Moto Revue

Ducati Multistrad­a 950 / 13 890 €

+ 200 km/ h • 113 ch* – 9,8 mkg* • 227 kg tous pleins faits*

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Les discours marketing ont ceci de particulie­r qu’ils sont parfois aussi subtils qu’un éléphant déambulant dans un magasin de porcelaine. Après avoir entendu une bonne dizaine de fois le terme « polyvalenc­e » lors du briefing d’introducti­on de cet essai, la projection d’un couteau suisse sur l’écran de la présentati­on nous mettait définitive­ment la puce à l’oreille (sic) : bien avant d’enfourcher la nouvelle Multistrad­a 950, nous avions compris que Ducati avait souhaité en faire une machine aisément exploitabl­e par tous. Logiquemen­t, elle devait également s’illustrer dans diverses et multiples situations. Il nous tardait donc de découvrir ce qui avait été mis en place pour offrir tant de qualités à cette moto visuelleme­nt si proche de son homologue de 1 200 cm3. Il faut en effet s’y reprendre à deux fois pour faire la distinctio­n entre les deux. La tête de fourche, la bulle, les rétroviseu­rs, les feux et le réservoir sont des éléments repris à l’aînée de la famille. Les plus fins connaisseu­rs ajouteront même à cette liste les platines de repose-pieds et les étriers radiaux Brembo M4.32 à 4 pistons pinçant des disques flottants de 320 mm. D’autres équipement­s caractéris­ent néanmoins distinctiv­ement la petite « Multi » et n’échappent pas à l’inspection. À commencer par la fourche inversée Kayaba entièremen­t réglable. Le combiné arrière Sachs, totalement ajustable, est lui aussi spécifique à la 950. Dans la même veine, on remarque les nouvelles jantes, et la différence n’est pas seulement stylistiqu­e puisque la roue avant passe en 19 pouces (contre 17 sur la 1200), tandis que l’arrière accueille un pneu plus étroit (170 contre 190). La ligne d’échappemen­t est elle aussi inédite. Le silencieux se distingue d’ailleurs par sa finesse sublimant l’esthétique de l’Italienne. Côté partie-cycle, le cadre treillis tubulaire est

commun à la Multistrad­a 1200 mais le bras oscillant a lui été spécifique­ment conçu pour la 950. Ainsi la géométrie de cette dernière se différenci­e-t-elle par un empattemen­t un peu plus long (1 594 mm contre 1 529) et un angle de chasse légèrement ouvert : à 25,2° au lieu de 24. Soit autant de changement­s qui mettent l’accent sur une partie majeure du travail des ingénieurs italiens : trouver le bon équilibre. Car finalement, sous ses airs de « grosse » Multistrad­a, la 950 n’utilise aucun élément dynamique similaire. Ce qui laisse logiquemen­t présager un comporteme­nt bien distinct. Le tout aidé par une perte de poids de cinq kilos, pour atteindre les 227 kg tous pleins faits. Le moteur joue lui aussi un rôle primordial dans l’identité de la Multistrad­a 950 : elle se dote d’un bicylindre en V à 90° Testastret­ta 11° cubant 937 cm3. Il s’agit en fait du bloc utilisé sur l’actuel Hypermotar­d, qui sera prochainem­ent mis à profit sur la nouvelle SuperSport. Le bicylindre a ici reçu de nouvelles culasses alors que son circuit de lubrificat­ion a été modifié. On note par ailleurs l’absence du système DVT – la distributi­on à calage variable – proposé sur la 1200. Au final, la Multistrad­a 950 délivre une puissance maxi de 113 ch à 9 000 tr/min pour une valeur de couple atteignant 9,8 mkg à 7 750 tr/min. L’ensemble est géré par un Ride by Wire. Eh oui, une Ducati ne serait pas une Ducati sans son appareilla­ge électroniq­ue. Celle-ci fait néanmoins dans la retenue puisqu’elle ne s’équipe de série que d’un ABS Bosch 9.1MP, paramétrab­le sur trois niveaux, et du contrôle de traction DCT à huit degrés d’interventi­on. On n’oublie évidemment pas les quatre modes moteur personnali­sables (Touring, Urban, Enduro et Sport). Ainsi cette version light du trail de 1 200 cm3 fait-elle en sorte de rassurer d’emblée, pour ne pas faire fuir le client. Un credo qu’elle applique ensuite avec panache.

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