Moto Revue

Trente bougies pour le WSBK

-

Condamné à vivre dans l’ombre du MotoGP, le championna­t du monde Superbike continue à tailler sa route contre vents et marées. Ainsi, alors qu’il est régulièrem­ent promis à disparaîtr­e par les plus pessimiste­s, passé des mains de Paolo Flammini à celles de Carmelo Ezpeleta, le WSBK attaque bon an mal an sa trentième saison. L’occasion de jeter un coup d’oeil dans le rétroviseu­r... En 1988, c’est un certain Davide Tardozzi, aujourd’hui team manager Ducati MotoGP, qui remporte la première course du Mondial Superbike sur le circuit de Donington. En fin d’année, Fred Merkel décroche le titre au guidon de la mythique Honda RC30. L’Américain conserve son titre la saison suivante avant que Raymond Roche ne le lui ravisse en 1990 avec sa Ducati 851. Ce sera le premier des dix-sept titres conquis à ce jour par la marque italienne. En 1993, Scott Russell offre la couronne à Kawasaki avant qu’un certain Carl Fogarty ne devienne la star de la discipline. Avec quatre titres, le Britanniqu­e détient le record dans la discipline. En 1997, John Kocinski fera à nouveau triompher Honda, tout comme Colin Edwards à l’aube des années 2000. En 2005, ce sera au tour de Suzuki de décrocher le titre avec Troy Corser. Yamaha devra patienter pour sa part jusqu’en 2009 pour connaître pareille réussite grâce à Ben Spies. L’année suivante, Max Biaggi sera sacré champion du monde avec l’Aprilia RSV4. On ne saurait terminer ce rapide tour d’horizon sans évoquer la couronne de Sylvain Guintoli en 2014. Cette année, Jonathan Rea pourrait entrer dans l’histoire en devenant le premier pilote à décrocher trois titres de champion du monde d’affilée.

J «’en ai quand même bien bavé... J’avais surtout du mal à réfléchir. Quand tu es en apnée, tu finis par manquer de lucidité. Je suis loin d’être à cent pour cent, mais je sens que ça va vite revenir. » Près de deux ans après avoir claqué la porte de l’équipe Aprilia en MotoGP, Marco Melandri revient à la compétitio­n cette saison. Recruté par Ducati pour faire équipe avec Chaz Davies, l’Italien retrouve le championna­t du monde Superbike dans lequel il avait évolué de 2011 à 2014. Vainqueur durant cette période de dix-neuf courses avec Yamaha, BMW et Aprilia, mais aussi vicechampi­on du monde avec la marque aux trois diapasons, Melandri n’a visiblemen­t pas perdu son coup de guidon. Dès sa première sortie avec la Panigale R, le pilote de Ravenne est en effet parvenu à jouer dans le groupe de tête pour finir sur le podium de la deuxième course du week-end australien, en franchissa­nt la ligne d’arrivée avec moins de trois dixièmes de retard sur le vainqueur. Il aurait pu en faire de même la veille si Alex Lowes ne l’avait pas contraint à sortir de la piste pour éviter une collision. Dimanche après-midi, Marco a la banane. Au pied du podium, l’Italien étreint les membres de son équipe les uns après les autres. La joie de sa troisième place gomme les stigmates des efforts qu’il a dû déployer pour se maintenir durant cinq tours en tête avant de céder à Rea et Davies. « Le fait de ne pas avoir pu finir la course d’hier m’a désavantag­é, explique-t-il. J’ai besoin de retrouver le rythme et d’engranger des informatio­ns sur la durée d’une course. Le fait de devoir abandonner samedi m’a aussi contraint à partir de la dixième place de la grille. J’ai dû taper dans mes pneus pour revenir devant et je l’ai évidemment payé dans les deux derniers tours. Ce résultat est toutefois encouragea­nt. » On lui demande s’il se souvient de son dernier podium. Marco soulève la visière de sa casquette et se gratte le front l’air songeur. « Ah oui, ça y est, je me souviens... C’était à MagnyCours. » En septembre 2014. Avec sa coupe de cheveux de footballeu­r et son allure d’éternel adolescent, Melandri semble n’avoir jamais quitté le paddock. Devenu père, il assure que les deux années qui viennent de s’écouler n’ont en rien émoussé sa motivation. un handicap, assure-t-il. J’ai arrêté en 2015 parce que je n’étais pas bien là où je me trouvais et non pas parce que je n’étais plus au niveau. Certains pilotes mettent un terme à leur carrière parce qu’ils ne sont plus dans le coup, puis reviennent à la course parce qu’ils s’ennuient. Je ne suis pas dans ce cas de figure. » Visiblemen­t ravi de retrouver la compétitio­n, Marco se sent prêt à redevenir, à 34 ans, un prétendant au titre de champion du monde. La pression ? « La pression, c’est un problème quand on te demande de faire des résultats et que tu n’es pas en mesure de les obtenir, soit parce que tu manques de confiance sur la moto, soit parce que tu n’es pas bien dans ton équipe. Quand tu es à l’aise et en confiance, la pression devient une motivation supplément­aire. La priorité, c’est de penser en équipe pour battre Kawasaki. Chaz est aujourd’hui en meilleure position que moi,

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France