... MAIS CÔTÉ FINANCES, ÇA TOURNE AU VINAIGRE
Une dette de 40 millions d’euros, des sous-traitants pas payés, des relations glaciales avec Mercedes-AMG (détenteur de 25 % du capital), des chaînes d’assemblage au ralenti et des concessionnaires au rupteur… On peut dire que l’année 2016 n’est pas des plus simples pour MV Agusta. Finira-t-elle mieux qu’elle n’a commencé ? Il y a quelques jours, plusieurs alertes nous sont parvenues du tribunal de Varèse où la marque, en redressement judiciaire, devait présenter un plan de relance industriel et financier. Des signaux positifs ? Disons contrastés, pour être magnanimes. Le point positif, c’est que la direction de MV (incarnée par Giovanni Castiglioni) a un plan industriel, qui passe par une réduction de la production (autour de 9 000 machines par an), une réduction de la masse salariale et un recentrage sur les machines à forte valeur ajoutée (le haut de gamme et les séries spéciales, à l’exemple des nouvelles F3 et F4 RC). Le point négatif, c’est que le plan financier est au point mort. Pour juguler la dette, une recapitalisation serait nécessaire. Aux débuts de la crise, un apport de fonds de la part de AMG semblait être la solution la plus tangible. Mais cela aurait conduit à une augmentation de la part des Allemands dans le capital, et Castiglioni n’en veut manifestement pas. Depuis, le boss de MV Agusta cherche d’autres investisseurs, en vain (Polaris a été pressenti mais le deal ne s’est pas fait). La suite ? Le tribunal de Varèse doit maintenant évaluer le plan de redressement. Il n’est pas sûr qu’il le trouve convaincant. Le bateau MV est toujours dans la tourmente, mais le capitaine Castiglioni reste à la barre. Ce qui est peut-être le plus important pour lui.