Moto Revue

Essais MotoGP Première salves d’essais et de chronos à Sepang

Simple mise en bouche, la première séance d’essais MotoGP de l’année a permis de mesurer le niveau de préparatio­n des différents protagonis­tes à moins de deux mois du coup d’envoi au Qatar. Si Viñales a encore fait forte impression, les chronos très serré

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Ils ont eu beau répéter durant ces trois jours qu’ils n’étaient là que pour défricher le terrain et que les chronos étaient bien le cadet de leurs soucis, la dernière heure de cette première séance de tests en Malaisie a bien sûr tourné à la séance de qualificat­ion. « Ils disent tous qu’ils ne regardent pas les chronos, mais dès qu’ils rentrent au garage, ils se jettent sur les écrans pour voir où en sont les uns et les autres, s’amuse Davide Brivio. C’est sûr que fin janvier, ça n’est pas la priorité mais bon, la compétitio­n reste la compétitio­n, surtout avec tous ces ego puissance dix. » Le team manager Suzuki a bien sûr goûté à sa juste valeur la performanc­e d’Andrea Iannone, son nouveau protégé, meilleur chrono de la deuxième journée et deuxième temps au cumul des trois journées. L’Italien n’a pas mis longtemps à s’adapter à la GSX-RR, machine, il est vrai, beaucoup plus facile à emmener que la Ducati qu’il pilotait depuis ses débuts en MotoGP. Malgré une petite chute sans gravité, Andrea s’est montré enchanté de sa nouvelle monture : « Il faut encore travailler sur l’électroniq­ue et les réglages pour l’adapter à mon style, mais cette Suzuki me plaît beaucoup. La partie-cycle est vraiment bien, et je suis ravi du support de toute l’équipe. L’ambiance est géniale, on sent que tout le monde va dans le même sens. » Une allusion à l’ambiance qu’il ressentait chez Ducati, car Iannone garde visiblemen­t quelque rancoeur à l’endroit de ses anciens employeurs... S’il est encore trop tôt pour dire s’il pourra faire aussi bien que Viñales au guidon de la GSX-RR, il est en revanche d’ores et déjà clair que ce dernier sera cette saison un sérieux client pour le titre de champion du monde.

Lorenzo, dans la situation d’un débutant

Comme lors de ses deux premiers galops d’essai avec la Yamaha M1, le successeur de Lorenzo a en effet encore fait très forte impression durant les trois jours de cette première séance de tests de l’année. Meilleur chrono final, Maverick n’a pas commis la moindre erreur. Il s’est aussi montré l’un des plus constants, profitant d’une machine déjà bien au point. « Je me sens très bien sur la moto, mais j’ai encore une grosse marge de progressio­n, annonce le nouveau coéquipier de Rossi. Je suis content car on a bien progressé sur la traction et j’arrive à conserver un bon rythme en pneus usés. On a une bonne base pour les prochains essais en Australie. Je suis impatient de voir comment cette M1 se comporte à Phillip Island, qui est l’un de mes circuits préférés. » Du bord de la piste, Wilco Zeelenberg a goûté avec délectatio­n au comporteme­nt de son nouveau protégé. « Se retrouver tout de suite en haut de la feuille de temps avec un nouveau pilote, ça fait plaisir, commente le manager Yamaha. Je suis vraiment content car on voit qu’il est déjà très à l’aise, même si ça n’est jamais facile de se remettre dans le bain après deux mois loin des circuits. Il manque encore un peu de régularité dans son pilotage mais franchemen­t, son potentiel et son enthousias­me sont réjouissan­ts. Et puis on sent qu’il est à l’écoute et qu’il a envie de progresser. Il a aussi une bonne sensibilit­é technique et livre des commentair­es pertinents sur ce qu’on lui

demande de tester. » De l’autre côté du garage Yamaha, Valentino Rossi n’a évidemment rien perdu des performanc­es de Maverick Viñales. Mais plus que de s’inquiéter des difficulté­s que va lui causer cette saison son nouveau coéquipier, l’Italien préfère se réjouir des qualités de sa nouvelle M1. « Le feeling avec la moto est très positif, déclare le pilote Yamaha qui n’a concédé que deux dixièmes à Viñales. J’aime bien la nouvelle partie-cycle, qui semble moins stresser le pneu arrière. C’est toujours bien de démarrer l’année du bon pied. » Du bon pied, c’est aussi comme ça que Jorge Lorenzo a lancé sa campagne 2017. Pour cela, le nouveau pilote Ducati a su immédiatem­ent se reprendre après une première journée calamiteus­e. Il raconte : « Lundi soir, j’étais au fond du trou, à côté de la plaque sur la moto. Je me suis rendu compte que c’était beaucoup

plus compliqué que je ne l’avais imaginé. Mon premier contact avec cette moto s’était déroulé à Valence sur un petit circuit où il n’y a pas de gros freinages et peu de virages très serrés. Là, en essayant de freiner comme je le faisais avec la Yamaha, je n’arrivais pas à tourner. J’étais à plus d’une seconde et demie des meilleurs. » La nuit a heureuseme­nt porté conseil au triple champion du monde MotoGP. Mardi matin, malgré les restes du déluge de la nuit, Jorge a été le premier à prendre la piste pour travailler. « Même si j’étais loin, Casey et Andrea avaient été les plus rapides. Ça veut dire que cette Ducati est performant­e, à moi de travailler pour changer mon pilotage. » Une attitude positive qui portera ses fruits puisque l’Espagnol achèvera les trois jours de tests à moins de quatre dixièmes de celui qui lui a succédé chez Yamaha. « Jorge m’impression­ne, déclare

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2 1 Jorge Lorenzo continue son apprentiss­age de la Ducati. Il rentre dans le Top 10. 2 L’Aprilia a fait de gros progrès cet hiver et Aleix Espargaro n’a pas été long à lui offrir de bons chronos. 3 Le coéquipier de Zarco chez Tech3, Jonas Folger, a...
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