Stéphane Paulus
Président de l’association Handi Free Riders
Tout a commencé au GP de France l’an dernier, où, dans le cadre du show mécanique, nous avons présenté une démonstration de stunt avec quelques participants de l’association Handi Free Riders. Courant juillet, j’ai pris mon téléphone pour appeler Claude Michy et lui faire part de mon projet d’organiser une course dans le cadre du MotoGP. Il m’a répondu textuellement : « J’ai une réunion courant août avec la Dorna.Je leur en parle.» Début septembre, au lendemain du GP de Misano, mon téléphone sonnait : « C’est Claude. Nous avons l’accord de principe.» En formulant la demande, j’avais plutôt l’expression d’exprimer un rêve, et je ne m’attendais pas à une réponse positive... Des pilotes de huit nationalités différentes sont engagés, et 30 concurrents se sont déjà manifestés. Cette année, pour la première saison en France, nous avons accepté toutes les formes de handicap. Et au final, il pouvait y avoir cinq secondes d’écart au tour entre un concurrent avec un « léger » handicap et un autre atteint d’un handicap plus lourd. Avec la FFM, nous avons modifié les règles, sachant que quelqu’un qui souffre d’un handicap qui ne l’empêche pas de tenir seul sa moto sur la grille peut rouler avec les valides. Les courses Handisport sont désormais réservées aux paraplégiques, hémiplégiques, amputés d’un membre supérieur ou d’un membre inférieur. Pour résumer, être handicapé à 100 % d’un des quatre membres. Côté moto, deux catégories seront mélangées sur la grille : 600 et 1000 sportives avec un classement distinct pour chacune des cylindrées. Mais il n’y aura pas de classement en fonction du handicap. Je considère que sur nos motos, nous sommes tous des pilotes...
Le Mans sera-t-elle la seule course de l’année ?
Le programme court sur quatre épreuves. Deux d’entre elles sont réservées aux Français et deux ont un caractère international : celle se déroulant dans le cadre du Grand Prix de France et la dernière qui aura lieu en fin de saison sur le circuit du Mugello. Toutes compteront pour le Trophée de France. Avec un tapis rouge ! C’est incroyable ! Un rêve... Le projet a pris une proportion incroyable en 48 heures. Dès que l’on aborde le sujet, les gens manifestent de l’intérêt alors qu’il y a quelques années, on ne recueillait que très peu d’attention. Nous avons reçu de nombreux encouragements, aussi bien de la part d’un ancien pilote comme Lucio Cecchinello ou de marques comme Suzuki mais aussi du président de la FIM, Vito Ippolito, ou de Carmelo Ezpeleta, le patron de la Dorna.