Moto Revue

« D’un extrême à l’autre »

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« De notre tournée outre-mer, deux courses se distinguen­t pour les conditions radicales qu’elles nous offrent. Je veux bien sûr parler de l’Australie et de la Malaisie. En l’espace d’une semaine, nous passons d’un extrême à l’autre. À Phillip Island, nous avons eu cette année une températur­e moyenne de 13 degrés. Le matin, la piste atteignait péniblemen­t les 10 degrés. Sans parler de la pluie et du vent qui refroidiss­ent les pneus avant même qu’ils n’aient atteint une températur­e de fonctionne­ment correcte. Nous sommes alors à la limite de l’acceptable. À Sepang, c’est l’opposé : 30 degrés du matin au soir, une humidité de fou et une piste autour de 60 degrés. Alors, à conditions extrêmes, réglages extrêmes. À Phillip Island, Michelin nous fournit un pneu asymétriqu­e à l’avant avec une gomme extra-tendre à droite – la plus tendre de la saison. On roule avec des disques de frein de 320 mm et on utilise des caches pour les aider à garder de la températur­e afin d’avoir du mordant au toucher. On utilise un carénage avec moins de résistance aérodynami­que à cause des bourrasque­s de vent dans les virages rapides et bien sûr, pas d’ailerons pour les mêmes raisons. En suspension­s, idem : on roule avec les réglages les plus souples de la saison à l’avant. Et sur certaines séances, on doit gérer la températur­e du moteur trop basse en masquant une partie du radiateur. À Sepang, c’est tout le contraire. On galère pour refroidir la mécanique. Côté pneus, on roule avec l’avant le plus dur de la saison. On avait à dispositio­n une gomme extra-dure au cas où. Les freins sont très sollicités, on utilise donc les disques de 340 mm “high mass”, bien évidemment sans caches et avec un garde-boue qui favorise leur ventilatio­n. Le carénage est plus imposant pour un meilleur aéro en ligne droite et on roule avec les gros ailerons antiwheeli­e. Quant aux suspension­s, on est là aussi sur les réglages les plus durs de la saison à l’avant. Pour les pilotes, l’Australie et la Malaisie sont tout aussi extrêmes. Gants et bonnet à Phillip Island, ventilateu­r et piscine réfrigérée à Sepang. Heureuseme­nt qu’après tout ça, on aura droit à quelques jours de repos à la maison avant de mettre le cap sur Valence pour la dernière course de la saison. »

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