Moto Revue

Maverick Viñales Pilote Suzuki MotoGP «NOUS SOMMES AVEC LES MEILLEURS»

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Bien sûr ! Un podium, c’est toujours important, mais pour Suzuki, à Motegi, c’était un grand moment. J’étais heureux de pouvoir offrir cette satisfacti­on aux gens de l’usine. Après, de mon côté, le podium, j’aimerais y monter tous les week-ends. Pas seulement au Japon.

Qu’est-ce qu’a changé ta victoire à Silverston­e ?

Personnell­ement, je suis toujours le même. C’est sûr que je n’oublierai pas de sitôt ce Grand Prix de Grande-Bretagne. C’était un moment incroyable ; le jour où tu réalises l’un de tes rêves, c’est toujours fort. Je me sentais super bien sur la moto, j’avais de très bonnes sensations. Si, au final, ce succès n’a rien changé pour moi, j’ai quand même l’impression qu’il a fait du bien à l’équipe. Les gars semblent plus motivés. Cette victoire a donné un coup de boost aux technicien­s : ils ont désormais plus d’ambition à chaque Grand Prix. Tout le monde croit encore un peu plus à ce projet.

Et toi, tu as gagné en confiance ?

J’ai toujours eu confiance en moi. Je n’ai aucun problème avec ça. C’est sûr qu’une victoire, ça donne des ailes. D’ailleurs, après Silverston­e, on a signé de bonnes courses. Mais pour autant, je me sens bien sur la moto depuis le début de l’année. À vrai dire, elle n’a pas beaucoup changé depuis le début de la saison. On a fait une bonne séance de tests à Valence au printemps mais depuis, on progresse surtout au niveau de la mise au point. On connaît mieux la moto, on sait quand il faut mettre un peu plus de poids sur l’avant ou sur l’arrière... Mais nous n’avons pas reçu d’évolutions. On est encore un peu en retrait au niveau de l’accélérati­on. Et on souffre encore sur les circuits qui manquent de grip pour exploiter les qualités de notre partiecycl­e. Pour le reste, cette Suzuki est une très bonne moto. C’est un régal de la jeter d’un virage à l’autre. C’était surtout un redoutable adversaire. Marc a toujours été un super pilote, il l’a encore démontré cette année. Trois titres de champion du monde MotoGP en quatre ans, ça veut dire quelque chose. En ce sens, il est effectivem­ent le pilote à battre. Il a un pilotage incroyable, et sur la Honda, c’est lui le plus fort. En tout cas, c’est cool de se retrouver tous les deux en MotoGP alors qu’il n’y a pas si longtemps, on se tirait la bourre en Espagne sur des 50 cm3.

Comment t’est venue la passion de la course ?

Dans ma famille, tout le monde fait de la moto. Le week-end, c’est motocross, mini-bikes... Quand j’ai commencé à rouler, j’ai vu que je me débrouilla­is plutôt pas mal et après avoir commencé à courir, j’ai vite commencé à penser que je pourrais arriver jusqu’au championna­t du monde.

Quatrième du classement provisoire en MotoGP, Maverick Viñales a réalisé une superbe saison au guidon d’une Suzuki encore en phase de développem­ent. Avant de rejoindre l’équipe Yamaha, l’Espagnol nous parle de la progressio­n de la GSX-RR, de son parcours mais aussi de ses ambitions pour la saison prochaine.

À mi-saison, j’étais en tête du championna­t avec soixante points d’avance. J’avais une super moto, le team avait le support du HRC. Et puis tout d’un coup, je ne sais pas pourquoi, tout est parti de travers. La moto ne fonctionna­it plus et j’ai perdu toute mon avance. Nous n’avions plus d’aide du HRC. Si c’était à refaire, je ne serais pas rentré chez moi comme je l’ai fait avant la fin de la saison. J’aurais fait de mon mieux pour finir l’année. Ça m’a coûté de l’argent, mais ça m’a surtout coûté la deuxième place du championna­t. Oui, mais ça n’a pas été une saison facile. Je n’étais pas assez fort. Malgré tout, j’ai décroché le titre, ce qui était une bonne chose avant de passer en Moto2. Je sais que j’ai été critiqué pour ce choix... Et c’est vrai que l’an dernier, mes résultats n’étaient pas terribles. Néanmoins, ce que j’ai appris à cette période, aussi difficile qu’ait été cette première saison avec Suzuki, je ne l’aurais jamais acquis en restant un an de plus en Moto2. Même en me bagarrant pour le titre. Je n’ai donc aucun regret par rapport à ce choix. Au contraire, cela m’a permis de gagner du temps. C’est un passage important, aussi court soit-il. Le Moto2 t’apprend à être à 100 % à chaque instant. Si tu as le malheur de te relâcher, tu te retrouves quinzième tant les chronos sont serrés. En ce sens, c’est une bonne école pour le MotoGP, car c’est un peu la même chose, avec un niveau bien supérieur. Parfois oui... C’est vrai que je ne suis pas satisfait quand je finis quatrième. Ni même d’ailleurs quand je termine troisième. J’ai envie de gagner, c’est la seule chose qui m’intéresse. Quand tu as cette mentalité, les gars qui bossent avec toi sont motivés. C’est parfois excessif (rires), mais j’ai toujours été comme ça... Non, car lorsque je retire mon casque et ma combinaiso­n et que je quitte le circuit, je ne suis plus du tout le même. Je deviens super relax. Franchemen­t, toute l’équipe peut être fière du travail réalisé. Arriver à gagner un Grand Prix après seulement un an et demi, ça n’est pas rien. L’an dernier, nous partions de zéro. Aujourd’hui, nous sommes avec les meilleurs. Je ne sais pas (rires)... J’espère qu’ils vont continuer à progresser et qu’ils feront de belles courses car la moto est performant­e. J’aurai peut-être une idée un peu plus précise quand j’aurai roulé sur la Yamaha. Je n’ai encore jamais eu aucun point de comparaiso­n puisque je n’ai piloté que cette Suzuki. Je n’en suis pas certain. Franchemen­t, la saison 2015 n’a pas été simple. Non seulement j’avais tout à apprendre en MotoGP, mais il fallait en plus développer une nouvelle moto, c’està-dire la modifier à chaque Grand Prix avant de trouver une bonne base. Le fait d’intégrer une équipe officielle, avec tout ce que cela implique. Dès les premières discussion­s, il y a eu de la confiance entre nous. C’était peut-être encore plus important à mes yeux que de disposer d’une moto compétitiv­e d’emblée.

Oui, bien sûr. On partait de pratiqueme­nt rien, tout était à construire. Mais l’expérience a été très enrichissa­nte. Non, pas du tout. J’ai toujours eu de bonnes relations avec mes coéquipier­s, et je me suis toujours employé à ne m’occuper que de mon côté du garage. Je vais chez Yamaha pour donner le meilleur de moi-même et essayer de gagner. (Rires) Imagine qu’à ce moment-là, j’ai le meilleur temps. Il m’aurait piqué la pole ! Je l’ai vu s’arrêter avec Marquez quand je commençais à attaquer. En fait, c’est là qu’il a pris ma roue. Non, je ne veux pas rentrer dans ce genre de considérat­ion. La guerre psychologi­que, c’est pas mon truc. Je te l’ai dit, j’ai toujours eu de bonnes relations avec mes coéquipier­s. Je fais mon boulot, point final. C’est normal de se bagarrer sur la piste, il ne peut y avoir qu’un seul numéro un. Mais quand on descend de la moto, il n’y a pas de raison de se faire la guerre. Je n’ai pas l’intention de rentrer dans ce petit jeu.

Oui car je me sens super bien dans cette équipe. Tout le monde travaille dur et l’ambiance y est géniale. Je me sens chez moi ici. Les gars de l’hospitalit­y sont adorables, la nourriture est excellente (rires)... J’aurais d’ailleurs bien aimé emmener tout le monde avec moi chez Yamaha.

Qu’est-ce que tu vises pour 2017 ?

Si j’ai décidé d’aller chez Yamaha, c’est parce que je voulais disposer d’une moto pour décrocher le titre de champion du monde. Même si je vais devoir m’adapter, je veux gagner le plus vite possible. Yamaha a décroché le titre en 2015, j’aurai donc une moto pour essayer d’être champion du monde. Et pour atteindre cet objectif, il faut que je sois tout de suite dans le coup.

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