Moto Revue

Vanguard UNE CERTAINE IDÉE DE L’AVANT-GARDE François-Xavier Terny

Un proto au design surprenant, des solutions techniques se voulant innovantes et des perspectiv­es tangibles d’industrial­isation. C’est ce que vient de découvrir le public du New York Motorcycle Show, lors de la présentati­on du roadster Vanguard. Vanguard

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Co-fondateur de la marque Vanguard

Ce projet part d’une rencontre entre moi – qui ne viens pas du tout du monde de la moto – et Ed Jacobs qui, quand je l’ai croisé pour la première fois, était ingénieur et designer chez Confederat­e. À l’époque, vers 2008, j’avais décidé de mettre des billes dans cette société mais ça s’est mal passé avec les dirigeants et la collaborat­ion a pris fin très vite. En revanche, j’avais été impression­né par la créativité de Ed. Après quelque temps, on s’est revu, et il m’a convaincu de monter un projet avec lui. C’était il y a trois ans environ. Non, pas du tout. Cette moto, ce n’est pas une moto à 50 000 ou 100 000 $ que l’on entend produire à 100 exemplaire­s. Je sais qu’il y a pas mal de nouvelles marques qui sont un peu dans cette optique, mais nous, ce n’est pas du tout notre truc. Tout simplement parce que l’on pense que ce marché de la moto hyper-exclusive n’existe pas. Nous, notre idée, c’est d’être dans une démarche industriel­le et de sortir une moto dans les prix du marché premium, c’est-à-dire à environ 30 000 $. Elle apporte quelque chose que les autres n’ont pas. Au niveau du design, mais aussi côté technique. Si tu regardes notre moto, tu ne remarques ni ligne d’échappemen­t, ni câblage électrique, ni durites, ni amortisseu­r arrière. Tout est intégré. Ce n’est pas une machine qui cache sa mécanique derrière des Oui. Au niveau de l’échappemen­t, on a des tubes d’échappemen­t qui sont isolés par de la mousse de carbone et qui passent à travers le bloc moteur jusqu’au silencieux placé en position basse. Autre exemple : au niveau du train avant, il n’y a pas plusieurs tés de fourche, mais une seule pièce qui prend ancrage au niveau de la colonne de direction, et permet d’intégrer, en outre, du câblage électrique et des durites. On a aussi du câblage qui passe à l’intérieur des quatre tubes en acier et titane qui encadrent le moteur, qui, lui, est porteur.

Il n’y a pas de cadre à proprement parler ?

Non. En fait, la moto est construite en

trois parties : un premier module qui intègre le moteur, l’échappemen­t et la transmissi­on par cardan intégré au bras oscillant. Un autre qui intègre le réservoir et le bâti arrière. Et enfin, un dernier qui intègre le train avant. C’est un twin S&S d’un peu moins de deux litres de cylindrée, qui sort environ 140 chevaux et 15 mkg de couple. On est notamment en collaborat­ion avec Brembo pour les freins, et Öhlins pour les suspension­s. Dans les premiers temps, les gens de chez Öhlins ne nous prenaient pas au sérieux : ils étaient prêts à faire du business avec nous, mais en nous proposant des tarifs plein pot. J’ai alors décidé d’aller au siège en Suède leur expliquer notre projet dans le détail. Au bout d’une heure, ils étaient OK pour établir une relation constructe­ur-équipement­ier de rang 1, comme avec les grosses marques. Voir qu’une telle boîte croit dans le projet, ça nous a fait du bien.

Ça a été un retour très positif, mais il y en a eu d’autres. J’ai aussi contacté les directions de 26 marques de motos pour connaître leur feedback. Il y en a 7 qui ont répondu et on a eu plusieurs visites, de constructe­urs américains, japonais, européens. On a même des PDG qui se sont personnell­ement déplacés jusqu’à nos locaux. Bref, on a eu pas mal de signes positifs. On poursuit notre levée de fonds. On a déjà obtenu deux millions de dollars, ce qui nous a permis de concevoir ce prototype, qui est un modèle roulant. On estime qu’il nous faut 10 à 12 millions de dollars pour passer en production. On est assez sereins. On est dans une phase de finalisati­on de la levée de fonds. C’est une question que nous prenons évidemment en compte. Nous savons qu’en configurat­ion Euro 4, notre twin S&S ne pourra pas excéder les 100 chevaux. En revanche, nous pensons pouvoir lui conserver l’essentiel de son couple et sur ce genre de machine, c’est l’essentiel.

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