« Moto2 vs 500 deux-temps »
« Il y a quelque temps, Carmelo Ezpeleta avait affirmé que sur la distance d’un Grand Prix, les Moto2 roulaient aussi vite, voire plus vite que les 500 deux-temps des années 1990. Beaucoup avaient alors douté de ses paroles. Comment pourrait-il être possible qu’un moteur de machine de route de 125 ch rivalise en performance avec un moteur de 500 de GP de 180 ch ? Première chose, il faut savoir que malgré un moteur qui n’a pas évolué depuis son entrée en lice en 2010, les Moto2 voient leurs chronos progresser chaque année. Pour mieux comprendre pourquoi sur la distance d’une course une Moto2 rivalise avec une 500, comparons-la avec une Honda NSR de 2001. Il y a un écart de poids entre les deux machines : environ 138 kg (215 kg moto + pilote) pour la Moto2 et 131 à 132 kg pour la 500. Bien que plus lourde, l’évolution des partie-cycles, des pneumatiques et des suspensions a permis à la Moto2 de gagner en stabilité, en vitesse de passage en courbe et également à l’accélération, donc en efficacité pour une plus grande constance dans les chronos. La 500 était plus légère, mais c’était un 2-temps à carburateurs assez gourmand alors que le moteur 4-temps de la Moto2 l’est, lui, beaucoup moins. Pour rallier l’arrivée, une 500 de GP devait embarquer jusqu’à 32 litres de carburant, ce qui représente une différence de 8 à 10 kg de plus avec ce que trimballe la Moto2 en fonction du tracé. Pour la 500, ces 32 litres d’essence représentaient un transfert de masse important à gérer, une grande difficulté pour trouver un bon équilibre au niveau des suspensions, surtout au freinage, et une bonne motricité sur la longueur d’une épreuve, avec un réservoir qui se vide au fil des tours. Sans oublier le manque de frein moteur pour s’aider à freiner, des pneumatiques moins performants en constance, du patinage assez fréquent... Autant de raisons pour expliquer pourquoi les Moto2 sont devenues plus efficaces sur certains tracés que ne l’étaient les 500. Une fois de plus, nous faisons référence à une machine actuelle en la comparant à une machine de 2001. Au final, les différences enregistrées sont faibles.»