Moto Revue

Sable Le Belge Daymond Martens accroche sa plus belle victoire à l’Enduropale du Touquet

La 42e édition de l’Enduro du Touquet, rebaptisé Enduropale en 2006 après que l’épreuve a été contrainte d’abandonner le secteur dunaire, a répondu aux attentes des centaines de milliers de fans venus sur la côte d’Opale le temps d’un week-end. Sous un ci

- Par Pascal Haudiquert.

Un peu plus de dix ans après avoir failli disparaîtr­e du calendrier sous la pression des écologiste­s, le Touquet se porte on ne peut mieux, comme se plaisait à le souligner, au soir de l’épreuve, le député maire du Touquet, premier supporter de cette course qui, chaque année, extirpe cette chic station balnéaire de sa torpeur. Près de 1 800 pilotes en ont décousu trois jours durant devant une foule estimée par la police à 400 000 spectateur­s, ce qui donne des envies d’expansion à des organisate­urs mobilisés pour les cinq courses au programme (Vintage, Junior, Quad, Espoirs et enfin, Enduropale), et qui rêvent secrètemen­t d’une pleine semaine d’activités moto, comme cela se fait de l’autre côté de l’Atlantique... Mais même si l’apport des différente­s courses annexes (Juniors en 2010, Espoirs en 2013, Vintage en 2015) a boosté l’épreuve, c’est bel et bien la course reine du dimanche qui reste le point d’orgue du week-end.

Un petit nouveau, mais toujours une Yamaha !

Invaincu depuis cinq ans, Yamaha a encore une fois triomphé, puisque la victoire s’est jouée entre Daymond Martens et Adrien van Beveren dans un dernier tour de folie ! Revenu un instant à 5 secondes de son rival et équipier, AVB finira par partir à la faute en chutant sur une petite bosse ! Avec un embrayage récalcitra­nt, il perdra plus de trois minutes dans l’opération, conservant malgré tout la deuxième place tant l’avance des deux leaders sur le troisième était conséquent­e. Pour Daymond Martens, vainqueur quatre ans plus tôt dans la catégorie Junior, l’émotion était énorme. « Je suis bien parti puisque j’étais en tête au premier virage, j’avais un bon rythme, si bien qu’au fil des tours, j’ai pris un peu mes distances par rapport à mes rivaux. À l’entame du dernier tour, je savais qu’Adrien n’était pas loin et qu’il serait fort jusqu’au bout, il fallait faire

un dernier tour très propre mais j’ai chuté avant que lui-même ne connaisse un problème. Quand on mène la course depuis le début, il n’est pas question de la perdre dans le dernier tour, mais ce n’est qu’une fois passé la ligne d’arrivée que j’ai pu souffler » , analysait le jeune Belge (21 ans), qui met donc fin à la belle passe d’Adrien van Beveren, vainqueur des trois dernières éditions. « Quand on est habitué à gagner ici, ce n’est pas facile d’accepter de finir deuxième… C’était un grand moment d’émotion et dans le dernier tour, on sentait tellement les gens derrière nous... J’ai tout donné, cela ne l’a pas fait avec cette chute et je voudrais féliciter Daymond qui a fait une très belle course. C’est difficile psychologi­quement d’enchaîner un Touquet après le Dakar, mais j’aime tellement cette épreuve que je reviendrai même si aujourd’hui, ce n’est plus mon objectif prioritair­e » , confiait de son côté AVB. Après Jean-Claude Mousse (2012-2013) et Adrien van Beveren (2014-2015-2016), c’est donc un petit nouveau qui offre une 17e victoire aux Bleus ! Consultant compétitio­n chez Yamaha depuis qu’il a raccroché son casque, Jean-Claude Mousse a suivi pour la première fois la course depuis les stands.

Un cocktail bien rodé

« C’est plutôt stressant de vivre ainsi l’épreuve, on subit la course alors que quand tu roules, tu ne penses qu’à ta propre performanc­e. C’est la première fois que je vois le Touquet de l’extérieur, c’est vraiment une très belle épreuve. Trois heures, ça passe vite, à part le dernier tour qui était très long même si nous avions deux pilotes devant, mais par expérience, je sais que tant que le drapeau à damier n’est pas franchi, tout peut arriver dans une course comme celle-ci ! La victoire de Daymond ne constitue pas une surprise, chez nous, il fait partie des favoris et avant le Touquet, il avait gagné à Grayan. Il travaille dur, c’est la recette pour gagner ici, mais il a surtout bien travaillé en mettant les bonnes choses en place avec son entraîneur. Daymond est le pilote parfait, il économise sa moto, et tout en allant très vite, il fait attention à son moteur, son embrayage... Son petit gabarit doit l’aider. C’est un fin pilote, talentueux, qui en gagnera d’autres » , confie

le quadruple vainqueur de l’épreuve. « Cela fait six victoires consécutiv­es pour Yamaha et le préparateu­r Dragon, une belle série ! Tout le monde parle des Yamaha Dragon qui sont en réalité tout sauf des motos d’usine ; on part en effet d’une base d’origine sur laquelle on travaille des points de détail, beaucoup de points de détail. Ce n’est pas une affaire de moyens financiers, c’est une affaire d’hommes qui ont une grosse expérience du sable et

qui ne comptent ni leur temps, ni leur énergie ! Rien n’est laissé au hasard, et tous se remettent en permanence en question. Quelque part, après cinq succès de rang, on est condamné à gagner et pour mon premier Touquet dans mes nouvelles fonctions, c’est bien que la série continue » , poursuit Jean-Claude qui voit d’un bon oeil le retour de la concurrenc­e. « Le retour de Honda est une très belle chose, ils ont une moto récente qui termine sur le podium et c’est bien pour eux ; ils sont présents. Ce qu’il faut maintenant, c’est que d’autres marques viennent sur cette superbe épreuve, qui génère de fantastiqu­es retombées. » Si Suzuki a remis un pied à l’étrier en soutenant les participat­ions de Lenoir et Aubin, KTM et Husqvarna sont toujours aux abonnés absents après les inexplicab­les incidents qui les ont stoppés en 2015. Puisse le succès grandissan­t de l’épreuve les faire revenir, pour que la fête soit totale.

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