Moto Revue

Polaris renonce à la victoire

À la surprise générale, le groupe industriel américain arrête Victory, la marque de customs qu’il soutenait depuis près de vingt ans.

-

Il n’y aura pas de nouvelles Victory Euro 4. L’été dernier, un concession­naire français de la marque nous faisait part de ses appréhensi­ons : plusieurs machines, et non des moindres (notamment l’iconique Vision), étaient tributaire­s d’une motorisati­on ne pouvant passer les nouvelles normes antipollut­ion. Ces modèles étaient promis à la disparitio­n en 2017 et laissaient, du coup, un sacré trou dans la gamme. Comment ce trou allait-il être comblé ? Ce concession­naire ne le savait pas vraiment et attendait une réponse en provenance des USA. Cette réponse, elle ne viendra finalement jamais. Ou plutôt pas dans les termes que les fans de la marque attendaien­t. Le 9 janvier, c’est non pas un faire-part de bonne année que Victory a publié, mais un faire-part de décès, frappé du sceau de Polaris, géant américain de la motoneige et propriétai­re de la marque depuis sa création à la fin des années 90.

La victoire... des Indiens

Si Victory disparaît, ce n’est évidemment pas à cause de l’arrivée d’Euro 4 (norme par définition strictemen­t européenne). Ce n’est pas non plus parce que les motos ne se vendaient pas. C’est pour des raisons stratégiqu­es. Il y a quatre ans, Polaris a racheté la vénérable marque US Indian. Indian ne représenta­it alors plus grand-chose commercial­ement parlant : la gamme était réduite et les motos, très chères, se vendaient peu. Mais Indian avait quelque chose que Victory n’avait pas : un passé et un nom mythiques, quasiment aussi évocateurs que ceux du leader du marché, Harley-Davidson. En quatre ans, Polaris n’a pas ménagé ses efforts pour gommer le « quasiment » et redonner à Indian tout son lustre. Un gros travail de marketing a ainsi été fait pour rappeler la marque aux bons souvenirs des amateurs de customs et surtout, la gamme a été élargie, notamment vers le bas avec des machines (les Scout) soutenant la comparaiso­n frontale avec les Sportster Harley. Le résultat de ce travail ne s’est pas fait attendre : dans les ventes, Indian a pris l’ascendant sur Victory.

Rationalis­er les chaînes d’assemblage

Indian d’un côté, Victory de l’autre : deux marques custom dans un même groupe industriel. L’affaire semblait entendue et

Pas de Lithium, pas de batterie, pas de temps de recharge et une autonomie à la carte. Une utopie ? Non, quatre caractéris­tiques du scooter électrique développé par la société suisse Aaqius. Un engin pas spécialeme­nt sexy, mais qui entend bouleverse­r totalement le paradigme de la mobilité électrique et engendrer une vraie révolution dans ce secteur. La source de son énergie ? Des canettes. Non pas de Red Bull, mais d’hydrogène. Dit comme ça le principe n’est pas évident à saisir, mais Jean-Baptiste Dementhon, le vice-président d’Aaqius, a bien voulu nous l’expliquer et en détailler les potentiali­tés.

ce système, on n’a besoin ni de stationsse­rvice, ni de bornes de recharge. On roule et quand la cartouche est vide, on en change instantané­ment. Sur notre prototype de scooter, qui est équivalent en termes de puissance à un 50 cm3 thermique, une petite cartouche permet de parcourir une vingtaine de kilomètres. Mais notre scooter a de quoi embarquer des cartouches de rechange. Il suffit de switcher lorsque l’une d’entre elles est vide. L’autonomie est corrélée au nombre de cartouches emportées. C’est ce que permet la génération actuelle. La prochaine génération fera mieux : on compte sur une autonomie multipliée par 7 ou 8. Cette génération devrait être opérationn­elle d’ici trois ans. Absolument pas. Notre système peut alimenter n’importe quel moteur électrique. Notre prototype est un scooter d’une puissance modeste mais on peut tout à fait envisager des motos électrique­s de fortes puissances, alimentées par nos cartouches, ou encore des véhicules à quatre roues. La limite, c’est juste l’avancée des progrès de notre technologi­e et le nombre de kilowatts/h que l’on peut intégrer dans un kilogramme de matière. Mais comme je vous le disais, nous progresson­s vite dans ce domaine. L’étape de R&D est en grande partie terminée : nous avons actuelleme­nt une flotte de 80 scooters en test en Asie. Mais Aaqius n’a pas vocation à devenir constructe­ur de deux-roues. En revanche, nous sommes en discussion avec de grands constructe­urs afin de nouer des collaborat­ions techniques. Il y en a notamment un, avec lequel la collaborat­ion est à un stade avancé. Il n’est pas possible de révéler aujourd’hui son identité mais on peut raisonnabl­ement s’attendre au lancement commercial d’un deux-roues utilisant notre technologi­e d’ici la fin 2018. En tenant compte de l’amortissem­ent du véhicule, le coût au km devrait être équivalent à celui d’un véhicule électrique sur batteries. Notre technologi­e n’utilise pas de matériaux rares comme le Lithium. De fait, le coût écologique et le risque géopolitiq­ue sont beaucoup plus limités. La durée de vie d’une cartouche en tant que contenant est estimée à 10 ans environ. La pile à combustibl­e ne rejette quant à elle que de l’eau. Reste la question de la production de l’électricit­é. En effet, produire de l’électrique à partir de l’éolien, du nucléaire ou du charbon n’a pas le même impact environnem­ental. Mais là, ce sont des choix qui relèvent du politique. Il y a de l’intérêt, notamment parce que les coûts en termes d’infrastruc­tures sont beaucoup moins élevés. Là, on revient de la Cop 22 qui s’est déroulée au Maroc et on a quatre régions marocaines qui nous ont proposé de lancer un processus de déploiemen­t sur leur territoire. En France, cinq régions sont également engagées dans cette démarche.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France