Moto Revue

LES BLEUS S’ÉCHAUFFENT

Avec Johann Zarco et Loris Baz, la France compte cette année deux représenta­nts en MotoGP. Si l’un débute alors que l’autre doit confirmer, les deux Bleus espèrent être à la hauteur des attentes de leurs supporters.

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Après une première journée plutôt timide, Johann Zarco a terminé sa première séance d’essais de l’année sur les chapeaux de roues. Deux belles séries d’une dizaine de tours chacune sur un tempo de 2’00”, et un dernier chrono en 1’59”772, histoire de repartir de Sepang le moral au beau fixe et à seulement 0,404 seconde du meilleur temps réalisé par Maverick Viñales. « Le bilan de

ces trois jours est positif, résume le double

champion du monde Moto2. Je suis content car par rapport à la sortie que j’avais effectuée en Malaisie au mois de novembre, j’ai retrouvé mes sensations et j’ai bien progressé. Je contrôle mieux la moto, mes chronos sont plus constants et j’ai roulé plus vite. Je suis même descendu sous la barre des deux minutes. On a fait du bon boulot avec l’équipe. J’ai profité d’une températur­e un peu plus clémente ce matin pour gagner encore quelques dixièmes. Et puis j’ai encore fait mieux en fin de journée quand les conditions se sont de nouveau améliorées. J’ai pu faire également deux séries de dix tours qui m’ont permis de mieux comprendre le fonctionne­ment de la moto. J’ai pu rouler derrière Stoner. J’ai vu des choses qui m’ont ouvert de nouveaux horizons. J’ai un peu modifié ma position en sortie de virage et

je me suis senti plus à l’aise. Le MotoGP, c’est un autre monde. J’ai beaucoup de choses à apprendre et je sais que chaque circuit me réservera son lot de découverte­s. Je vais maintenant me préparer pour la deuxième séance en Australie. » À ses côtés, Guy Coulon se félicite de l’implicatio­n et de l’état d’esprit de son nouveau pilote. « Le premier jour a été un peu compliqué, raconte le technicien du team Tech3. Il a fallu se remettre dans le bain. Johann n’a pas retrouvé tout de suite les sensations qu’il avait eues en novembre dernier. Après deux mois de trêve, c’était un peu normal mais ça l’a dérouté. Nous avions aussi de nouvelles procédures électroniq­ues à mettre en place et à défricher. Au final, nous avons bien progressé sur les trois journées. Johann se rend compte qu’il a énormément de choses à découvrir et à apprendre. Avec ces motos, il faut rouler pour comprendre ce dont on a besoin, ce qui peut être un plus ou un moins, ce qu’on peut lui demander... On ne peut pas se battre avec la moto durant vingt tours, il faut apprendre à changer de cartograph­ie (Ndlr : la cartograph­ie d’injection) et savoir modifier son pilotage au fil de la course. C’est un apprentiss­age qui prend du temps et c’est ce que nous devons préparer d’ici la première course. »

« Cette première séance s’est avérée positive »

Pour sa troisième saison en MotoGP, la seconde avec le team Avintia, Loris Baz repart de zéro. Désormais équipé d’une Ducati GP15, le Savoyard veut tourner la page d’une saison 2016 calamiteus­e. « Je n’ai jamais trop cru au facteur chance, mais j’avoue que l’an dernier, j’en ai quand même sacrément manqué, analyse-t-il. Dès que je sortais la tête de l’eau, une nouvelle tuile me tombait dessus. J’ai toujours été blessé, et même si je n’ai jamais baissé les bras, les trois dernières courses ont été très difficiles. Je n’avais plus qu’une seule chose en tête : que la saison se termine. » Après une trêve de deux mois qui lui a permis de se remettre d’aplomb, Loris est donc prêt à attaquer 2017 du bon pied. Et surtout en prenant le temps de se préparer d’ici le premier Grand Prix sans se focaliser sur un objectif précis. « Je veux retrouver le plaisir car c’est comme ça que je vais vite, souligne-t-il. Déjà, j’ai passé un bon hiver, et j’avais envie de remonter sur la moto. Au final, cette première séance de travail s’est avérée positive. On a essayé pas mal de choses durant ces trois jours, et on a fini par trouver des pistes intéressan­tes. » Flanqué d’un nouveau chef mécanicien, Loris a par ailleurs décidé de s’adapter à la GP15 plutôt que d’essayer de la régler à ses dimensions. « On s’est rendu compte que cela a certaineme­nt été une erreur l’an dernier, reprend-il. On a créé des problèmes, notamment du dribble de l’avant, en essayant d’adapter la GP14 à mon gabarit. C’est pour ça qu’on a attaqué ces tests de Sepang avec la base de réglages utilisée l’an dernier par Petrucci et Redding. De mon côté, j’ai fait beaucoup de travail d’assoupliss­ement cet hiver pour me caler sur la moto sans qu’on essaye de reculer la selle ou d’avancer les guidons. Alpinestar­s a également bien bossé sur ses équipement­s pour en améliorer le confort et la souplesse. » Loris attend désormais impatiemme­nt de se retrouver à Phillip Island, sur son circuit préféré, pour continuer de travailler dans son nouvel environnem­ent.

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À moins d’une demisecond­e du meilleur chrono, Zarco a fait le boulot.
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Baz a changé son approche de la Ducati et a décidé de s’adapter à sa monture plutôt que de chercher à la modifier.
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