu aux avant-postes à Portimao, là encore sur un circuit où il n’avait jamais posé ses roues. C’est pour cela que nous avons décidé de l’aligner à Silverstone, l’IRTA ayant validé sa candidature. Cela peut sembler prématuré mais d’un autre côté, c’est une excellente opportunité de voir comment il réagit en se retrouvant face aux meilleurs pilotes de la discipline. Nous n’avons pas été déçus. Malgré des conditions très difficiles et un circuit qui l’est tout autant, Iker n’a pas démérité, loin de là. Ce gamin a un vrai potentiel et nous sommes bien décidés à continuer à l’aider. En CEV ou en Grands Prix. »

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de partir dans le groupe de tête. » La suite ? Un super départ, ou plus exactement deux super départs, la course ayant dû être arrêtée pour évacuer Loris Baz (cf. encadré). Et puis la course en tête, dès le premier tour, grâce à une mise en route supersonique pour lâcher ses adversaires. Contrôlant à merveille une avance qu’il va vite porter à plus de trois secondes, Viñales ne verra rien de la bagarre de chiffonniers à laquelle se livreront, derrière lui, Rossi, Marquez, Crutchlow et Iannone. « Il fallait rester concentré et ne pas commettre d’erreurs, raconte le pilote Suzuki, qui avouera avoir pleuré dans son casque au moment de passer sous le drapeau à damier. La moto était parfaite, je n’ai pas eu à rendre la main dans les derniers tours. L’équipe a fait un super travail et je me devais de les remercier en gagnant cette course. » Aux anges au moment de partager le podium avec Valentino Rossi,