Mike Leitner

(team manager KTM)

Sebastian Risse n’a pas été déçu. Le directeur technique de l’usine KTM avait décidé d’engager sa RC16 au dernier Grand Prix de la saison dans l’idée d’effectuer une répétition générale avant la dernière ligne droite qui conduira les siens à leurs grands débuts dans le championnat MotoGP en mars prochain. « Cela va nous permettre de travailler dans des conditions réelles, très différentes de celles qu’on rencontre quand on est en tests privés, avec la pression de la compétition » , expliquait l’Autrichien en début de weekend. Bilan, Mika Kallio n’a pas rallié l’arrivée. Trahi par un capteur de roue arrière défaillant, le pilote d’essai KTM a jeté l’éponge peu après la mi-course alors qu’il donnait la chasse à la Honda de Tito Rabat. Certes dans le fond du peloton... Mais après tout, il y a deux ans, Randy de Puniet n’avait pas fait mieux avec sa Suzuki. Et cela n’avait pas empêché Maverick Viñales et Aleix Espargaro de briller quelques mois plus tard au guidon de la GSX-RR. « Nous n’en sommes pas là, tempère Mike Leitner, le team manager autrichien. Nous n’avons pas l’expérience de Suzuki, et nous savons que le chemin sera long. Tout n’a pas été positif ce week-end, mais cela fait aussi partie de l’apprentissage auquel on ne peut échapper. » Dès la première séance d’essais, Mika Kallio avait déjà eu du mal à refaire les chronos qu’il avait réalisés en essais privés. Problèmes de motricité, difficulté à maintenir la RC16 sur sa trajectoire... « Nous sommes là pour engranger des informations et faire travailler l’équipe dans les conditions d’un Grand Prix, rappelait alors Sebastian Risse. Nous avons tout à rôder. » Samedi après-midi, Kallio parvenait néanmoins à décrocher le dixième temps de la Q1 devant la Honda de Rabat et la Ducati de Hernandez. Suffisant pour ne pas avoir à prendre le départ de la dernière place de la grille. On connaît malheureusement la suite. « On aurait bien sûr préféré finir la course pour obtenir un peu plus d’informations, analyse Leitner. Cependant cet abandon n’est pas dû à un problème majeur mais à une petite erreur de notre part. L’important, c’est que nous n’avons rencontré aucun problème de fiabilité durant le week-end. Pour ce qui est des performances, il ne faut pas non plus oublier que notre moto n’était pas équipée des ailerons aérodynamiques qui font une vraie différence sur ce type de circuit. » Après seulement une trentaine de journées de roulage aux mains de Kallio, mais aussi de De Puniet, Hofmann, Abraham et Lüthi, la KTM RC16 dispose d’une marge de progression dont entendent profiter au plus vite Bradley Smith et Pol Espargaro.