« Pas sûr qu’on revoit Bradley... »

HERVé PONCHARAL, PRéSIDENT DE L’IRTA ET PATRON DU TEAM TECH3

« Le Grand Prix de République tchèque aura peut-être été la dernière course de Bradley Smith avec le team Tech3. En se blessant à Oschersleben, Bradley a en effet compromis ses chances de finir la saison avec nous. Il souffre d’une rupture des ligaments à un genou et doit se faire opérer. Il pourrait attendre la fin de la saison et reprendre ainsi entre-temps le guidon de sa Yamaha, mais d’après ce que j’ai compris, il a envie de passer sur le billard le plus vite possible pour être physiquement à cent pour cent pour ses premiers tests avec la KTM en novembre. Tout ça pour une course d’endurance à laquelle il nous a demandé de participer après avoir refusé en début d’année de rouler à Suzuka sur la Yamaha officielle. J’avoue que je n’ai pas bien compris sa demande, mais comme il insistait, je n’ai pas eu le coeur de lui dire non. Si j’avais su... Bien sûr, il aurait pu se blesser à Suzuka. Mais là, rajouter une course d’endurance alors qu’on avait déjà quatre Grands Prix en cinq semaines... Il était dit que cette saison 2016 ne serait pas la sienne. L’an dernier, il avait réussi à prendre l’ascendant sur son coéquipier et s’était classé sixième du championnat MotoGP, premier pilote d’une équipe indépendante. On l’avait régulièrement vu figurer en Q2 aux essais, bref on pouvait s’attendre à ce qu’il brille à nouveau cette saison, mais on a attendu le déclic en vain. Depuis le début de la saison, il n’est plus là. Comme si le fait d’avoir signé avec KTM pour les deux prochaines saisons avant même le premier Grand Prix l’avait démobilisé. En fait, Bradley n’est jamais aussi performant que lorsqu’il a le couteau sous la gorge. Ce fut le cas en Moto2 et aussi en 2014, quand il ne mettait plus un pied devant l’autre et que nous pensions à nous en séparer. Après six ans de vie commune, notre histoire aurait mérité un autre épilogue... »

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