ZARCO A GAGNé SON PARI

Ça n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là, mais Johann Zarco a néanmoins relevé le défi qu’il s’était lancé, en remettant son titre de champion du monde Moto2 en jeu alors qu’il avait pourtant une ou deux opportunités pour accéder au MotoGP. « Je voulais tout simplement me sentir plus fort pour passer à l’étage supérieur, rappelle le protégé de Laurent Fellon. Je souhaitais attendre d’avoir une meilleure opportunité en termes de matériel, mais je savais aussi que réussir à décrocher ce deuxième titre me ferait grandir. » Encore fallait-il y parvenir. Rappelons que depuis la création de la catégorie Moto2, aucun pilote n’avait encore réussi un doublé. Mick Doohan le répétait à l’envi : décrocher une couronne est une chose, la conserver en est une autre. Nombreux sont les pilotes à avoir inscrit leur nom au palmarès d’un championnat du monde, plus rares sont en effet ceux à avoir enchaîné deux titres d’affilée. D’ailleurs, aucun Français n’avait encore réalisé un tel exploit. Tout n’a pas été simple pour le pilote du team Ajo, auteur d’une bonne première moitié de saison, mais moins régulier sur la seconde. « La première partie de la saison a été un peu compliquée car je suis passé directement du cadre 2014 au cadre 2016, détaille Zarco. L’an dernier, nous avions un ancien modèle mais éprouvé parce que nous étions de nouveaux clients chez Kalex. Cette saison, en tant que champion du monde, il me fallait utiliser la dernière version de la partie-cycle allemande. La moto était peut-être un peu plus pointue à utiliser, et il nous a fallu un peu de temps pour en maîtriser les réglages. » Vainqueur en Argentine dès la deuxième course de la saison, le Français s’est très vite retrouvé leader du classement. Mais il a eu du mal à tenir sa position. « L’an dernier, j’avais très vite compté une grosse avance qui n’avait jamais faibli, poursuit Zarco. Cette saison a été plus serrée, surtout sur la seconde partie du championnat. J’ai lâché pas mal de points... La pression était sur moi, j’étais le champion à battre. » Heureusement pour lui, ses adversaires n’ont pas été plus réguliers, bien au contraire. Annoncé comme le grand favori de la saison 2016, Alex Rins n’a pas tenu son rang. L’Espagnol s’est aussi blessé. Quant à Sam Lowes, Kalex ou pas, il est encore tombé trop souvent pour espérer inquiéter le tenant du titre. D’ailleurs, c’est finalement Thomas Lüthi qui s’est montré le plus dangereux sur la dernière partie du championnat. Premier champion du monde Moto2 à conserver son titre, Zarco est aussi le premier pilote à décrocher deux titres de rang dans la classe intermédiaire depuis le doublé de Lorenzo en 2006 et 2007 et surtout, le premier Français double champion du monde de l’histoire des Grands Prix.