Triumph Street Cup 10 500 €
+ 160 km/ h • 55 ch* – 8,2 mkg* • 200 kg à sec* *données constructeur
Le style café racer a émergé en Angleterre dans la contre-culture des années 50, avec une jeunesse marquée au fer rouge par les années de guerre, qui brûlait de croquer la vie à pleines dents. Réunis dans les cafés routiers comme l’Ace Café de Londres, ils écoutaient le rock’n’roll naissant, s’habillaient parfois comme les Américains avec jeans et blousons en cuir, et se défiaient sur deux roues en roulant à tombeau ouvert d’un café à l’autre, dans le but de ne pas se retrouver dernier arrivé et donc contraint de payer la tournée à toute la bande. Mais si les Américains roulaient en Harley – of course –, la jeunesse anglaise avait l’embarras du choix entre les Triumph, Norton, AJS, etc. Ils poussaient même le vice jusqu’à prendre le meilleur dans chaque marque en montant un moteur de Bonneville (le plus rapide de l’époque) dans une partie-cycle de Norton, ce qui donna les fameuses – et si prisées actuellement – Triton. Aujourd’hui, Triumph perpétue cette tradition – non dénuée d’arrière-pensées commerciales, soyons honnêtes – en proposant, pour 2017, une Street Cup aux airs assumés de café racer. Pour autant, elle ne pousse pas le concept jusqu’à reprendre tous les codes de l’époque. Alors que sur l’originale, la selle était monoplace pour gagner du poids notamment et copier les machines de course, la Street Cup se pare d’un capot de phare peint aux couleurs de la moto. Et cela donne le change, même si nous sommes plus dans l’apparat que dans la recherche de performance.
Une entrée de gamme racée et valorisante
Question poids, la balance n’affiche pas de régime minceur, bien au contraire. De même, les guidons bracelets n’ont pas été retenus : trop contraignants sûrement. Et encore une fois, l’illusion est donnée par un élément cintré. Développée sur la base de la Street Twin, dont elle emprunte la partie-cycle et le moteur, la Street Cup se différencie par une ligne d’échappement modifiée, des rétroviseurs en embouts de guidon, l’abandon des soufflets de fourche, et quelques pièces de fixation. En bref, l’entrée de gamme dans la catégorie néorétro chez Triumph s’offre une déclinaison racée qui vous évitera des préparations onéreuses. Mais avec un catalogue de plus de 100 pièces, allant des échappements plus bruyants aux amortisseurs à bonbonne séparée, la facture initiale de 10 500 € peut vite grimper. La Street Cup étoffe ainsi la gamme entre la Street Twin et la Street Scrambler, et vient, par son style et son tarif, concurrencer la nouvelle Ducati Café Racer ou la Moto Guzzi V7 Racer, sans oublier la Royal Enfield Continental GT. Reste à savoir si cette Street Cup est au moins capable d’approcher les 120 miles par heure (soit 193 km/h) comme son illustre aînée, et de proposer un ramage aussi flatteur que son plumage.